Inde du centre et de l'ouest 

 

Période : Du 2 octobre au 20 octobre 1992

Organisation : Circuit minibus de Nouvelles Frontières : 'Palais et villes fantômes de l'Inde'

Parcours : New Dehli, Agra, Bhopal, Bombay

Transport : British Airways pour Paris-Londres, Air India pour Londres - New Dheli, Air India pour Bombay - New Dheli - Londres, British Airways pour Londres - Paris

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carte du pays et parcours effectué

Carte et parcours : cliquez sur le globe

 

Prétendre connaître l'Inde en y ayant effectué un seul voyage serait présomptueux... Ce pays semble regorger de richesses, et derrière les images que nous connaissons tous (Le Taj, Bénarès,...), se cachent un nombre considérable de villes, de palais, de paysages à découvrir, dont nous ignorions l'existence avant notre départ. Je pense que pour avoir une vision un peu complète du pays (certains m'insulterons peut-être à propos de ce 'découpage'...), il faut au moins effectuer trois séjours dans ce pays (à moins d'avoir le temps...) : L'inde du centre et de l'ouest, l'inde du sud, l'inde du nord et le Népal. Quoi que... Le Rajasthan ne vaut-il pas à lui seul un voyage?... Cela sera sans doute d'ailleurs notre prochaine destination dans ce pays.

Voyage effectué en 1992, et malheureusement un carnet de voyage perdu, ce qui fait que ma rédaction (février 2000) s'appuie sur des souvenirs et des photos... Comme quelques uns de mes autres voyages relatés ici, nous avons choisi une formule 'semi' organisée, avec Nouvelles Frontières. Je reste assez satisfait du choix pour ce voyage, ce qui n'a pas toujours été aussi tranché ! D'abord, parce que, bien-sûr, l'Inde est un pays un peu difficile à visiter par ses propres moyens, et que 18 jours ne permettent pas de découvrir une si vaste région (l'inde de l'ouest) si on doit s'occuper des tâches matérielles de réservations d'hôtels et de transports - on se déplace si lentement dans ce pays ! Ensuite, parce que nous avons rencontré des compagnons sympas, avec qui nous sommes restés en relation.

Et puis, c'est en Inde que nous avons été accompagné par la personne la plus intéressante qui soit. Petit aparté : Nouvelles Frontières, agence bien connue pour son goût de l'improvisation (!) - bon, j'y suis assez fidèle quand même - désigne souvent pour ces types de voyage des accompagnateurs sans beaucoup d'expérience. Leur voyage est payé en contre partie du job de management des réservations de transport et d'hôtels. Évidemment, cela attire du monde et à l'expérience, on s'aperçoit que la sélection n'est pas toujours rigoureuse. Ce n'est pas, à décharge, un job toujours facile. En Inde, c'était l'exception à l'époque, les accompagnateurs sont salariés. Cela donne une garantie sur l'expérience.

Donc, nous fîmes la connaissance de Claire : et Claire, c'est toute une histoire. Enfant du baby boom, elle eu donc ses 20 ans à la fin des années 60. Et, comme beaucoup de son age à cette époque, elle prit la route de Goa... Claire est le prototype du baba-cool : une fleur dans les cheveux, elle a traversé toute l'Europe et l'orient (plusieurs fois) pour rejoindre son pays d'adoption. Turquie, Iran, Afghanistan... C'était l'époque où les frontières étaient ouvertes entre ces pays. Ces parcours, il est quasiment impossible de les faire maintenant. Elle a passé des années en Inde, des expériences multiples et un plaisir à l'écouter raconter. A la différence de nombreux autres congénères (qui se sont reconvertis dans la pub et la communication...), elle est restée ce qu'elle était, toujours partante pour de nouveaux horizons, sans beaucoup d'attaches. Je me souviens encore de la lueur de plaisir dans ses yeux lorsqu'elle évoquait son désir de partir au Vietnam, qui en 1992, commençait à s'ouvrir de nouveau aux étrangers !

Bien sûr, la médaille a son revers : comme elle le reconnaissait elle-même, vieillir dans cet état d'esprit, dans notre société de plus en plus libérale, mercantile et individualiste, n'est pas chose facile à vivre. Beaucoup de ses compagnons sont morts de la drogue ou de suicide. Ce petit penchant pour la bière indienne était hélas sans doute une preuve de sa difficulté de vivre, à mes yeux tout du moins. Mais, par respect pour elle,  je ne porterai pas de jugement supplémentaire. Nous n'avons pas revu Claire ; elle n'est pas du genre à échanger les adresses. "Le hasard de la vie" , nous a-t-elle dit! Sait-on jamais...

 

Samedi 3 octobre 1992 :

Départ de Roissy avec la British pour Londres, sans histoire. Par contre, très mauvaise surprise à l'arrivée, notre correspondance avec Air India en provenance de New York pour New Delhi à 8 heures de retard... C'est le genre de plan dont on se passe volontiers, surtout lorsque l'on doit poireauter dans une salle de transit. Cela aura au moins permis de faire connaissance avec une partie du groupe, autour d'un coca. Enfin arrivé, l'avion ne charge pas les bagages pour un problème inconnu. Nous devons aller reconnaître nos sacs qui traînent à même le sol graisseux devant la soute, et sous la pluie ! Bravo, l'aéroport de Londres ! Nous décollons enfin pour notre vol de nuit dans ce 747 de la Air India.

Dimanche 4 octobre 1992 :

Arrivée, en retard, bien sûr, à New Delhi. Notre découverte de la capitale indienne sera amputée de la matinée. Claire nous 'réceptionne'. Une fille du groupe la reconnaît ; elle avait déjà visité le Rajasthan avec elle l'année précédente. Et visiblement, cela s'était mal passé. Elle nous en dresse un portrait tellement apocalyptique que l'image de la pauvre Claire aura du mal à être rétablie. On se rendra finalement assez vite compte qui était la plus flippée des deux ! Transfert vers notre hôtel. Ambiance chaude et moite, bien sûr. Nous sommes en octobre, la mousson tire à sa fin. Nous ne serons pas trop importuné par la pluie durant ce voyage. Mais le mois précédent, beaucoup de routes étaient impraticables. Nous faisons connaissance de notre chauffeur et de son aide. C'est eux qui vont nous conduire tout au long du périple. Le véhicule : une sorte de gros minibus, de marque TATA, la référence en matière de véhicule utilitaire en Inde, production locale oblige. Une quinzaine de places, pas très confortables, à l'expérience et au vu des longues journées que nous y passerons. Les sacs chargés, nous filons vers l'hôtel, où il sera plaisant de s'y rafraîchir. Ce n'est pas le mot approprié, en fait. Nous nous installons dans un hôtel style colonial, ayant déjà vécu. Les chambres sont vastes, avec de gros ventilateurs - pas de clim bien sûr. Tout cela a un charme suranné. Douche et un peu de repos, puis rendez vous pour une visite de la ville. Le groupe se retrouve donc au complet. Une douzaine de personnes, de 20 à 35 ans, assez jeune donc. Quatre petites jeunettes, un peu excitées, parties ensembles, qui feront bande à part assez rapidement, je me m'en plaignit pas ! 

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Le Qutb Minar à Delhi

Delhi : il faut avouer que cela ne m'a pas laissé un souvenir marquant. Nous l'avons, il est vrai, visitée à grande vitesse, sans en prendre l'atmosphère, et en manquant des choses essentielles. Visite du centre ville administratif, avec les bâtiments du gouvernement et du parlement. Grandes artères larges,  gazon et massifs entretenus consciencieusement ; tout ceci reflète bien la présence britannique. Le souvenir le plus marquant est bien sûr le Qutb minar, le minaret le plus élevé du monde. Il mesure 72,5 m de hauteur et a un diamètre de 14,4 m à sa base (pour 2,4 m en haut). Il fut construit entre 1199 et 1221. Il est en marbre et en gré rouge. c'est un magnifique monument. dans le même parc, un autre minaret, le Ala-i-Minar, qui devait surpasser le premier en hauteur (le double !), mais dont la construction fut rapidement arrêtée. La partie construite, 20m de hauteur, est tout de même impressionnante. Au pied du Qutb minar, le portail Ala-i-Darwaza : un des plus beaux spécimens de l'art indo-musulman, bâti en 1311, et qui servait d'entrée à la mosquée Quwwat-ul-Islam. Il est décoré de panneaux finement ciselés de marbre et de gré.

La visite terminée, et alors que l'après midi est déjà bien avancé, nous rejoignons le bus pour rentrer vers le centre de Delhi. Nous stoppons alors, à notre grande surprise, dans un magasin d'artisanat. Cela nous refroidit méchamment il est vrai. Ce genre de stop est incontournable, au moins une fois, mais nous avons si peu de temps... Claire, qui bien sûr, est commissionnée, perd encore plus de crédibilité. Nous perdons ici une heure, à cause d'une des quatre jeunettes du groupe, qui ne trouve pas mieux que d'acheter un tapis de 20000 F, quasiment sans négociation, sans aucune connaissance sur les tapis. Sidérant. Le commerçant a fait son affaire ! Avoir 20 ans et s'encombrer de l'achat d'un tapis d'une telle valeur, sans avoir spécialement de grands moyens... Je n'ai toujours pas compris. Bon, ce type de halte, heureusement, ne se renouvellera qu'une fois à la fin du voyage, à un moment plus propice pour s'encombrer de souvenirs, et dans un magasin d'état de qualité.

Toujours est-il que malheureusement, nous ne ferons qu'entrevoir le Fort Rouge, fleuron de la splendeur Moghole. Forteresse aux murailles crénelées de 2 km de périmètre, c'était la citadelle des empereurs. L'aspect général et originel du fort a cependant beaucoup été altéré par l'occupation anglaise. Quant au musée, au vu de l'heure, c'est bien sûr raté.

Fin de la visite de Delhi, malheureusement bien partielle. 

Lundi 5 octobre 1992 :

Nos prenons la route le matin et quittons Delhi. Nous découvrons les routes indiennes et leur praticabilité ! En fait, la voie est très étroite et deux véhicules de tourisme se croisent à peine. Comme il y a peu de véhicules de tourisme, et plutôt des camions et des bus, il faut toujours qu'un au moins se dévie vers le bas côté. Notre chauffeur, qui s'avère prudent et très bon conducteur, s'écarte toujours face aux camions fous qui arrivent en face. Il faut voir ces camions, surchargés à outrance et fonçant comme des bombes. Tout au long de notre périple, nous en verrons quelques un dans le fossé, renversé, défoncé... Prudence donc...

Notre première visite sera pour Alwar, ancienne capitale rajpute fondée au 18ème siècle. C'est vraiment un des coups de cœur du voyage. il s'agit en fait d'une forteresse, avec en son centre un étang artificiel, bordé de temples. Nous commençons la visite par le palais et ses nombreuses pièces, mais le choc sera lorsque nous sortirons du palais par l'arrière et déboucherons sur l'étang. Ce fut magique. Une unité, une grâce... L'étang est recouvert d'une pelure verte, et dominé par le piton rocheux. De l'autre côté, on entend de la musique, une fête religieuse sans doute. C'est magique.

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Alwar

Pour l'anecdote, j'ai revu Alwar à la télévision, qui a servi de cadre pour une pub de téléphone portable fin 99 : une superbe fille qui se marie avec faste avec un prince indien et qui s'aperçoit au réveil et avec horreur qu'elle est la 17ème épouse (pour ceux qui se souviendraient...). Si vous allez en Inde, dans cette région, ne manquez surtout pas ce site.

Le palais de Dheeg

Nous reprenons la route pour un autre palais, celui de Dheeg. Il s'agit d'un palais d'été d'un maharaja, datant du 18ème siècle. De nombreux pavillons, dispersés dans de délicats jardins et se mirant dans un lac artificiel. Marbre ciselé à profusion. Le palais est très bien conservé. nous arrivons ici en fin d'après-midi et la visite sera assez rapide car la nuit va bientôt tomber. 

Nous avons encore de la route à faire pour atteindre Agra, notre étape de la nuit. journée épuisante, encore mal remis du décalage horaire. Arrivés tardivement à Agra, nous nous sommes installés à l'hôtel. Repos et dodo.

Mardi 6 octobre 1992 :

Agra, bien sûr, connue pour son bijou : Le Taj Mahal. Élevé par un empereur moghol pour sa jeune épouse décédée, c'est le monument le plus visité de l'Inde. A juste titre bien sûr, c'est magnifique. Pourtant, ce n'est pas l'image qui m'a le plus marqué en Inde, peut être parce qu'on le connaît trop. Bon, rater cela serait quand même une hérésie !

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Le Taj Mahal (vous ne l'avez pas reconnu ?!)

 Nous nous levons de bonne heure pour profiter du lever de soleil et de la couleur changeante du marbre blanc qui devient à ce moment rosé. Heureusement, le ciel est assez clair. Le mausolée se tient à l'intérieur d'un très grand jardin avec des bassins, qui le mettent en valeur. Beaucoup de monde au portail d'entrée : des touristes bien sûr, mais énormément d'Indiens. Le prix d'entrée est dérisoire, alors qu'il serait possible de faire payer très cher l'entrée aux étrangers, question de faire rentrer des devises. D'autres pays ne s'en privent pas ! Nous restons ici un long moment, profitant de tous les angles, les points de vues. Ce sites fait tout de même partie des endroits mythiques de la terre.

ind_fatp.jpg (14305 octets) La visite terminée, nous partons pour Fatehpur Sikri, à une quarantaine de kilomètres de Agra. Il s'agit en fait d'une coûteuse folie architecturale d'un empereur moghol, Akbar, construite à la fin du 16ème siècle. Cet ensemble de palais devait être le siège de la capitale de l'empire, ce qu'il fut une dizaine d'année seulement.  C'est un ensemble assez baroque de styles : indo-musulman, hindou, bouddhique et même européen. 
 

Cette ville est aujourd'hui abandonnée. L'ensemble des pavillons sont tous richement décorés, constitués de gré rouge ou de marbre blanc finement ciselé. L'ensemble est cependant un peu aseptisé. Retour vers Agra dans l'après midi pour la visite du fort rouge.

Fatehpur Sikri     

 

Le fort rouge est le symbole de la puissance atteinte par l'empire moghol au 17ème siècle. Il s'agit d'une énorme forteresse, à l'image de celle de Delhi. L'enceinte fait 2,4 km de circonférence. Avec un nombre important de palais et de pavillons en son intérieur. Rouge, bien sûr pour la couleur du gré. Et à l'intérieur, toujours une profusion de marbre ciselé pour les motifs de décoration.

Nous repartons enfin avant le soir pour une deuxième visite du Taj Mahal, sous le soleil couchant cette fois-ci. La foule des visiteurs est énorme et les jardins sont très encombrés. Mais le charme opère encore. Journée donc particulièrement chargée et riche en visites. Il faut reconnaître qu'Agra présente une richesse architecturale assez extraordinaire, et nous n'avons pas tout vu !

Mercredi 7 octobre 1992 :

Départ de Agra pour la ville de Gwalior. Nous roulons vers le sud. Gwalior est à 300 km de New Delhi environ. Nous rentrons dans l'état du Madhya Pradesh, province centrale de l'inde, dans laquelle nous resterons presque jusqu'à la fin du voyage. Gwalior est une ancienne capitale rajpute, connue principalement pour sa magnifique citadelle qui domine la ville, construite au 15ème siècle. 

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La citadelle de Gwalior

Nous nous installons d'abord à l'hôtel et commençons par une petite visite de la ville, afin d'y déjeuner. Parti avec un autre couple du groupe, nous nous trouvons pris au milieu d'une procession, fête religieuse sans doute. Inutile de dire que nous sommes pris pour cible. On nous interpelle, nous asperge d'une sorte de  poudre rouge, utilisée dans la procession. Nous nous extirpons rapidement de cette mauvaise passe, ne sachant quoi trop penser de cette situation où tous les gens s'en prenaient (gentiment?) à nous.
Du coup, nous rentrons à l'hôtel pour y déjeuner, un peu refroidis de nos velléités de ballade. L'après midi est donc consacrée à la visite de la citadelle. Les façades sont couvertes de faïence émaillée bleue, verte et jaune, avec des tours circulaires coiffées de dôme. Les bâtiments intérieurs sont très richement décorés de stuc et de marbre. Il s'agit d'un superbe bâtiment. A quelques centaines de mètres de là, on peut voir également des temples datant des 9ème et 10ème siècles (Teli-ka-Mandir et Sas Bahu) , d'inspiration plutôt hindouistes, tout à fait impressionnants. Nuit à Gwalior.

Le temple de Sas Bahu