Inde
Rajasthan

 

Samedi 11 février : Ranakpur

Départ à 9h00 pour Ranakpur. Nous traversons d’abord la région des villages Vishnoïs, tribus aux coutumes particulières, dont un grand respect de la vie animale. La région est aride est la population pauvre. Le long de la route, nous pouvons voir des daims et des petites gazelles. Nous atteignons Ranakpur vers 14h00. Le chauffeur nous propose un hôtel qui n’est pas dans le Routard, assez cher, mais qui s’avérera une agréable étape : le Ranakpur Hill resort (www.ranakpurhillresort.com). Tout d’abord, nous sommes un peu perplexe sur l’hôtel. De nombreux touristes finissent de déjeuner dans la grande salle à manger de l’hôtel. Touristes de groupe, plutôt haut de gamme : je ne suis pas fana du tout. Le chauffeur nous explique que c’est le midi seulement, que le soir, cela sera beaucoup plus calme. Il faut expliquer que Ranakpur n’est pas une ville ni même un village, c’est un endroit, en bordure de montagne, où se trouve un magnifique temple jaïn, l’un des plus importants du pays. Autour, il n’y a guère que quelques hôtels et maisons. De nombreux touristes viennent ici de Udaipur pour la journée. La chambre qu’on nous propose est assez chère (50 €) mais d’un bon confort de 3 étoiles. Les bâtiments sont récents et agréables, avec de grandes pelouses et une belle piscine. Nous souhaitons déjeuner mais le restaurant ne fait que buffet, ce qui ne nous convient pas pour un midi, c’est beaucoup trop cher. Nous partons donc manger dans le restaurant d’un hôtel moins luxueux un peu plus loin. Là aussi, c’est buffet, mais c’est plus abordable. Nous partons ensuite pour la visite du temple Chaumukha Mandir. C’est un magnifique écrin de marbre blanc perdu dans la vallée. Il date du 16ème siècle et l’on peut y voir de magnifiques décorations et frises, ainsi que 1444 colonnes pour soutenir tous les chapiteaux. Nous visitons également un second petit temple, tout proche, couvert de nombreuses statues sculptées, dont certaines sont érotiques, comme à Khajurâho. Retour à l’hôtel, où nous allons nous baigner avec les filles, malgré l’eau encore un peu froide. Puis nous partons nous balader vers le petit lac artificiel qui se trouve à quelques centaines de mètres de l’hôtel, très joli au coucher du soleil. Le repas du soir est excellent ; nous évitons cette fois ci le buffet. Certes, la carte est assez chère, mais la qualité un cran au dessus et un service extrêmement prévenant. C’est effectivement beaucoup moins fréquenté que le midi. Fin de soirée sur la pelouse de l’hôtel, à la bougie, devant notre chambre, les filles regardent la TV. Il fait doux, calme hormis les crissements des insectes de nuit, et une demi-lune éclaire le ciel. C’est un petit coin bien sympa.

Le temple de Ranakpur

 

Dimanche 12 février 2006 : Kumbalgarth et Udaipur

Après un bien agréable déjeuner, nous quittons Ranakpur et prenons la route d’Udaipur. Dans un premier temps, une petite route assez récemment refaite et pas trop mauvaise grimpe dans la montagne pour atteindre de jolies petites vallées avec des paysages et des scènes de vie très rurales. Roues à eau actionnées par des vaches, travaux des champs, petits villages pittoresques, il s’agit du tronçon de route le plus joli et attachant que nous ayons fait au Rajasthan. De plus, la lumière est magnifique et le vert des champs tranche avec toute l’aridité ambiante. Les villages sont bien pauvres dans l’ensemble mais cela n’empêche pas les femmes d’être toujours parées de vêtements multicolores. Nous atteignons ensuite la forteresse de Kumbalgarth. Edifiée au 16ème siècle, cette citadelle est impressionnante par sa taille, avec un long mur d’enceinte qui court le long de la montagne. Il reste à l’intérieur un petit village de paysan adossé aux murailles. Nous grimpons lentement vers le sommet de la forteresse, avec Apolline sur les épaules pour moi. Du haut de la forteresse, on a bien sûr une magnifique vue sur toute les montagnes et la plaine environnante.

La forteresse de Kumbalgarth 

Nous reprenons ensuite la route pour Udaipur que nous atteignons vers 14h00. Nous nous installons en plein centre à l’hôtel Taj Palace, une vieille bâtisse de 300 ans transformée en hôtel, avec des chambres au décor original (colonnettes, vitraux) mais tout de même assez fatiguées. Nous y déjeunons rapidement (au restaurant installé sur la grande terrasse) puis partons à pied pour le tout proche City Palace, résidence du Maharaja de Udaipur. C’est le plus grand palais du Rajasthan, avec une succession infinie de pièces et de cours. Il donne sur le lac Pichola où est installé en son centre un des plus beaux hôtels de luxe indiens : le Lake Palace. Cet hôtel au milieu du lac est une des images les plus connues du Rajasthan. Après la visite du palais, nous nous baladons dans les rues aux alentours, très touristiques. C’est d’ailleurs ce qui ne nous plaira pas trop à Udaipur, la très forte empreinte touristique de la ville avec tous ces hôtels, boutiques diverses, gargotes, et sollicitations diverses. Nous allons jusqu’à la rive du lac, en dessous du City Palace : ce lac était quasiment asséché ces dernières années à cause du manque d’eau. Maintenant, il est de nouveau plein, je ne sais pas ce qui a exactement été fait pour cela, mais il ne s’agit certainement pas des dernières moussons. Nous rentrons ensuite à l’hôtel et nous installons dans un coffee house installé dans une cour le jouxtant, pour boire un véritable expresso, ce qui est plutôt rare en Inde. Nous dînons sur la terrasse, qui a une belle vue sur le City Palace, et partons faire une petite ballade en soirée autour de l’hôtel.

Udaipur ne nous a pas aussi séduit que Jodhpur, nous avons donc décidé d’y rester une seule nuit, pour mieux profiter de la suite du voyage.

Le City Palace de Udaipur et le Lake Palace hotel.

Lundi 13 février 2006 : Chittorgarth et Bassi

Départ à 9h00 pour Chittorgarth et sa forteresse. C’est une autoroute qui relie les deux villes, nous somme sur l’axe principal pour Jaipur et Delhi. Nous n’avons jamais roulé aussi vite ; presque 90 km / h ! Attention, autoroute en Inde ne veut pas dire sécurité absolue. Vous n’êtes pas à l’abri d’un troupeau ou d’un camion en contresens ! Nous atteignons Chittogarth vers 11h00 et il nous faudra trois heures au moins pour avoir une vision générale du site. Chittogarth est la plus grande forteresse du Rajasthan. Elle mesure 5 kilomètres de long sur 600 de large. On peut y voir toues sortes de bâtiments de différentes époques (du 12ème au 20 ème siècle) : palais, temples,etc… qui dominent la plaine. La visite de se site est une étape indispensable. 

La forteresse de Chittorgarth 

Vers 14h, après avoir acheté quelques bananes et gâteaux secs pour notre repas, nous reprenons la route et stoppons une petite heure après dans un petit village nommé Bassi. C’est ici que nous passerons la nuit : le chauffeur nous propose de nous installer dans un petit palais transformé en hôtel de charme (www.bassifortpalace.com). En consultant le Routard, je constate que la critique est chaleureuse. On nous propose de dormir dans deux chambres contiguës, reliées par un porte commune, avec deux salons, deux chambres et deux salles de bains ; bref, une véritable petite suite, décorée avec goût et impeccable. La chambre donne sur un grand corridor qui court le long du palais, où sont installés les classiques fauteuils en osier que l’on trouve souvent dans les hôtels et où il fait bon se reposer. Les 2 chambres nous reviennent à 50 €, ce n’est pas la ruine. Nos sacs déposés, nous partons à pied visiter la petite ville qui se trouve au pied du palais. Evidemment, nous ne passons encore pas inaperçu, et des dizaines d’enfants nous suivent et nous disent bonjour, sans toutefois trop nous solliciter. Sans doute les consignes affichées à l’hôtel de ne pas donner d’argent aux enfants du village sont connues. Cette visite est très intéressante, car il ne s’agit pas d’une grande ville et on voit mieux ici la vie des habitants. Dommage que nous soyons lundi, beaucoup de magasins sont fermés.

De retour à l’hôtel, je décide de partir avec Armance pour grimper vers la petite forteresse qui domine la ville, au dessus du palais. Elle n’a rien d’extraordinaire, mais c’est une petite expédition pour Armance, et de là haut, nous pouvons admirer tout le panorama au loin, avec la belle lumière du soleil qui descend à l’horizon. Nous passons une agréable soirée à l’hôtel. Il y a une douzaine de clients au total, tous Français. Nous prenons notre repas sur la terrasse, un petit buffet, éclairé aux bougies, puis un café dans le corridor, dans la douceur et le calme de cette soirée indienne.

 

Mardi 14 février 2006 : Bundi

Petit déjeuner copieux dans la salle à manger de l’hôtel. Nous ne nous pressons pas et profitons de notre belle chambre. La patronne de l’hôtel nous invite à visiter la boutique et son artisanat. Nous achetons quelques babioles, sans doute beaucoup trop chères. Elle est gentille mais très insistante. Les autres Français se sont fait harponnés la veille au soir ! Nous quittons Bassi vers 9h30. Petite étape à Menal, un site à une soixantaine de km de Bassi, où l’on peut admirer quelques temples du 12ème siècle, proche dans l’architecture de ceux de Khajurâho, avec de nombreuses sculptures. Le site est également intéressant car positionné près de grandes chutes d’eau. Malheureusement, celles-ci sont à sec et cela perd tout de même de son charme.

Le temple de Menal

Route de nouveau vers Bundi. Premier et seul petit problème de santé du voyage pour Armance qui a envie de vomir et a très mal au ventre. Quelques petits arrêts sont nécessaires avant l’arrivée à Bundi. Heureusement, la prise immédiate d’un traitement intestinal va vite régler le problème. Bundi est une petite ville à la configuration particulière, enclavée entre les collines. Elle est dominée par un grand palais et encore au dessus, schéma classique au Rajasthan, par la forteresse. On peut regretter en haut de la colline, derrière la forteresse, l’élévation d’un énorme pylône dédié aux télécommunications , qui gâche la photo globale. Mais bon, il faut bien vivre avec son temps… Bundi n’est pas une ville très touristiques et les hôtels ne semblent pas être d’un confort exceptionnel. Le chauffeur nous recommande une adresse que je n’ai pas sur les guides. C’est dans un vieil haveli du 17ème siècle, je n’ai pas retenu le nom. Tout en hauteur, avec au moins quatre étages. Nous prenons une chambre au dernier étage, d’un confort très moyen, mais avec une grande salle de bain. Après coup, la moins bonne adresse du voyage, surtout qu’on nous la facturera tout de même presque 40 € et il n’y a qu’un grand et un petit lit. Je signalerai d’ailleurs le lendemain au chauffeur que je n’étais pas satisfait de sa proposition ; il m’explique qu’à Bundi, les adresses ne sont pas très confortables. L’avantage de cet hôtel est qu’il dispose d’une terrasse, sans doute la plus haute de la ville, qui offre une vue magnifique sur le palais qui se trouve juste au dessus. Nous y déjeunons, simplement, cela n’est pas de la grande cuisine. Puis, je décide de partir seul à la découverte du palais : Armance n’est pas encore tout à fait remise et Apolline est fatiguée. Après une bonne semaine de voyage, la fatigue commence d’ailleurs à poindre, surtout pour les filles, et nous avons déjà globalement tous un peu moins d’entrain : l’Inde est un pays fatiguant à visiter, quelques soient les conditions de voyage.

Le palais de Bundi est un immense bâtiment, en assez mauvais état il faut le reconnaître. On peut le visiter en partie, ou d’une manière plus complète si on s’attache les services d’un guide sur place. Je me satisfais de la première option. La visite est surtout intéressante pour les nombreuses peintures qui ornent les différentes salles du palais. Je pourrais également monter visiter la forteresse qui domine toute la ville mais je n’en ai pas le courage. Et puis, il y a un petit côté triste au paysage, il faut dire qu’un voile de nuage cache plus ou moins le soleil est l’atmosphère prend des tons jaunes pas très plaisants. C’est toujours étonnant comme la présence du soleil peut transformer un lieu… Je redescends donc à l’hôtel et nous décidons de partir nous balader dans les rues animées de la ville. Nous y retrouvons bien sûr l’activité et le brouhaha habituel, avec ici en plus, une forte présence animale au milieu de la gente humaine à pied et motorisée : vaches, chèvres, cochons, dromadaires, poules, chiens, chats, singes, etc… Bref, comme toujours, l’Inde. Une bonne heure à ce régime nous exténue et nous rentrons donc à l’hôtel où nous passons la soirée.

Bundi et son palais

 

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