Corée du sud

 

La Corée du sud : destination encore peu connue et pourtant ! Je reviens enchanté de mon petit séjour dans ce pays. Il est le paradis du voyageur individuel, pour de multiples raisons : la vie n'y est pas chère, on y mange très bien, les gens sont dans l'ensemble très sympa, on s'y déplace très facilement, les petits hôtels sont nombreux et confortables, il y fait beau et bon (une semaine de soleil en avril), il y a de nombreuses choses à découvrir (palais, temples, paysages, villes). Que vouloir de plus pour réussir un voyage ! Allez découvrir ce  pays méconnu !

Une mention particulière au guide 'Le petit futé' sur la Corée, très complet, qui fut le meilleur de mes guides. Dommage que les cartes n'aient pas la précision du Lonely Planet (en anglais).

Période : du 23 avril au 2 mai 1999.

Organisation : vol sec + nuits en hôtels trouvés sur place.

Parcours : Séoul, Pusan, Kyongju, Kongju, retour Séoul.

Transport : Lufthansa pour Paris - Francfort - Séoul, Asiana pour Séoul - Pusan , Korean Air pour Séoul - Londres et Air France pour Londres - Paris.

Départ pour Séoul

Vendredi 23 avril 1999 : décollage à 15h00 de Roissy avec Lufthansa pour Francfort. Correspondance assez rapide pour l'avion de Séoul. L'aéroport de Francfort est laborieux... Voyage sans encombre à bord de l'Airbus A340. C'est la première fois que je prends ce type d'avion. Gros porteur, plus petit cependant que le 747. Confortable, sans plus. Le service de la Lufthansa est standard. Vol de nuit, par la route sibérienne. Un petit somnifère pour être d'attaque à l'arrivée...

Visite de Séoul

Samedi 24 avril 1999 : Arrivée à Séoul à 11h00, heure locale. Formalités de police très rapides. Je change un peu d'argent et prends le métro qui relie directement l'aéroport au centre ville. Gros RER, neuf, propre, climatisé. Indications en anglais. A la station désirée (3/4 d'heure de trajet), je descends. C'est un quartier central, recommandé par mes guides pour ses petits hôtels. Je galère un peu pour mes premiers pas dans Séoul, ayant bien des difficultés à me repérer sur mon plan... Je demande de l'aide, en anglais. On m'indique enfin la bonne direction. 25° C, soleil, je transpire un peu avec mon sac de voyage! Je trouve enfin le petit yogwan (auberge) recommandé. La chambre est petite, un peu vétuste, mais bon, pour 100 F, je ne vais pas chercher ailleurs. Salle de bain (ayant vécu), TV (idem!). Je me repose un peu et pars ensuite à la découverte de Séoul.

Pour ce premier après-midi, une vision d'ensemble de la ville va suffire. Je prends donc les grandes artères du centre et me perds, en flânant, dans les différents quartiers. Tout de suite, je suis assez séduit par la ville. Non pas qu'elle soit particulièrement agréable : le tout automobile a tronçonné la ville en autoroutes, passerelles, souterrains. Mais dès que l'on prend les petites rues, l'ambiance asiatique refait immédiatement surface. Vendeurs de rue, échoppes, petites maisons, enseignes. Les coréens me plaisent rapidement aussi. Ils sont beaucoup moins stricts que les japonais, plus avenants, débonnaires. Leur manière de s'habiller est finalement assez raffinée et 'in'. Le centre ville se caractérise par des tours modernes, des grands magasins. Je m'arrête plus particulièrement au Lotte, Galeries Lafayettes locales. Luxe et abondance sur 8 niveaux. Plus loin, je découvre le marché de Nandaemun, foisonnement de boutiques et de chalands, fourmilière humaine, accumulation de marchandises de toutes sortes. Le marché asiatique dans toute sa splendeur.

Je passe ensuite par le quartier de Myongdong, quartier branché de Séoul. En cette fin de samedi après midi ensoleillée, l'activité est très vive. Ici, la population est très estudiantine et insouciante. Tout le monde se ballade, téléphone (les Coréens doivent naître avec un mobile sur eux...), mange, discute. Le look de certains est vraiment surprenant. Plus loin, de retour sur les grandes artères, une manifestation. La présence de nombreux cars de policiers était ainsi justifiée. Cette manif est impressionnante. J'apprendrai qu'il s'agissait des travailleurs des transports publics (métro particulièrement). Il y avait également beaucoup d'étudiants. Les manifestants défilent bandeaux rouges au front, agitant des drapeaux. Cela fait ambiance assez révolutionnaire. Ce qui est encore plus surprenant est le cordon des policiers, qui canalise la manifestation. Une véritable chaîne humaine. Des milliers de policiers mobilisés. La situation sociale de la Corée semble complexe et agitée.

Le soir arrivant, je rentre vers mon hôtel et découvre le quartier Insadong, avec ses rues garnies de boutiques d'antiquaires et de souvenirs, de galeries de peintures et de restaurants. Je mange dans un petit restaurant un plat le viande en bouillon avec du riz. La nourriture coréenne sera à chaque fois une agréable surprise. Pas un restaurant ou une gargote où j'ai mangé quelque chose de mauvais. La fatigue du voyage et du décalage horaire aidant, retour à l'hôtel pour une douche et un dodo bien mérité.

Dimanche 25 avril 1999 :

Cette deuxième journée à Séoul sera consacrée à la visite du musée national et des palais les plus importants de Séoul. Après un petit déjeuner à l'européenne, pris dans une épicerie américanisée genre 7 eleven, je pars vers le palais de Kyonbok, ancienne résidence du roi.

Le pavillon du palais de Kyonbok

Le pavillon du palais de Kyonbok

Vaste espace avec de nombreux pavillons et de verdure, il a subi de nombreux dommages et destructions imputables aux Japonais. Les bâtiments en bois sont dans l'ensemble élégants, mais comme souvent en Asie, régulièrement remis à neuf. Beaucoup de visiteurs coréens en ce dimanche matin. Je visite dans l'enceinte le musée folklorique, fort bien fait avec ses reconstitutions de maisons anciennes, de scènes de vie rurales. Au fond de l'enceinte, un étang, où se mire perché sur un îlot un élégant pavillon, photographie immanquable !

Je commence à paniquer car je ne vois pas le musée national, indiqué sur mon plan. En fait, celui-ci était installé dans l'ancienne résidence des gouverneurs japonais, construite juste devant le palais (pour l'affront) et qui vient d'être détruite (pour supprimer l'affront !). Le musée a été réinstallé dans un nouveau bâtiment moderne, un peu à côté. La visite se révèle passionnante, bien que je ne connaisse pas encore grand chose de l'art et l'histoire coréenne.

Je déjeune de quelques raviolis à la cafétéria et pars pour le palais de Changdok, pas très loin de Kyonbok. Visite guidée obligatoire. J'attends que se constitue un groupe anglophone. Une petite guide toute menue assure la visite. Nous devons être 50 au moins. Cela suffit pour me déplaire... Succession de nombreux bâtiments et pavillons, dans un très grand jardin, qui prend parfois l'allure d'une forêt. Visite intéressante tout de même. Retour à l'hôtel pour un peu de repos puis métro jusqu'au quartier de Shinchon, très animé. Je retrouve un peu l'ambiance nocturne de certains quartiers de Tokyo, avec la foule vibrante et les multiples néons des immeubles. Quelques différences cependant, avec les petites échoppes partout présentes et les petites ruelles avec leur coffee shops et boîtes branchées. Je vais manger au dernier étage du magasin Hyundai un plateau repas et me perds dans le magasin qui est en train de fermer. Je sors par les portes de services avec les employés qui se marrent de voir perdu là un occidental ! Je déambule encore un peu dans les rues, goûtant à cette ambiance assez festive et décontractée avant de me diriger vers le métro. Portes closes, une grève le paralyse. Je dois trouver un taxi pour rentrer dans mon quartier. Celui-ci me déposera à quelques pâtés de maisons de mon hôtel, que j'aurai un certain mal à retrouver !

Pusan et sa région

Lundi 26 avril 1999 :

Lever très matinal pour prendre le métro pour l'aéroport. J'arrive un peu en avance et peux prendre de ce fait l'avion de 8h20 pour Pusan. Asiana, compagnie coréenne, propose un service tout à fait correct. C'est mieux que la navette d'Air France. Le déplacement en avion semble tout à fait dans les mœurs. Je peux même prendre mon sac avec moi, ce qui évite une perte de temps. Arrivée à Pusan une heure plus tard. Pas moyen de changer d'argent dans les distributeurs automatiques, qui me jettent ma carte bancaire. Je commence à m'inquiéter car je n'ai plus beaucoup de liquide. Attente d'un bus de ville pour Pusan. Parcours assez long pour arriver au centre. De là, je prends le métro vers l'extrême pointe de la ville, qui est un autre centre, avec tout proche, le port de pêche.

Pusan est une ville qui me plaît assez rapidement. Développement un peu anarchique, beaucoup de tours et de barres de logements (moyennement hideuses, mais qui vieilliront mal), circulation intense, forte activité commerçante mais la ville est un port et entourée de montagnes. Le temps est au beau. Je trouve un petit Yogwan recommandé par mon guide, tout proche de la tour d'observation de Pusan, près du port, sur une colline. Accueil sympa, endroit calme, chambre vaste, impeccable et décorée avec goût, literie hyper-confortable... pour 100 francs ! Il n'y a que la Corée pour offrir un tel rapport. La meilleure adresse de mon voyage. Je dépose mes affaires et pars vers le marché aux poissons et le port, en passant au préalable par la case 'Banque' où je retire au guichet mon budget jusqu'à la fin du voyage, par précaution ! Bateaux de pêche d'un côté et marchands de l'autre. Je n'ai jamais vu autant d'espèces différentes. Des poissons 'classiques' et toutes sortes de bestioles aussi bizarres les unes que les autres. Visiblement, cela se mange...

Au milieu du marché, une grande halle, avec au rez de chaussée des étals et à l'étage, plein de petits restaurants. Une femme me hèle pour venir dans le sien. Je me laisse conduire et prend la carte...en Coréen. On s'entend sur le mot 'poisson' (autre chose aurait été étonnant à cet endroit !). Je m'attends donc à une surprise. C'est le cas ; elle m'amène un plat plein de poissons crus (différentes variétés) coupés en lamelle, agrémenté d'une sauce au soja et de légumes crus... Le plat est énorme et je me demande comment je vais bien pouvoir manger cela. En fait, ce fut excellent. Je prie quand même pour que ma vaccination contre l'hépatite A soit encore active. Je ne mangerais pas cela tous les jours quand même ! Repas assez cher mais c'était le prix de la carte et bien souvent le poisson est cher, même dans les endroits où il est pêché. Retour à l'hôtel pour prendre un pull (ca souffle quand même en bord de mer) et métro jusqu'à l'autre bout de la ville, jusqu'au temple de Pomosa. Taxi pour grimper dans la montagne.

Le temple est harmonieux et le site agréable (forêt de pins, petite cascade). Retour en ville par un petit bus et le métro. Comme il n'est pas encore tard, je décide une excursion à Haeundae, "la" plage de Pusan. Bus donc pour m'y rendre. La plage se révèle très urbanisée, mais pas laide. Beaucoup de monde se promène sur le bord de mer. Personne ne se baigne par contre. L'eau est sans doute froide et ce n'est autorisé qu'en juillet août. Ballade sur la grève sympathique au soleil couchant sur cette baie des anglais coréenne. Seul occidental, je me fait pas mal remarquer. Retour en bus vers le centre, assez éloigné, au milieu des embouteillages de la ville. Le soir, je décide de dîner dans une gargote du quartier. Celui-ci est toujours très animé. Nombreux commerces, particulièrement de vêtements. Les boutiques sont très 'mode' et les coréens, particulièrement les jeunes, s'habillent avec grande originalité et goût (pas toujours quand même...). Je trouve une petite gargote où la cuisinière fait rôtir des lamelles de viandes sur une plaque chauffante, ce qui m'allèche bien. Je m'installe sur le banc posé devant le comptoir, sous l'œil un peu curieux des convives déjà présents. Elle me sert un Soju, alcool couramment bu, fait de je ne sais quoi, mais assez fort quand même (22°). Une bouteille de 33 cl ne peut pas laisser complètement intact. Les Coréens semblent avoir un problème avec l'alcool.

A une petite table installée à côté du comptoir, sont installés deux 'salary men', qui m'invitent à les rejoindre, ce que je fais. Leur anglais et aussi mauvais que le mien mais suffisant pour se comprendre. Nous entamons donc de longues discussions sur nos pays respectifs, de plus en plus enjouées grâce au Soju ! La cuisinière mélange nos plats sur une plaque chauffante commune. Il est presque minuit lorsque nous nous quittons, un des deux coréens, celui parlant le mieux l'anglais et aussi le plus sympa me raccompagne à mon Yogwan. Comme tout bon asiatique, ils me laisse sa carte de visite. Cette soirée fut vraiment sympa.

Mardi 27avril 1999 :

Deuxième jour à Pusan. Lever à 7h00 et déjeuner dans une épicerie. Je prends ensuite le métro pour la station de bus d'où je pourrai aller à Tongdosa, le plus grand temple de Corée. Le temple se trouve aux abord du village, dans une forêt agréable. Calme et reposant. Les bâtiments sont richement peints mais pas de très grande taille. La visite se révèle agréable. Beaucoup de visiteurs coréens et surtout des classes d'enfants, qui ont tous leur chevalet et peignent avec beaucoup de talent. Les arbres en fleurs rendent le site encore plus esthétique. Le temple de Tongdosa

Le temple de Tongdosa

Je repars vers le village et mange dans une petite gargote quelques boudins de pâte qui ressemblent à des cannellonis. Bus de nouveau pour retourner à Pusan. L'après-midi n'étant pas terminée, je décide de monter sur la montagne qui domine Pusan en prenant le car-câble. En haut, vue sur la ville. L'ambiance y est bon enfant : des marcheurs, des gens qui boivent et mangent dans de toutes petites gargotes. Je me fais inviter par une petit groupe de personnes d'un certain âge qui pique niquent. Incompréhension totale, bien sûr... Je redescends en ville et marche beaucoup dans les petites rues. Visite du centre commercial également, sans intérêt particulier. Passage par la gare de Pusan pour voir les horaires de train pour Kyongju, rien d'intéressant pour moi. Autour de la gare, beaucoup d'occidentaux au type slave. Des marins russes, pour la plupart. C'est la position du port, proche du Japon et de la Russie, qui explique cela. Le quartier est réputé un peu chaud. C'est rare en Corée.

Je passe un coup de fil au Coréen que j'avais rencontré la veille, pour lui proposer de se retrouver pour boire un pot après son travail. Ce que nous faisons. Je le retrouve devant sa banque et nous allons dans un coffee shop. Il m'invite à venir manger chez lui, ce que je j'accepte volontiers. Nous prenons le métro et le bus, il habite assez loin. Nous nous arrêtons au magasin Lotte, car je souhaite acheter une bouteille vin français (un saint Emilion 1996 !). Il habite dans une de ces grandes barres que j'avais remarqué à mon arrivée à Pusan. Il me présente son épouse et ses deux petites filles. Ils vivent dans un appartement dont ils sont propriétaires. L'appartement ressemble fort à un appartement occidental. L'équipement en est très proche. Ils me semblent être caractéristique de la classe moyenne coréenne. Le repas est savoureux, composé de nombreux petits plats, comme à l'habitude. Nous discutons de nos pays et de nos modes de vie, toujours dans un anglais de cuisine bien sûr. Je les quittent vers 23h00. Cette soirée fut très instructive et passionnante. C'est un moment privilégié que de partager quelques heures la vie d'une famille au cours d'un voyage. Retour à l'hôtel un peu long, les transports en commun se faisant plus rares à cette heure.

Kyongju

Mercredi 28 avril 1999 :

Lever matinal pour prendre le bus pour  Kyongju, ma prochaine étape en Corée. Le voyage est rapide (une heure). Arrivé à la gare routière, je recherche immédiatement un yogwan. J'en choisi un chaudement recommandé par mes guides, "guesthouse" très routarde. Je me méfie quand même de ce genre d'endroit. Je ne suis pas déçu! Sans confort particulier (et même moins), c'est le lieu de rendez vous des anglo-saxons du monde entier et toute une ambiance qui m'insupporte à un point ! Je prends mes jambes à mon cou. Je me replie sur un Yogwan classique, moins cosmopolite mais plus authentique. Je dépose mes sacs et pars vers le centre ville. Celui-ci n'a pas de charme particulier en son centre. Je cherche un bus qui m'emmènera vers le temple de Pulguska, à une dizaine de kilomètres de là. Le bus me dépose sur le parking du temple. De nombreux autres bus sont stationnés. En fait, il s'agit d'une destination éminemment touristique, et  de nombreux hôtels modernes sont construits dans le village tout proche du temple. Pour arriver aux bâtiments, je dois traverser des espaces verts où des centaines de jeunes écoliers pique-niquent. Tous en costume d'école, un peu comme au Japon, l'ambiance est bruyante. Evidemment, rare occidental perdu au milieu, je ne manque pas de me faire remarquer. Cela va finir même par en être gênant. A chaque nouveau groupe, j'ai droit aux paroles en anglais, aux apostrophes, et même aux photos. Les gamins accourent pour me photographier, ou me faire photographier à côté d'eux. . C'est difficile d'être une star ! J'en profite pour manger sur le pousse. J'achète une sorte de hot dog ; même cela s'avère délicieux. Les Coréens sont vraiment des champions de la nourriture.

le temple de Pulguksa

le temple de Pulguksa

Le temple de Pulguksa a été énormément restauré. Il est impressionnant par son entrée, avec une grande volée d'escaliers. Il en impose mais tout ceci sent le reconstitué. Le temps tourne presque à la pluie. Je décide cependant de me rendre à Sokkuram, à une quinzaine de kilomètres dans la montagne. Il s'agit d'une grotte artificielle dans laquelle se trouve un bouddha de pierre assis et entouré sur les murs latéraux d'une quinzaine de personnages en relief sur les parois latérales. Un bus fait la navette toutes les demi-heures. La route pour atteindre le site est très escarpée.

Le parking en haut de la montagne est bondé de bus... Des 'troupeaux' d'écoliers et de personnes âgées vont visiter la grotte, accessible de là par un petit chemin de un kilomètre environ. Inutile de dire que le parcours se révèle épuisant nerveusement. Une véritable colonie de fourmis, qui m'accoste sans arrêt, me dévisage, se marre. Pour arriver à la grotte, il faut même faire la queue. Des vitres de plexi sont posées à l'entrée, de manière à protéger les statues. On les voit donc de loin. Mais c'est magnifique. Le visage de la sculpture principale est empreint d'une grande sérénité et très ferme. La couleur très claire de la pierre illumine la grotte. J'arrive à me poster dans un coin afin de ne pas être happer par le flot des visiteurs. Cette grotte est classée au patrimoine mondial de l'humanité par l'UNESCO. Le retour est moins laborieux, car le flot des enfants semble s'être tari. Arrivé sur le parking, je me poste dans un coin tranquille pour attendre le bus. Une nouvelle cohorte de bus arrive (au moins quinze), déversant de nouveaux flots d'écoliers. Inutile de dire que je ne vais pas à leur rencontre ! Retour par la navette au temple de Pulguska, puis attente du bus pour Kyongju.

Le Bouddha dans la grotte

La grotte de Sokkuram

Je stoppe à l'entrée de la ville, où se trouve le musée national, le deuxième de Corée. Bâtiment moderne et objets bien mis en valeur. La visite est passionnante. Les objets sont souvent très beaux et appartiennent à toutes les périodes de l'histoire de Corée, particulièrement bien sûr à l'époque de Shilla (57 avant JC - 935 après JC), dont Kyongju fut la capitale. Devant le musée, une énorme cloche, la cloche Emille, la plus grosse de Corée. Ici aussi, une foule incroyable d'écoliers déambule dans les salles, devant le musée, autour des bus.C'est la fin d'après-midi, je retourne à l'hôtel en traversant la ville, observant la vie de cette petite cité. Je pars dîner dans une petite gargote où je mange de succulentes brochettes de poulet puis me ballade dans les quelques rues animées, avec boutiques, petits restaurants, et coffee shop. Retour à l'hôtel où je regarde un peu la télévision (toujours instructif sur les mœurs du pays) et dodo.

Jeudi 29 avril 1999 : Lever et déjeuner dans une épicerie. La journée sera consacrée aux autres sites de la ville, situés en périphérie. Je prends le même bus que la veille pour Pulguska mais je descends peu après le musée. Je commence ma ballade autour de la montagne sacrée, où se trouvent toutes sortes de vestiges et de temples. Je suis en pleine campagne. Des petites fermes sont disséminées dans la plaine. Il y a de nombreux champs cultivés. C'est une ballade calme et agréable, sous le soleil de printemps et les arbres en fleurs. Je bifurque vers la colline et la forêt pour trouver un petit temple indiqué par mes guides. Mignon mais pas bien gros. Un moine sort d'une habitation et monte nonchalamment dans sa 806 Peugeot rutilante. Ce genre de voiture importée ne doit pas être donnée. J'avais remarqué que les religieux ne semblaient pas vivre dans la grande pauvreté. Je continue à grimper dans la montagne par un petit sentier pour trouver une sculpture sur une pierre. Sans grand intérêt, je ne m'en souviens même plus !, mais la vue sur la vallée est belle. Je redescends vers la route principale et rejoins quelques kilomètres plus loin un petit étang avec un joli pavillon ancien s'y mirant. Très bucolique, sauf qu'encore une fois, il y a foule d'enfant. A une gargote, je sirote un coca et évidemment, certains rappliquent. Des filles d'une dizaine d'année, vraiment mignonnes et sympa, exprimant quelques mots en anglais. On rit ensemble. Une revient même avec un petit porte clef en forme de masque de théâtre coréen qu'elle à acheté à la petite boutique toute proche et me l'offre. Je trouve l'attention très touchante. Bien évidemment, séance photos !

maison traditionnelle

Maison traditionnelle coréenne

Je continue ma ballade à la recherche d'un autre temple que je ne trouve pas mais je traverse un petit village fort joli, Namsan, avec de vieilles maisons traditionnelles, les plus belles que j'ai vu en Corée. Celles-ci sont en excellent état et les équipements et véhicules stationnés devant laissent supposer qu'elles ne sont pas habitées par des paysans.La maison coréenne classique a souvent la forme d'un L, peu ouverte sur l'extérieur. Les portes et les fenêtres donnent plutôt sur la cour. Souvent, une palissade entoure cette cour.

Je trouve un petit restaurant où je mange une soupe de grosses nouilles avec un peu de viande dedans. Un grand plan indique les différents chemins et sentiers pour découvrir les autres curiosités de la montagne mais les nuages gris accrochés sur la montagnes, l'évaluation des distances et la fatigue déjà accumulée me font rebrousser chemin. Je reprends donc un bus pour Kyongju et m'arrête à l'entrée de la ville pour visiter le parc des tombes royales. Je passe d'abord devant une drôle de colonne de pierre, présentée comme un observatoire astronomique, puis arrive au parc proprement dit.

Les tombes sont assez peu originales : il s'agit en fait de tumulis de terre (de grosses bosses), parfois de plusieurs dizaines de mètres de diamètre, qui recouvraient des cavités aménagées; Nombreuses d'entre elles ont été pillées mais certaines sont restées vierges jusqu'à l'arrivée des archéologues. On y a retrouver de nombreux objets, souvent en or ; colliers, bracelets, ceintures, couronnes, etc et du mobilier funéraire. Ces objets sont visibles dans les musées. Je déambule donc dans le parc, encore une fois au milieu de nombreux enfants. Il semblerait que Kyongju soit la destination de toutes les écoles de Corée ! Retour en ville en passant par la poste pour mes cartes postales. Je prends mon temps et me promène tranquillement. Retour à l'hôtel puis je pars dîner dans un petit restaurant d'une rue animée. J'ai beaucoup marché aujourd'hui. Retour à l'hôtel et dodo.

Kongju

Vendredi 30 avril 1999 :

Journée très speed ! Lever à 6h00 et déjeuner rapide et habituel à l'épicerie de la gare routière. Je prends le bus de 7h20 pour Taejon. Environ 200 kms vite avalés par l'autoroute. A Taejon, je dois changer de gare routière. Bus à 10h20 pour Kongju. Malheureusement, je me trompe de bus. Un doute me traverse l'esprit quelques instants après le départ. Je demande au chauffeur qui me confirme mon erreur. Pourquoi donc n'avait-il pas relevé les tickets ?! Je saute du bus et cours vers la gare routière, heureusement pas encore trop éloignée. Evidemment le bon bus vient de partir. Je suis en nage, avec la chaleur et mon sac de voyage. Je dois attendre quarante minutes le bus suivant... Je lie conversation avec un étudiant de Kongju durant le trajet. Au passage, le chauffeur, qui roule comme un fou, accroche une voiture. Réglé à la coréenne en trois minutes chrono...

Arrivée à Kongju, je me mets immédiatement à la recherche d'un yogwan. J'en trouve un, classique, propre, un peu vetuste mais correct, avec télévision (qui ne marche pas...) et salle de bain. Au plafond, au dessus du lit, un grand miroir... Sans doute destiné à quelques ébats amoureux! me serais-je trompé sur la nature de cet yogwan ! Je suis venu à Kongju car cette petite ville fut la capitale du royaume de Paekche, un des royaumes de Corée, entre 475 et 538 après JC. La ville dispose d'un musée qui expose des objets funéraires, dont de nombreux bijoux en or, retrouvés dans des tombes royales inviolées. Je pars donc très rapidement au musée. Celui-ci est petit mais la collection est divine. Bijoux, couronnes, céramiques, bronzes, tous les objets sont d'une grande beauté et très finement travaillés. J'achète un petit catalogue. Sorti du musée, je continue mon marathon en fonçant à la gare routière pour prendre un bus pour le temple de Magoksa, situé à une quarantaine de kilomètres de la ville. La gare routière est située de l'autre coté du grand fleuve qui traverse la ville.

Je dois marcher, marcher... Je traverse le pont étroit et dangereusement chargé de circulation pour moi. Il n'en fini pas. Un nouveau pont autoroutier est en construction. Cela désengorgera la ville, sans aucun doute. Juste le temps d'acheter un ticket et je cours après le bus qui partait. Ce n'est plus des vacances ! je respire un peu durant le trajet. Arrivée à 14h15 au temple. Je vérifie les rotations pour le retour. Le temple de Magoksa est très touristique (coréen bien sûr). D'innombrables boutiques et restaurants sont installés sur le chemin qui y mène. Le site et agréable, dans la campagne, avec beaucoup de verdure. Il fait beau. Une particularité : le temple est traversé par un torrent. Dommage, le pont qui traverse le cours d'eau est en béton. Cela gâche un peu l'unité du site. Sinon, les pavillons sont beaux. Beaucoup ne sont pas repeints ce qui donne plus d'authenticité. Le dernier pavillon est magnifique, sur deux niveaux, avec des plafonds à caisson. Un autre pavillon renferme également un petit millier de statues de bouddha. De petite taille, ces statues, cela n'est pas aussi impressionnant que le temple de Kyoto au Japon avec ses milles sculptures de taille humaine.

La visite terminée, je m'arrête à une gargote pour manger. Il est 15h30 ! J'ai vu ce qui m'intéressait le plus dans cette journée. Je mange de délicieuses crêpes dont la pâte est fourrée aux légumes : extra. Le prochain bus pour Kongju est à 16h00. De nombreux arrêts pour charger et décharger des écoliers. Arrivé à Kongju, je ne me sens pas le courage de retraverser le pont à pied. Je cherche un bus de ville qui me ramènera sur l'autre rive. J'y parviens mais la destination qu'il prend ensuite est à l'opposé du centre ville... Je descends donc et repars à pied. Je commence à être sérieusement crevé ! Il me reste le choix de visiter les tombes royales ou la citadelle, emplacement des anciens palais des rois de Paekche. J'opte pour cette dernière. La visite s'avère agréable. C'est une colline boisée, avec de nombreux sentiers et des petits pavillons et temples disséminés. Un beau jardin public, même si les bâtiments sont très restaurés. Du haut de la colline, la vue s'étend sur le fleuve et la ville.

C'est étonnant comme le paysage urbain, enserré dans les collines boisées, peut me rappeler ma région natale, les Vosges. Un clocher, un toit d'usine, comme les usines textiles vosgiennes. Le clocher, je n'en ai pas encore parlé, n'est pas une incongruité. La Corée est un pays en partie chrétien. C'est même un christianisme assez militant. Des catholiques, des protestants et toutes sortes de variantes, qui tournent parfois à la secte (Moon était coréen). Dans les villes et les campagnes, on trouve partout des églises. Ce ne sont parfois que de simples bâtiments sans caractère mais toujours reconnaissables à leur grande croix, souvent lumineuse, rouge la plupart du temps, ce qui est assez étonnant. Je monte, je descends le long des chemins. Une muraille entoure la citadelle. Je suis donc le chemin de ronde jusqu'à la sortie. Je suis vraiment crevé et me traîne jusqu'à mon hôtel. Repos bien mérité. Vers 20h00, je vais dîner dans un petit restaurant cité par mon guide. Une escalope panée avec pleins de petits plats d'accompagnement. Encore une fois, délicieux et très bon marché. Ce pays est fantastique ! Pas une bien grande activité dans cette ville, ou du moins je n'ai guère envie de marcher encore. Je vais dans un coffee shop boire une bière. Musique, ambiance Cosy, de gros sofas et lumière tamisée. Les coréens semblent aimer ce genre d'ambiance. Pour les bières, les Coréens commandent des bassines ! Les verres doivent bien contenir trois litres ! Visiblement, ils se la partagent mais c'est tout de même impressionnant. Avec la bière, on me serre des petites choses à grignoter, évidemment. Le tout pour dix francs... Retour à l'hôtel et dodo vraiment mérité.

Retour sur Séoul

Samedi 1er mai 1999 :

Jour important, c'est mon anniversaire. J'ai 35 ans. Réveil à 6h00. Je trouve un taxi pour la gare routière : pas fou ! Déjeuner dans une épicerie et bus pour Séoul à 7h20. Je change en cours de route dans une petite ville et j'arrive à Séoul à 10h30. Métro pour le même quartier qu'à mon arrivée mais pas envie de retrouver la petite chambre un peu sinistre des premières nuits. Je tape donc un peu plus haut pour cette dernière nuit à Séoul. L'hôtel fait plus international (et est bien sûr plus cher). Rapport qualité prix moyen. Je dépose mon sac et pars dans la rue des antiquaires, à Insadong, pour repérer mes achats de voyage. Puis je repars à pied vers le centre. La ville ne m'est plus inconnue.

Je vais jusqu'au téléphérique qui dessert la tour de télévision de Séoul, qui domine la ville sur sa colline. Je monte en haut de la tour. La vue est panoramique. Je m'aperçois que Séoul est en fait enserrée dans un paysage de montagnes. La ville s'étend à perte de vue. Il doit y avoir plus de dix millions d'habitants. Petit moment personnel émouvant ; j'étais dans la perspective du Mall de Washington le jour de mes 30 ans, je domine Séoul le jour de mes 35 ans. Je suis resté un grand enfant !! Quelques occidentaux ici, c'est normal, tous doivent venir au moins ici. Je redescends de la colline par les escaliers. Je retourne au centre par des artères que je n'avais pas encore empruntées. Le centre de Séoul

Le centre de Séoul et la tour panoramique

Je rentre dans la cathédrale de Séoul, où on va célébrer un mariage. Grosses voitures, grandes toilettes occidentales et riches costumes traditionnels, mariée habillée en meringue. J'observe tout cela attentivement. Je passe devant le magasin Printemps et vais faire un tour au magasin Lotte. A l'étage des restaurants, je déguste un assiette d'excellents raviolis. Une petite bière à la terrasse centrale devant le magasin au doux soleil de l'aprés-midi. Il me reste un peu de temps à occuper. Je vais donc visiter un autre palais tout proche, Toksugung, où est installé le musée d'art moderne de Séoul. Le palais est très restauré et présente peu d'intérêt. Beaucoup de monde flâne dans les jardins. Le musée présente une très intéressante sélection de peinture coréenne du 20ème siècle. Influence traditionnelle, avec paysages et bambous, mais aussi des peintures à la manière impressionniste et abstraites. A côté du musée d'art moderne, le musée folkorique, que je visite très rapidement, car assez pauvre. Je retourne vers mon hôtel pour m'y reposer puis Insadong pour faire du shopping et dîner.

Je mange dans une gargote de rue, où la cuisinière prépare de la viande sur plaque chauffante, comme j'avais tant aimé à Pusan. J'essaie de lui faire comprendre que je veux ce plat. Elle acquiesce et sort de son frigo...des petits poulpes crus. Bon, je ne discute pas, pourquoi pas... Elles les jettent dans l'eau bouillante quelques instants et me les sert nature avec une petite sauce pour tremper. C'est évidemment succulent. Assez cher cependant comme tout poisson. Retour à l'hôtel pou la préparation du sac et dodo.

Départ de Séoul

Dimanche 2 mai 1999 :

Jour du départ. Je laisse mon sac en consigne, déjeune dans l'épicerie du coin et retourne encore une fois à Insadong pour compléter mes achats. Il me reste un peu de temps pour aller visiter un dernier grand palais proche : Chongmyo. Surprise, un grand spectacle traditionnel y est présenté : la reconstitution d'une cérémonie royale, avec musique et costumes traditionnels. Sans doute plus de cent figurants. J'assiste au début du spectacle, où il y a le plus de mouvement et de mise en place. La suite est plutôt parlée donc moins intéressante et j'ai mon avion à prendre. Je m'éclipse donc et retourne prendre mon sac à l'hôtel. Métro jusqu'à l'aéroport.

Je  commence la queue à l'enregistrement du vol de Lufthansa pour Francfort. Une hôtesse me demande où je vais. Quelle question ! Elle m'annonce que les vols de Lufthansa au départ de Francfort sont surbookés et que je dois prendre l'avion de Korean Air Lines pour Londres puis une correspondance pour Paris par Air France. Je suis moyennement content, je comprends (visiblement mal) que j'arriverai à Paris à 1h00 du matin au lieu de 23h00. Je ne discute cependant pas et  fonce avec elle à l'enregistrement de KAL : l'avion part dans 40 minutes. Boeing 747, le voyage se passe bien. Plein de Coréens qui partent faire le tour de l'Europe en une semaine chrono.

A l'arrivée à Londres, je constate en fait que j'ai assez rapidement une correspondance pour Paris, ce qui me fera arrivé à 21h00. Récupération des bagages. Les RER sont en grève, je me rabat donc sur un bus Air France pour rejoindre Paris de Roissy. Arrivée à 23h00 passé à la maison. Sibylle et ses parents m'attendaient, je vais faire un gros bisou à Armance, qui se réveille et me sourit et me fait un gros baiser...

 

Fin de mon voyage en Corée du Sud