Allemagne

 

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Mardi 10 août

Départ de Hambourg. Après 4 jours, c’est le grand ré emballage : nos 3 sacs de voyage, quelques petits sacs, la glacière, la table pliante, la poussette… c’est toujours un travail d’orfèvre que de faire rentrer tout cela dans le coffre de la Scénic, pourtant assez vaste. Nous quittons la ville vers 10h30, direction Brême, à environ 120 kms. La circulation est bonne et nous atteignons notre destination avant midi. Nous parquons la voiture en plein centre. Ce centre d’une ville de 500.000 habitants est d’ailleurs assez petit et tous les bâtiments notables se trouvent très proches les uns des autres. Le centre est sur une île constituée par deux bras du fleuve Weser. Brême est le deuxième port du pays et une grande partie de l’activité économique de la ville en dépend : c’est une plateforme de transport automobile.

Brême

 

Nous commençons la visite par la place du marché, où se trouvent regroupés l’hôtel de ville, de style renaissance du Weser, du 17ème siècle, la cathédrale Saint Pierre, dont les origines remontent au 11ème siècle, ainsi que quelques vieilles et très belles maisons à pignon. Au centre de la place, on peut voir la statue de Roland, d’une dizaine de mètres de hauteur. Cette place a beaucoup de caractère et d’élégance, c’est une des plus belles places de ville que nous ayons vu en Allemagne. Nous déjeunons dans un Nordsee, tout proche. Nous découvrons également une petite rue à l’architecture très particulière, la Böttcherstrasse, construite entre 1923 et 1933 dans un style architectural mélangeant expressionnisme et art nouveau, en utilisant les canons locaux, c'est-à-dire la brique. Nous nous dirigeons ensuite à quelques centaines de mètres vers le musée des beaux arts. C’est une très belle galerie de peinture, où l’on retrouve les habituels expressionnistes et impressionnistes allemands mais également de nombreux peintres français de la fin du 19ème siècle. Sibylle retrouve ici avec joie un tableau de Lovis Corinth sur lequel elle avait fait une longue étude lorsqu ‘elle avait suivi des cours d’histoire de l’art.

Vers 15h30, nous regagnons la voiture pour quitter Brême. La visite est bien sûr trop courte et la ville, vraiment agréable, mériterait sans aucun doute d’y passer au moins une soirée, au moins en été, mais nous devons rejoindre Hanovre pour le soir. J’ai de plus promis aux filles un bain dans la piscine de l’hôtel qui nous attend, pas question d’arriver trop tard donc. Une bonne heure de route pour parcourir les 120 kms qui nous séparent de Hanovre, et en plus, quelques difficultés pour trouver l’hôtel, ayant mal interprété des pancartes. Le Novotel qui nous accueille est en banlieue, pas très loin du centre des expositions de la ville. Son prix est imbattable en cette saison : 39 € la nuit. Il est vaste, aéré, et la petite piscine bien sympathique pour les enfants. Les sacs à peine déposés, nous y allons, à la grande joie d’Armance, Apolline, pour qui il s’agit d’un premier vrai bain, est plus méfiante.

Je pars ensuite à la recherche d’un supermarché et j’en trouve un qui ne vend que des produits…russes ! Décidément, les supermarchés en Allemagne ne correspondent pas du tout aux critères français. Après quelques efforts, j’en trouve un autre plus conventionnel, mais comme toujours, de style hard discount, dont l’Allemagne regorge et qui est à l’origine du concept. Dîner tranquille dans la chambre, café dans le lobby pendant que les filles s’éclatent avec les jeux et la Playstation mise à disposition des enfants.

Mercredi 11 août 2004

Nuit un peu difficile avec des voisins bruyants, qui se sont calmés vers minuit tout de même. Lever à 9h et départ à 10h30 pour Celle, à 40kms de Hanovre. C’est une bourgade très proprette de 50.000 habitants, avec ses rues piétonnes et ses maisons à colombage. C’est jour de marché, et les rues sont très animées. Aucun monument notable dans cette ville, hormis un château sans charme particulier. C’est surtout la physionomie de la ville qui est intéressante, par l’unité architecturale très germanique. Bien que nous trouvions les maisons un peu trop pimpantes et restaurées, cela donne à la ville un caractère trop apprêté. Une ambiance aussi très « Allemagne profonde », sans donner un caractère péjoratif à cette remarque. Je suis la encore très surpris par l’exclusivité germanique de la population, plutôt âgée.

Celle

Bref, Celle ne nous a pas vraiment séduit, peu être aussi, parce qu’en ce jour, le temps était plus barbouillé et que cela change tout de suite la vision des choses. Au moins, nous avons fait sur le marché quelques provisions de fruits, groseilles, myrtilles, beaucoup moins chères qu’en France. Petite ballade dans le joli parc du château, où les filles profitent un peu des jeux d’enfants puis nous allons manger au Nordsee, pour changer… Nous quittons Cella vers 14h00 pour le centre de Hanovre. Les guides touristiques nous avaient prévenus, cette ville de 500.000 habitants ne laisse pas de souvenir impérissable. Il est vrai que le centre est moderne et sans charme, par contre, c’est une ville très verte avec de nombreux espaces de détente, des lacs, etc, et qui offre donc beaucoup de possibilités à ceux qui aiment vivre en ville sans y étouffer. La ville est très réputée pour les nombreux salons qui s’y déroulent, comme dans toutes les grandes villes d’Allemagne, et le « Messe » (centre des expositions) est vraiment très vaste.

Nous stationnons juste au pied du musée d’art moderne Sprengel, près de l’hôtel de ville, que nous allons bien sûr visiter. Bâtiment récent à l’architecture sobre et banal, l’intérieur se révèle admirablement aménagé. Mobiles de Calder, sculptures de Niki de Saint Phalle agrémentent les espaces d’accueil. Et surtout, comme d’habitude, une très belle collection de peinture du début du 20ème siècle, en majorité expressionniste et du Cavalier Bleu (« blue Reiter »). Ils sont presque tous là (ceux que j’aime !) : Schmitt Rottluff, Kirchner, etc… C’est à moi de découvrir avec grand plaisir une toile de Otto Muller que j’ai reproduit librement il y a quelques années d’après un livre d’art. C’est toujours un grand plaisir lorsque je tombe nez à nez avec une toile sur laquelle j’ai travaillé, avec parfois une surprise, comme cette fois-ci, les reproductions étant très approximatives sur les couleurs… Ce musée est un plaisir et il justifie un stop à Hanovre si l’on aime la peinture.

Hanovre

Lorsque nous ressortons du musée, le grand beau temps est revenu et nous partons donc nous balader le long du plan d’eau central de la cité et dans les jardins très agréables de l’hôtel de ville, vaste bâtiment classique et un peu prétentieux. Retour à l’hôtel vers 17h30, juste le temps d’aller faire une petite baignade à la piscine avec Armance. Quelques courses ensuite au supermarché et après le repas, je pars dans un café internet repéré près du supermarché pour y relever mon courrier, laissant Sibylle à ses lectures et les filles à leurs jeux. Dire qu’il n’y a même pas un poste internet dans ce Novotel, si proche du parc des expositions où se passe annuellement le CEBIT, une des plus grandes manifestations mondiales en matière de technologie et de communication….

Jeudi 12 août 2004

Lever à 8h30 pour un départ pour Goslar à 10h00, à moins de 100 kms au sud est de Hanovre. Goslar est une petite ville de 50.000 habitants au pied des monts du Hartz. Elle est classée au patrimoine monial de l’UNESCO et elle le vaut bien. On trouve ici une architecture caractéristique de maisons à colombage ou recouvertes d’ardoises sur les façades. Nous visitons d’abord la place principale du marché puis les rues commerçantes alentour. L’ensemble a réellement beaucoup de charme et est très photogénique.

Goslar

 

Nous déjeunons dans le restaurant du magasin Karmarkt, bien pratique avec ses plats en libre service. Ballade ensuite dans les petites ruelles calmes de la ville. Certaines maisons ont parfois 5 siècles d’âge, restaurées, mais sans excès, gardant ainsi beaucoup de cachet. Vraiment une étape, bien sûr très touristique, à ne pas manquer. Nous aurions bien fait ensuite une ballade sur les petites routes des monts du Hartz, mais c’est sans doute demander beaucoup aux filles, qui risqueraient fort d’en être malade avec les virages ! De plus, au vu de la physionomie des montagnes, cela semble ressembler assez à nos montagnes vosgiennes maternelles.

Nous décidons donc de partir à la découverte d’une autre petite ville, toute proche, Wolfenbüttel. Là aussi, il s’agit d’une petite cité de 50.000 habitants qui a été épargnée pendant la guerre. On peut donc y voir de belles architectures de maison à colombage et de style renaissance, avec principalement la place du marché et la grande rue principale. 

Wolfenbüttel

On peut y voir également le château et la bibliothèque Herzog August, qui fut une des plus grandes d’Europe au 17ème siècle. Nous fûmes moins sous le charme pour cette ville que pour Goslar cependant. Retour vers 17h00 à Hanovre et programme habituel : piscine avec Armance, courses, repas, café internet et enfin un dernier calé dans le lobby de l’hôtel. Le temps tourne à l’orage : il se met à pleuvoir des cordes… Nous risquons d’être moins gâté maintenant question soleil. Bon, jusqu’à maintenant, nous avons eu de la chance !

Vendredi 13 août 2004

Il faut que je sois prudent sur la route…j’ai une crainte non raisonnée des vendredi 13 (vieux souvenir d’un vendredi 13 des années 80 où un bus à Nancy rencontra ma trajectoire de piéton… sans trop de dommage heureusement). Grand ré emballage et nous quittons l’hôtel vers 10h30 pour Postdam que nous atteignons à 13h00. Postdam se trouve à une trentaine de kms de Berlin et est principalement connue pour son château, construit au 18ème siècle par Frédéric le Grand. Il s’agit d’un grand domaine avec deux corps de bâtiments principaux et un ensemble d’édifices annexes, le tout installé dans un très grand parc magnifiquement aménagé. Nous stationnons près du château Sans Souci, dans le parc automobile, où se trouvent à quelques mètres quelques guitounes de marchands de saucisses, mais également un restaurant Movenpick, beaucoup plus confortable. Nous nous y installons pour déjeuner, un peu inquiet pour les prix, mais c’est une excellente surprise car le repas s’avère délicieux, dans un cadre très plaisant (une sorte de serre), pour un prix tout à fait raisonnable.

Postdam

Nous partons ensuite à la découverte du château, en commençant par le pavillon Sans Souci, très élégant, et magnifiquement mis en valeur, en haut de plusieurs terrasses fleuries en escalier. Du Sans souci, on rejoint le nouveau château par une longue promenade parmi les massifs de fleur et les grands arbres. Le nouveau château est imposant mais moins élégant car trop chargé dans le style baroque. Nous rejoignons le parking à travers les bois en passant par le temple, le belvédère et l’orangerie. Il s’agit sans doute du plus grand château d’Allemagne et c’est une visite incontournable. Nos rois et empereurs ne se privaient pas de bien se loger ! Versailles doit cependant être encore plus grand. La traversée de la ville de Postdam permet de faire un retour de quelques années en arrière : la ville est encore grise et les bâtiments tristes, voir hideux, pour les constructions de la période soviétique. Les choses semblent évoluer mais il faudra encore sans doute pas mal d’années pour gommer la différence avec l’ouest (et en ce sens, la ville n’y perdra pas grand-chose…). On retrouve ici des Trabant, vestige automobile polluant et toussotant, voiture quasiment en carton pâte…

L’entrée dans Berlin est simple mais le parcours difficile, car nous sommes vendredi soir et il y a beaucoup d’encombrements. Nous mettons presque une heure pour faire 5 kms. Il faut dire que nous empruntons la grande artère principale de la ville qui donne sur la porte de Brandebourg. Notre hôtel, le mercure Check Point Charlie, se trouve à proximité du nouveau centre, près de la Potzdamer Platz. Tout ce quartier n’était qu’un no man’s land, il y a un peut plus de 10 ans : nous allons vite découvrir que beaucoup de choses ont changé. Excellente surprise pour l’hôtel, c’est un 4 étoile, très récent, agréablement aménagé sur une cour aux façades peintes aux couleurs chaleureuse (genre Toscane !). Les chambres font au moins 40 m², meublée avec goût, style design discret, avec un balcon (bien utile pour y boire l’apéritif et le café !). Le tout pour 59 euros par nuit pour les quatre, un prix très valable, vu l’emplacement très central et la qualité de la prestation. J’ai cependant dû batailler ferme pour conserver ce prix proposé à la réservation internet. L’hôtel m’indiqua quelques jours avant le départ que je devais prendre 2 chambres, l’hébergement n’étant pas gratuit pour les enfants (contrairement à ce qui était indiqué sur le site). J’ai arrosé de messages les services après vente de Mercure et Accor Hôtel pour faire valoir mon droit, qui a été finalement reconnu. Ceci prouve qu’il faut toujours réclamer, insister, quant on est sur de son bon droit. Ceci prouve également qu’en matière de litige concernant des transactions internet, il est toujours plus difficile de prouver les choses : donc ne pas se priver de faire des copies écran, de bien conserver tous les mails d’échange, et d’utiliser la messagerie au maximum pour arroser tous les correspondants concernés.

Je trouve un petit supermarché à deux pâtés de maisons, question de remplir le frigo. Nous dînons à l’hôtel et y restons pour la soirée, les filles étant fatiguées. Nous avons deux jours pour profiter de Berlin. A la télévision, nous regardons la cérémonie d’ouverture des jeux olympiques d’Athènes.

Samedi 14 août 2004

Lever à 8h00. Les deux journées du week end vont être consacrées à la visite de Berlin, plus particulièrement le nouveau centre de Berlin, c'est-à-dire la partie exacte où nous nous trouvons. C’est la troisième fois que je viens à Berlin, sur une période de…27 ans (mon dieu, je vieillis…).

Ma première visite eu lieu en 1977, lorsque j’étais en classe de 3ème au collège de Cornimont, mon village natal. Les professeurs d’Allemand recherchaient cette année là une possibilité de jumelage avec un « Gymnasium », pour effectuer un échange. Ce fut finalement un collège de Berlin qui fut trouvé : c’était un peu étrange, un collège d’une si grande ville allemande échangeant avec celui d’un petit village français. Nous fûmes, ma classe de 3ème, le premier contingent à partir pour Berlin ! L’échange perdura plus de 20 ans tout de même. A l’époque donc, aller à Berlin nécessitait une traversée de la RDA (tous rideaux tirés dans le train, d’autant plus que nous circulions dans un train militaire). A Berlin, je ne vis que l’ouest, bien sûr, et les barbelés et les miradors.

Ma deuxième visite eu lieu en 1990, avec Sibylle. Le mur venait juste de tomber. Tout le centre n’était qu’un no man’s land. On pouvait encore ramasser partout des VRAIS morceaux de béton du mur !! C’est bien sûr durant ce second voyage que je découvris toute la richesse artistique de cette ville, avec les collections des musées de l’est et de l’ouest qui n’étaient pas encore réunies. Et que je vis le fossé entre l’est (à peine sorti du soviétisme) et l’ouest, en matière de mode de vie (architecture, consommation, automobile,etc…)

Ce troisième voyage, effectué en 2004, va donc me permettre de voir un Berlin en phase finale de réunification, puisque les nouvelles constructions ont remplacé les terrains vagues, et que le mur n’est plus qu’une ligne de pavés sertis dans la chaussée, témoignant de la balafre qui coupa la ville pendant 27 ans.

Donc, en cette matinée d’août 2004, nous nous dirigeons en premier vers la Potzdamer platz. Celle-ci est presque totalement rénovée, avec une architecture high tech, particulièrement avec les tours du Sony Center. Il s’agit d’une sorte d’agora, sous une immense verrière, où l’on peut trouver toutes sortes de loisirs basés sur le cinéma et la vidéo. Nous y prenons un café (très cher), puis nous dirigeons vers la neue Nationalgalerie, toute proche. Nous avions déjà visité ce musée en 1990, qui regroupe une magnifique collection de peinture du 20ème siècle, avec particulièrement, les expressionnistes allemands. Le musée est installé dans un très beau bâtiment de Mies van der Rohe, construit entre 1965 et 1968. Je me faisais une joie de revoir les collections, mais hélas, celles-ci sont aux réserves. Effectivement, tout l’espace du musée est réservé à une exposition temporaire : les collections du MoMA de New York (en travaux) s’y exposent. Connaissant le MoMA et au vu du nombre de personnes impressionnant qui font la queue pour cette expo (il n’y a même plus de billets disponibles, de toute manière), nous abandonnons le lieu avec un fort regret.

Berlin

 

Nous nous rendons donc ensuite vers la porte de Brandebourg et le Reichstag, tout proche. Je dois dire ici que j’ai une certaine déception concernant la mise en valeur de ce site, mythique, emblématique de l’histoire de l’Allemagne : le traumatisme de la guerre et du nazisme, la séparation, les retrouvailles. La porte de Brandebourg, qui marquait la rupture entre les deux Allemagnes, n’est plus guère mise en valeur, entourées de quelques immeubles à l’architecture très banale. Il en est d’ailleurs souvent de même pour tous les quartiers nouveaux alentours. Pourquoi ? Simplement une histoire de gros sous ? il y avait des opportunités, du terrain à prendre, des bureaux à édifier ? Donc, on a construit rapidement, sans grande recherche architecturale ni plan urbanistique ambitieux.

A quelques pas de la porte de Brandebourg, le Reichtag, avec son nouveau dôme de verre, édifié par Norman Foster. Une foule importante fait la queue pour pénétrer dans le Parlement, pour grimper dans la coupole également. Nous, nous restons sur la vaste esplanade devant le Reichtag, profitant bien des rayons du soleil, qui percent derrière les nuages. Au nord du Reichtag, un très grand secteur est en travaux : il s’agit, me semble-t-il, de la construction du mémorial des juifs et de l’holocauste, qui va occuper deux hectares de terrain. Lourd traumatisme que porte le peuple allemand, encore actuellement d’ailleurs, même pour toutes les générations qui n’ont pas connu la guerre. Nous repartons ensuite vers la porte de Brandebourg et empruntons l’avenue Unter den Linden, qui retrouve maintenant son lustre, comme artère centrale de la ville. Juste derrière la porte de Brandebourg, se trouve la Pariser platz (la place de Paris), où la nouvelle ambassade de France vient d’être réinstallée. Dés le 19ème siècle, elle était installée à cet endroit, mais elle fut détruite en 1945. Le nouveau bâtiment est de Christian de Portzamparc, sobre et contemporain. C’est l’architecte qui a fait la cité de la musique à Paris. J’aime assez son travail, c’est surtout un des architectes français les plus connus (voir son site).

L’emplacement de l’ambassade est symbolique du lien fort qui uni maintenant politiquement la France et l’Allemagne. Une forte union uniquement politique hélas, car j’ai tout de même grandement l’impression que nous sommes deux peuples voisins mais qui ne se connaissent et ne se parlent pas beaucoup. Encore, beaucoup d’Allemands viennent en vacances en France et connaissent notre pays : est ce pour le meilleur, d’ailleurs ??? …. quand on sait la piètre qualité d’accueil de nombreux commerçants, cafetiers, restaurateurs, hôteliers, taxis et autres professions liées au tourisme… nous avons tous des expériences affligeantes sur ces sujets. Ce n’est pas une règle, bien sûr et heureusement, mais c’est tellement courant. En plus, la France est un pays très cher, plus cher que l’Allemagne sur bien des plans. Je ne parle même pas de Paris ou de la côte d’azur, où cela frise l’arnaque à chaque coin de terrasse. Si je me lâche et me permets d’écrire cela, c’est qu’après avoir effectué un certain nombre de voyages en Europe ou en Amérique du Nord (je compare sur le périmètre du monde occidental ; pour les autres continents, ce ne sont pas les mêmes problématiques), je constate à chaque fois que mon pays est celui où l’on peut avoir les expériences les plus désagréables en matière d’accueil, d’état d’esprit et de savoir vivre. C’était mon paragraphe « anti-patriotique, dégoûté de tout, demain je pars en Australie » !!!!. Bref, en Allemagne, l’accueil a globalement été de « indifférent » à  « très cordial », mais jamais déplaisant, et ça, cela fait du bien dans trois semaines de voyage ! Sur Unten der Linden, nous déjeunons dans un restaurant Maredo puis remontons vers la place du château, sur la Spree. Nous sommes ici au cœur de l’ancien Berlin Est. Le palais de la République socialiste est fermé, en état de délabrement… Ce bâtiment, fierté et symbole de la RDA, est, me semble-t-il, bourré d’amiante. Je me souviens d’un reportage consacré à lui sur Arte, toutes les grandes cérémonies officielles s’y déroulaient, c’était un honneur d’y être invité. Et maintenant, cette grande carcasse de verre fumé et doré, salie et décrépie, symbole d’un temps qui s’efface, se dresse encore là, en attente d’une destruction certaine. Mais peut être encore n’a-t-on pas osé porter le coup définitif, un sursis qui court. On aura de toute manière peu de regrets.

Comme nous sommes proches de l’île aux musées, nous décidons d’en visiter un ou deux. En 1990, lors de notre visite au même endroit, les collections étaient encore partitionnées entre Est et Ouest. Depuis 1992, les collections retrouvent leur unité, et les bâtiments qui les accueillent sont rénovés. Ainsi, nous commençons la visite par l’Alte Nationalgalerie, ré- ouverte en 2001 après travaux, et qui présente une belle collection de peinture du 19ème siècle, avec les magnifiques toiles romantiques allemandes de Caspar David Friedrich, qui, me semble-t-il, étaient exposées avant à Charlottenbourg. Nous nous rendons ensuite au Pergamon Museum, tout proche, que nous avions également découvert en 1990. Cette fois-ci, c’est pour montrer à Armance les constructions monumentales qui s’y trouvent, dont celles de Pergame et Milet, villes antiques que nous avons découvert avec elle en Turquie. A voir également dans ce musée la porte d’Ishtar de Babylone. Nous reprenons le chemin inverse par Unter der Linden, et bifurquons à gauche vers une place latérale appelée Gendarmenmarkt, réputée pour être une des places les plus élégantes de Berlin. Il est vrai que les deux églises du 18ème siècle et le théâtre central du 19ème siècle lui donne de l’allure.

Nous regagnons l’hôtel. Je fais quelques courses pendant que les filles se reposent et nous dînons. Vers 20h00, nous prenons la voiture et nous rendons sur le Kurfürstendamm, l’ancienne artère centrale de Berlin ouest. C’était, aux deux époques où je l’ai parcouru, une artère assez chic. J’ai le sentiment qu’elle a perdu beaucoup de son lustre. En ce samedi soir, y est installé une sorte de fête foraine, bruyante et tapageuse, avec de multiples buvettes, et pas mal de buveurs joyeux. Cela ne ressemble en fait pas à grand-chose, sauf que c’est joyeux, et que cela donne un sérieux coup à l’élégance du lieu… la ville est en plein recentrage ! Vers 22h00, nous regagnons l’hôtel.

Dimanche 15 août 2004

Lever à 9h00, le temps est magnifique. Deuxième journée consacrée à la visite de Berlin. Nous commençons par le musée juif, assez Proche de l’hôtel. Inauguré en 2001, c’est un bâtiment assez austère et anguleux, avec des ouvertures en forme de zébrures. Nous devons nous soumettre à un fort contrôle de sécurité pour accéder aux collections. La visite est un parcours photographique, vidéo et textuel principalement, ce qui le rend pour nous parfois un peu hermétique. C’est surtout la conception du bâtiment qui m’intéresse. Nous prenons un café et quelques viennoiseries dans l’agréable cour du musée, aménagée en restaurant. Longue ballade à pied ensuite pour rejoindre la Postdamer platz et le Sony Center.

Berlin : musée juif

Berlin

Comme il est presque 13h00, nous cherchons un endroit pour déjeuner et ne trouvons qu’un Maredo (encore…) pour nous satisfaire. Mais c’est agréable, en terrasse, et il fait beau. L’après midi va être consacrée à la visite de la Gemälde galerie, toute proche. On retrouve regroupées dans ce nouveau bâtiment inauguré en 1998 les peintures qui se trouvaient à l’est (Bode Museum) et à l’ouest (Dahlem Museum). C’est une collection complète de peinture européenne du 15ème au 18ème siècle. La visite est évidemment d’un grand intérêt, une collection magnifique digne d’une grande capitale, même si nous sommes un peu obligés d’aller vite avec les filles qui commencent à fatiguer. Le bâtiment est très fonctionnel, à défaut d’être beau. Toujours cette propension des Allemands à privilégier le premier critère au second (ce qui les opposent assez aux Français !).

Vers 16h00, nous reprenons le chemin de l’hôtel, nous reposant un peu dans les espaces boisés autour de la porte de Brandebourg ; Cela aussi, c’est un charme de Berlin, une ville où les espaces verts sont très nombreux, la nature présente, même en plein centre de la ville. Nous atteignons le quartier du prince Albrecht, où se trouvait le siège de la gestapo et des services de sécurité du 3ème Reich. Une exposition en plein air intéressante (topographie de la terreur) retrace les heures noires des exactions nazies. On trouve dans cette zone, toute proche de l’hôtel, des restes du mur (1962 – 1989), marqué au sol par une petite bande de pavés et quelques plaques de bronze lorsqu’il n’existe plus. Le quartier est bien sûr maintenant largement reconstruit mais il reste encore d’anciennes maisons grises et abandonnées qui devaient se trouver dans le No man’s land entre les deux secteurs.

A Check Point Charlie, point de passage obligé entre l’est et l’ouest au temps de la guerre froide, quelques touristes hilares se font photographier avec des soldats américains et anglais de pacotille, acteurs n’ayant pour rôle que de poser. Je trouve cela assez pathétique comme comportement : ici, des gens ont soufferts et sont morts pour avoir voulu franchir le mur. Repas et repos à l’hôtel. Vers 20h00, nous reprenons la voiture pour une ballade en ville. Je souhaitais me rendre dans le quartier de Kreuzberg, dans la partie est de Berlin, où je pensais trouver un peu d’animation, mais c’est dimanche soir et c’est assez mort. Ne parlons pas de la sinistre Alexander Platz, avec sa physionomie encore stalinienne, malgré la construction de nouveaux immeubles. Nous terminerons finalement sur la gendarmenmarkt et la Friedrichstrasse, qui sont les endroits les plus animés du centre (rien de fou tout de même…). Retour à l’hôtel vers 22h00 pour un dernier…Ouzo sur le balcon.

 

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