Floride

 

Période : du 21 février au 5 mars 2002

Organisation : vol sec, motels et location de voiture.

Parcours : Miami, Key West, les Everglades, Naples, Fort Myers, Sarasota, Saint Petersburg, Tampa, Fort Pierce, Palm Beach, Fort Lauderdale.

Transport : American Airlines pour Paris Miami AR.

rédaction : avril 2002

Introduction :

Cela fait presque un an que nous ne sommes pas partis en voyage : pour une bonne raison, Apolline est venue agrandir la famille entre temps. Ce n'est pas une raison pour perdre les bonnes habitudes ! Certes, nous sommes partis en novembre 2001 dans le sud de la France, découvrir la côte entre Marseille et Saint Tropez, mais l'appel de destinations plus lointaines est toujours aussi fort. Premier grand voyage à quatre, donc, avec une destination assez sécurisante, puisque notre bébé n'a tout de même que six mois. La promesse de trouver le soleil et un confort de voyage sans difficulté particulière nous fait donc choisir la Floride. Nous avions pensé à cette destination depuis quelques mois : les terribles événements du 11 septembre 2001 nous avaient fait réfléchir. Et puis, comme la vie continue, on se dit qu'il n'y plus aucune raison vraiment valable pour ne pas y voyager.

Je consulte donc quelques guides touristiques pour me faire une idée du pays et du parcours potentiel et je pars à la recherche de billets d'avion. Un vol direct constituera mon principal critère de choix : avec déjà plus de dix heures de vol, je ne nous vois pas assumer une correspondance avec Apolline. Peu de compagnies desservent Miami en direct : Air France, Delta, American Airlines. Bien sûr, notre "chère" compagnie nationale est la moins avantageuse. Mon choix se porte donc sur American : 1500 euros pour 2 adultes, 1 enfant et un bébé, ce n'est pas le meilleur marché, mais bon, c'est direct et en plus, en période de vacances d'hiver, la plus haute saison habituellement en Floride.  J'ai d'ailleurs de la chance de trouver de la place, quinze jours à peine avant le départ. Les vols de week-end sont tout de même complets. Armance manquera quelques jours d'école... Je constate que les taxes sur les USA sont maintenant très élevées : presque 100 euros par billet, c'est lourd. C'est la première mauvaise surprise budgétaire du voyage, il y en aura d'autres... 

Pour l'achat des billets, j'ai cherché sur internet, directement auprès des compagnies. J'ai remarqué que les tarifs pratiqués en direct par les compagnies sont très proches des soit-disant tarifs négociés des agences. Mais finalement, je reste fidèle à une de mes agences privilégiées, Voyageurs du Monde, rue Sainte Anne, à Paris, qui me procure le meilleur tarif avec des dates convenables. J'y achète aussi ma location de voiture. D'habitude, comme je l'explique par ailleurs sur une autre page de mon site, je loue directement auprès des grands loueurs via internet, en me passant des assurances comprises avec ma carte de crédit, mais je me méfie des USA en la matière, et préfère me protéger en achetant un forfait complet, comprenant toutes les assurances principales : en cas de pépin, rien à payer - aux USA, mal couvert, cela peut vite se comptabiliser en dizaines de milliers de dollars. Je me paie une "Full Size", en promo, question de prendre la dimension américaine pour quelques jours, même si depuis une vingtaine d'années, la taille des voitures à considérablement été réduite dans ce pays.

Les bagages... L'horreur, déjà la poussette, le siège auto... on est quatre, avec tout l'attirail lié à un bébé. Il va falloir faire des sacrifices. On se limite donc à deux sacs de voyage, plus les petits sacs à dos. De toute manière, il est sensé faire entre 15 et 30 degrés à Miami en cette saison, on ne va pas prendre les grosses doudounes ! Tout ceci fait déjà du volume à transporter, même jusqu'au taxi...

Pour partir, deux guides : le grand classique, le guide du Routard, valable également pour la Louisiane. Commentaires nonchalants et un rien approximatifs, comme à l'habitude, mais c'est l'incontournable du Français moyen en vadrouille. Le guide Evasion Hachette (ex guide visa), qui se veut plus culturel, sans intérêt pour les adresses, bien sûr. Cette collection me déçoit un peu depuis quelques voyages. Le Lonely Planet n'est malheureusement pas traduit en Français, dommage. Il y a une palanquée de guides sur la Floride.

Comme je lis partout que c'est la haute saison, je suis un peu inquiet sur notre capacité à trouver des hôtels facilement. Sans les deux enfants, je ne me serais pas posé de question mais là, je n'ai pas envie de galérer des lustres dans une ville pour trouver un hébergement avec des hurlements stridents dans le dos. Je décide donc, par internet principalement, de réserver, ce qui m'oblige tout de même à fixer mon parcours à l'avance. Bon, j'ai tout de même la possibilité d'annuler, au cas où. Je trouve donc quelques sites touristiques floridiens, dont www.flousa.com, qui proposent des possibilités de réservation en ligne. Et là, c'est l'horreur... je constate qu'il va être difficile de se loger pour moins de 60 dollars la nuit. Avec un taux de change à 1,15 euros, l'addition va être très très salée. Je fais une visite sur les sites internet de chaînes de Motel américains, dont particulièrement Motel6, réputée pour être assez bon marché. Je téléphone ou laisse des messages également à quelques adresses du Routard. J'arrive donc finalement à réserver les neuf premières nuits du voyage, à une moyenne de 70 dollars la nuit, avec une pointe à 120 dollars (!!!) pour notre nuit à Key West, pour une simple chambre de Motel. Je suis dépité, c'est notre budget hébergement d'une semaine dans de nombreux pays...

Notre parcours se caractérise par un tour complet de la Floride du sud : la moitié de la péninsule donc, soit environ 2500 kilomètres avec l'excursion à Key West (500 kilomètres à elle toute seule). Quelques points d'intérêt dans la partie nord de la Floride, mais insuffisants pour justifier les kilomètres supplémentaires. Le timing s'avérera bon à notre goût, sachant que nous nous voulions pas passer des journées entières en voiture avec les deux enfants, que l'on ne roule pas très vite aux USA et qu'il y a souvent des gros bouchons qui retardent énormément. Petite précision : nous avons éliminé Orlando de notre parcours, la ville des parcs d'attractions. Si vous souhaitez "faire" Orlando, c'est un ou deux jours supplémentaires.

Jeudi 21 février, 5h30, le réveil sonne, c'est l'heure du départ...

Jeudi 21 février 2002: départ pour Miami, nuit à Fort Lauderdale.

Vu le contexte récent, il est préférable de se présenter à l'aéroport au moins trois heures avant le décollage : c'est sur ce vol AA63 pour Miami qu'un terroriste à été pris il y a quelques semaines avec des explosifs dans ses chaussures. Nous décollons à 10h30, donc il faut être à Roissy à 7h30 maximum. Les taxis roulent encore bien à cette heure. L'enregistrement commence à 7h15. Comme je m'y attendais, mon visa iranien de 2001 soulève quelques questions de la part de l'agent de sécurité d'American. Et bien oui, j'ai fait du tourisme là-bas, ce n'est pas interdit... Super, nous avons un siège pour Apolline. Cela n'était pas gagné car un bébé paye 10% du prix du billet adulte mais n'a pas de siège : et 10h30 de voyage de jour, c'est long pour un bébé; sur les genoux ! L'avion n'est donc pas plein ; pour le retour, cela ne sera pas la même histoire... Après des contrôles assez serrés, nous arrivons enfin en salle d'embarquement. Des bus pour atteindre l'avion sur le tarmac... cela existe encore à Roissy, cela ?! Installation sur les deux dernières rangées latérales de ce boeing 767, juste prêt des "restrooms", mais bon, cela permet de se dégourdir plus facilement les jambes. Depuis que j'ai appris qu'il y avait un syndrome de la classe économique (risque d'embolie), je flippe un petit peu. Sur les longs parcours, c'est vrai qu'il m'arrive d'avoir les jambes plutôt lourdes et gonflées : ah, l'âge..... en parlant d'âge, les hôtesses d'American, sans être méchant, ont déjà un certain nombre d'heures de vol. Certaines développèrent même des attitudes de "dragon", pas très très sympa... Un repas et un lunch pour ce long vol, la pitance navrante et habituelle d'aéronef en classe éco. American ne déroge pas à la règle. Heureusement, ici, l'alcool est à discrétion, cela me change des quelques dernières compagnies utilisées, genre Iran Air, ou Koweit Airways, où il n'est pas vraiment de tradition d'enivrer le voyageur par des breuvages éthyliques ! Gin tonic et (petit) vin californien adouciront donc le fadasse chicken rice du plateau repas. La journée est longue, longue... Heureusement, Apolline ne grogne pas trop et dort tout de même, nous lui installons une sorte de tente avec les couvertures ; camping à 11000 mètres d'altitude. Je rend hommage à ma grande fille Armance, sympa comme tout durant ce vol, comme pendant tout le voyage d'une manière générale : nous avons deux petites filles formidables. Je passe sur les perturbations assez fortes et longues qui nous secouent pendant deux bonnes heures : là, c'est inévitable, j'ai le taux d'adrénaline qui doit grimper méchamment - moment où je me dis "qu'est ce que je fous ici ?!".

Arrivée à Miami sous un ciel couvert, il fait tout de même 22 degrés. Les formalités de police, de douane et la récupération des bagages prennent un peu de temps. Nous nous retrouvons devant l'aéroport avec toutes nos affaires et saisissons une navette du loueur de voiture Alamo qui nous conduit au parking, assez éloigné de l'aéroport. 


Notre confortable Chevrolet

Au guichet, l'employé tente de me refiler une catégorie supérieure, une espèce de gros 4x4, je refuse, bien sûr. En fait, je comprends qu'il n'a plus de véhicule dans la catégorie que j'avais commandé : il me propose donc gratuitement un monospace Chevrolet Venture de 7 places. Cela sera en fait très pratique, car en rabattant la deuxième banquette, une seule nous suffisant pour les enfants, nous avons un immense coffre pour enfourner sacs et poussette.

 Je reste septique devant le tableau de bord : un levier de vitesse automatique au volant, je n'ai plus aucune idée de la manière dont cela s'utilise... Heureusement, un employé que j'hèle sur le parking vient me faire un petit cours. En fait, c'est tellement simple à conduire, un véhicule automatique, la corvée des vitesses est  vite oubliée, même si les deux premiers jours, on recherche désespérément un levier de vitesse virtuel avec la main ! Timidement, je rejoins la rue et la première grande artère : tout de suite, intégrer les règles de conduite US, un peu différentes des règles françaises.

L'objectif est de rallier Fort Lauderdale, à une quarantaine de kilomètres au nord de Miami, où j'ai réservé les trois premières nuits du voyage. Station balnéaire réputée sympathique, cela m'a semblé un lieu de résidence plus calme avec les enfants que Palm Beach. Nous prenons d'abord l'autoroute 112, celle de l'aéroport, qui est finalement très proche du centre de Miami , puis l'interstate 95 nord, qui nous emmène à Fort Lauderdale. Il est 17h00 est la circulation est très chargée. Nous roulons parfois pare choc contre pare choc. Nous allons mettre presque une heure et trente minutes pour faire le voyage, c'est long avec Apolline qui commence à péter un plomb : Ambiance "hurlements" dans la voiture. Enfin, le Sunrise Boulevard, plein ouest, qui nous conduit vers le centre de Fort Lauderdale, mais toujours de la circulation, et surtout ces feux tricolores, qui se succèdent, non synchronisés et interminables... C'est donc avec une grande joie que nous stationnons devant le Seagate Motel, deux cent mètres en retrait de la plage, et qui sera notre gîte pour les trois premières nuits. Sur la porte du bureau, une pancarte : "Bienvenue à M. et Mme Godot" et le numéro de la chambre. Les patrons ne sont plus là, ils quittent à 17h30 : ce sont des Québécois, il parait  que beaucoup d'entre eux sont propriétaire de motels ici. Leur adresse est dans le Routard et je leur avais directement téléphoné. La chambre est en fait une sorte de petit appartement avec un living/chambre, une cuisine équipée et une salle de bain. 77 dollars TTC la nuit, c'est lourd tout de même. Cela se révèle sympa, mais un peu fatigué tout de même, surtout du point de vue de l'installation électrique, franchement non conforme, avec du chaterton autour de nombreux fils ! Il est plus de 2 heures du matin - heure française (6 heures de décalage avec la Floride), le contrat "voyage" est rempli avec nos deux puces, nous ne mangeons même pas, de toute manière, nous n'avons rien... tout le monde au dodo.

Vendredi 22 février 2002 : visite de Fort Lauderdale.

Réveil à 7 heures du matin, Apolline réclame son biberon. Rien à déjeuner, ici. Je prends la voiture et pars à la recherche d'un magasin. Pas très loin, un "seven eleven", cette chaîne d'épicerie américaine où l'on trouve tout le le ravitaillement d'urgence : café chaud, donuts, yaourts, jus d'orange : je m'en tire pour presque 10 dollars... Tous les matins, il va falloir compter deux bonnes heures pour la logistique familiale et surtout autour des enfants ! toilette, habillement, repas, etc... Sibylle est très organisée pour cela (les qualités intrinsèques de la mère de famille !!) , heureusement car moi, je fais plutôt du vent, déplaçant un truc pour le reposer ailleurs ... Bon, c'est extrêmement fastidieux mais c'est la rançon du voyage en famille.

Vers 9h30, nous quittons notre Motel, après avoir fait connaissance avec les propriétaires, très sympathiques, pour une journée consacrée à la ville de fort Lauderdale. D'abord, un passage au supermarché, pour faire le plein. J'aime déambuler dans les supermarchés à l'étranger ; c'est toujours un excellent moyen pour se faire une idée des habitudes de consommation du pays. Nous remarquons surtout la cherté des produits. Nous partons ensuite vers le centre ville, à la recherche du Museum of Art. Celui-ci est installé dans un bâtiment moderne et présente une honnête collection de peinture impressionniste américaine et des dessins, ainsi que de l'Art contemporain. Mais la plus agréable surprise fut la découverte d'une exposition temporaire consacrée au peintre fauve Albert Marquet, organisée avec la collaboration du Centre Pompidou. Il s'agit d'un peintre que j'aime beaucoup, particulièrement pour ses toiles des berges de la Seine datées des années 1905 - 1915. Jamais je n'avais vu autant de toiles de lui réunies en un même lieu : un régal. Nous restons une bonne heure dans ce petit musée bien et allons ensuite déjeuner dans la grande bibliothèque municipale, juste à côté, qui dispose d'une petite cafétéria agréable. Nous retournons ensuite en voiture à l'hôtel en empruntant des artères qui nous permettent de nous faire une idée de la configuration très particulière de cette ville. C'est une sorte de Venise, avec 250 km de canaux aménagés, permettant à plus de 40.000 bateaux de mouiller. 

Sur les berges des canaux, en plus des somptueux yachts, de magnifiques villas, comme nous aurons l'occasion d'en découvrir tout au long de notre voyage en Floride. Fort Lauderdale est une ville réputée comme chic et vivant presque totalement du tourisme, avec un bord de mer d'une dizaine de kilomètres et une plage assez jolie, ce qui ne semble pas être le cas partout tout de même.Nous passons une après-midi calme et balnéaire puisqu'il fait beau. Plage, châteaux de sable et trempette des pieds dans l'eau, aux environs de 20 degrés, malgré tout trop froide à mon goût. 


C'est Armance qui tient l'appareil ! détente à Fort Lauderdale

En fin d'après-midi, nous tentons une nouvelle ballade en ville dans les quartiers commerçants que nous avions repéré le matin, mais tout semble déjà fermé et l'activité assez faible. Donc, retour à l'hôtel pour y dîner et soirée tranquille avec les enfants, comme tous les soirs du voyage, d'ailleurs : il faut bien reconnaître que nous n'aurons pas une vie nocturne très active durant ce voyage mais gérer toute la journée un bébé, même s'il est facile et sympa, est assez éprouvant physiquement ! De plus, ici, vie nocturne rime avec fortune... Au vu du prix d'un simple Kentucky Fried Chicken, l'ardoise d'un restaurant de Seafood doit être astronomique !

Samedi 23 février 2002 : visite de Miami

Nuit agitée car il y a du vent et il pleut. De plus, Apolline pleure un peu, tousse énormément et est fiévreuse. Évidemment, c'est le genre de situation que l'on appréhende, juste au début du voyage. Nous décidons de la mettre sous antibiotique, elle n'était déjà pas en forme avant le départ, la climatisation de l'avion a dû aggraver les choses. Au réveil, le ciel est malheureusement gris. La patronne de l'hôtel nous explique que le mois de janvier a été magnifique mais que ce mois de février est vraiment exceptionnellement mauvais... pas de chance, c'est pour notre pomme. Elle nous explique que le climat est détraqué sur toute la côte est : à New York, c'est quasiment la sécheresse, au Québec, il fait presque 5 degrés en plein hiver. Constatation d'un réchauffement et d'une modification des climats de notre planète. elle nous explique aussi que cette saison touristique est bien mauvaise, suite aux événements de New York en septembre 2001. Beaucoup moins de visiteurs américains ou canadiens, qui sont beaucoup plus venus en voiture qu'en avion, et une baisse encore plus conséquente des touristes européens. Petit tour au "seven eleven" pour le petit déjeuner avec cet affreux café américain. 

Nous partons vers 9h30 pour Miami, en empruntant la route A1A, qui est la route côtière. Ce n'est pas une route rapide, puisqu'il y a beaucoup de feux tricolores. Par contre, la circulation est faible. Nous traversons Hollywood, North Miami Beach puis arrivons à Miami Beach. Plus d'une heure de trajet pour ces quarante kilomètres sans beaucoup d'intérêt puisque ce n'est qu'une succession d'immeubles, appelés ici condominium. Nous reviendrons dans l'après midi à Miami Beach, pour l'instant, nous voulons visiter la villa Viscaya, certainement la plus intéressante curiosité de Miami. Pour cela, il faut rejoindre Miami downtown : nous traversons le grand pont Mac Arthur, qui traverse le bras de mer en Miami et Miami Beach. Nous passons près du port où sont alignés une demi-douzaine de grands paquebots de croisière, comme des jouets d'enfants : ce pays est toujours symbole de démesure. 

Quelques difficultés pour rejoindre la villa Viscaya, nous nous perdons un peu dans le centre triste et vide (en ce samedi) de Miami. Finalement, nous atteignons la grande propriété, dont le parc de 12 ha est recouvert par une végétation luxuriante. La villa a été construite entre 1912 et 1916 par un riche industriel, qui y vécu jusqu'à sa mort en 1925. Composée de 70 pièces, elle est bâtie dans le style d'un palais vénitien et chaque pièce est meublée dans différents styles européens du XVème au XIXème siècle.


Les jardins de la villa Viscaya

 Un grand patio couvert est au cœur de la maison. La façade avant donne sur une terrasse et la mer; avec une sorte de vaisseau de pierre en guise de ponton avancé. Avant de commencer la visite, nous allons prendre un café au petit restaurant boutique, qui se trouve à l'entresol, question de nourrir aussi notre petit goinfre de fille qui réclame. La visite est vraiment sympa, même s'il y a beaucoup de monde. 


La façade de la villa Viscaya, côté mer 

Nous explorons ensuite les jardins magnifiquement tenus autour de la villa, regrettant tout de même un peu la noirceur du ciel et la grosse averse qui nous tombe dessus. Tout ceci sous un soleil éclatant doit être encore plus chouette. Bon, un endroit à ne pas manquer si l'on visite la Floride. 

Vers midi, nous reprenons la route en sens inverse pour nous retrouver à Miami Beach. Nous stationnons dans un parking public pour limiter le coûtt du stationnement, très élevé  ici.  Nous sommes dans le quartier Art déco, dans la pointe sud de Miami Beach, où se trouvent les bâtiments les plus intéressants. Stop dans un restaurant latino pas très select mais proposant des plats très copieux (genre beef frites pain...) pour un prix relativement correct. Puis nous aboutissons, à quelques dizaines de mètres, sur ocean drive, la promenade de Miami Beach. Tous les bâtiments du art déco district ont été construits entre 1900 et 1935. Maisons particulières, hôtels, tout a été plus ou moins laissé à l'abandon, puis, dans les années 80, un vaste mouvement de sauvegarde et de restauration a été entrepris. Les immeubles ont retrouvé leur couleur pastels et pimpantes (étaient-ce bien celles d'origine ?). On parle d'un parc immobilier de plus de 800 immeubles sur une longueur d'un kilomètre environ. 

Sur Ocean drive, c'est bien sûr très festif et "frime" ; cafés et restaurants branchés, défilé de voitures et motos tape à l'oeil, look californiens (genre "Alerte à Malibu"...). A voir, bien sûr, cela fait partie de la culture du lieu et du pays, même si cela prête un peu à sourire. Toujours dommage, bien sûr, pour le temps qui ne s'améliore guère. Nous sommes d'ailleurs obligé, surpris par une nouvelle averse, de trouver un refuge, et cela sera l'opportunité de découvrir le Wolfsonian, tttout près d'Ocean Drive, un musée-fondation dédié aux arts décoratifs de la première moitié du 20ème siècle.


Ocean Drive, Miami, le quartier art déco

 


Ocean Drive, Miami, le quartier art déco

Très bien organisé, sur trois niveaux, une collection permanente composée de très beaux objets (même si le parcours et un peu incompréhensible) et une exposition temporaire dédié à l'utilisation de l'aluminium dans les produits de consommation courante : passionnant, une matière idéalement adaptée au design. Armance se plait à dessiner sur son calepin de nombreux objets exposés, faisant l'attraction du personnel, dont surprise, beaucoup parlent Français (d'origine haïtienne sans doute).  Nous ressortons enchantés de ce lieu, dont la visite a en partie compensé la grisaille du temps. 

Armance et sa Harley Davidson

Apolline in Miami : a star is born

Retour à la voiture, nous sommes en fin d'après midi, il nous faut rentrer vers Fort Lauderdale et j'anticipe des difficultés de circulation. Effectivement, à petite vitesse, toujours par la route A1A, nous rejoignons notre lieu de villégiature. Je dépose la petite famille  au motel et pars faire quelques courses pour le repas du soir. Soirée tranquille, avec préparation des bagages, nous quittons Miami pour Key West demain.

Dimanche 24 février 2002 : route pour Key-West.

Lever à 7h00, Apolline criant famine, il nous faut deux bonnes heures pour être prêt au départ. Le temps est beau aujourd'hui. Je règle l'hôtel et salue donc nos hôtes très sympathiques, leur précisant que nous reviendrions peut être à la fin du voyage. Key West se trouve à 250 kilomètres de Lauderdale et je sais que la route est longue car il est impossible de rouler vite. Nous prenons l'interstate 95 qui va à Miami, tout de même plus rapide que la route côtière. Après le centre ville, nous récupérons la route 1, qui termine à KW. Un stop dans un supermarché à la sortie de la ville pour acheter quelques victuailles. La route 1, qui traverse de longues zones pavillonnaires et commerciales sans intérêt se transforme ensuite en une route au milieu de marais, avec la mer qui apparaît, à gauche et à droite. C'est la partie ouest du parc des Everglades. Il y a beaucoup de circulation et nous avançons effectivement peu rapidement. Suit ensuite une succession de petites stations balnéaires, aux noms charmeurs : Key Largo, Islamorada, Tavernier, Plantation. La configuration des Keys est assez étonnante ; c'est un chapelet de petites îles, qui prolongent la péninsule de la Floride, baignées par une mer turquoise. Nous sommes en fait très proche de Cuba, à quelques dizaines de kilomètres plus au sud. La route emprunte parfois de très longs ponts rejoignant deux îles, et donnant l'impression d'être entre ciel et mer. Grosse circulation, et même parfois forts ralentissements, qui rendent la progression vers KW très lente. Nous stoppons dans la ville de Marathon, vers 13h00, pour déjeuner d'un Kentucky Fried Chicken (on ne fait pas dans le gastronomique...). Il reste encore une bonne heure de route à petite vitesse. 


KeyWest, le phare

Enfin, nous arrivons à destination, Key West, et terminus de la route 1. La ville occupe toute l'île et le motel que j'avais réservé par internet est directement à l'entrée de la ville, comme tous les autres motels de chaîne d'ailleurs. Parlons-en, d'ailleurs, de ce motel : un Quality Inn, marque américaine assez répandue. J'aurais bien sûr préféré loger dans une de ces magnifiques maisons en bois de KW, mais je n'avais rien pu trouver nous convenant, et surtout les prix m'en avaient dissuadé. Pour notre motel d'un confort on ne peut plus standard, je vais payer 120 dollars...

 Jamais de ma vie, je n'ai dépensé autant pour une chambre, il s'agit du budget hébergement d'une semaine dans de nombreux pays que j'ai parcouru... Nous nous installons rapidement, ce n'est que pour une nuit. Puis nous partons vers le centre de la ville, à l'ouest de l'île, distant de deux ou trois kilomètres. Après avoir stationné la voiture dans un parking, nous partons en ballade à pied, d'abord sur le port, puis dans les rues animées du centre. 

Et cette découverte de la ville de KW est vraiment une des plus belles surprises du voyage : en effet, ici, peu de bâtiments modernes, principalement de très belles maisons en bois, au style colonial, entourées de végétation. Les rues sont calmes, beaucoup de gens circulent à vélo. Sur la promenade en bord de mer, beaucoup de monde et d'attraction. On vient, en autre, voir le coucher de soleil (bon, n'a rien de plus qu'ailleurs !). 


Belle demeure en bois à KeyWest

Quelques rues avec des restaurants, des bars et des boutiques, on en profite pour s'installer à une terrasse et savourer l'ambiance cool et agréablement tiède de cette ville. Elle est investie par pas mal d'artistes et de gays, sans doute très friqués ! Cela serait sans doute très sympa de rester pour la soirée au centre mais nos "charges" familiales ne nous l'autorise guère. Donc, retour à l'hôtel, dînette dans la chambre, Apolline commençant sa nuit dans la salle de bain (pour le bruit et la lumière... parents indignes... on s'organise comme on peut !).

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