Indonésie
Bali et Java

 

Période : Du 5 août au 21 août 2000

Organisation : Vols secs + hôtels trouvés sur place + locations de voiture avec chauffeur et transports locaux.

Parcours : Java : Yogjakarta et sa région, Bali : Kuta, Sanur, Ubud et le centre de l'Ile, Lovina Beach.

Transport : Lufthansa pour Paris - Francfort, Garuda Indonesia pour Francfort - Bangkok - Denpasar , Denpasar - Yogjakarta - Denpasar, Denpasar - Bangkok - Frankfort , Lufthansa pour Frankfort Paris.

INTRODUCTION

L'Indonésie, avec ses 200 millions d'âmes et ses 13000 îles, mérite sans doute plusieurs voyages pour la découvrir. Avec un séjour de deux bonnes semaines, on ne peut bien sûr que se limiter à une toute petite partie. De fait, Bali s'impose comme destination incontournable. Mais nous avons tout de même choisi de faire une escapade à Yogjakarta et sa région, sur l'Ile de Java, car cette ville est réputée pour être le berceau de la tradition javanaise. Donc, 'exit' Sumatra et Bornéo, les îles luxuriantes, les Célèbes, animistes, les Molluques, à la situation politique désastreuse, sans parler du Timor, tristement d'actualité en cette fin de siècle. Quand à l'Irian Java, terre du bout du monde, elle est trop inhospitalière pour y envisager un voyage avec un enfant.

Nous n'avons donc pas joué les Indania Jones et sommes restés dans des sentiers balisés. Mais comme toujours, avec un peu d'efforts, on peu vivre de ci de là quelques petites expériences authentiques et non empreintes de relations strictement commerciales dans notre contexte de développement généralisé du tourisme planétaire ! (j'arrête mon délire...)

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Ne vous leurrez pas  : Bali et la région de Yogjakarta sont des chemins courus en masse depuis déjà une bonne trentaine d'année et on y attend fermement le touriste (à juste titre) pour ses dollars. Mais dans leur ensemble, les Indonésiens sont des gens agréables et accueillants (tout du moins ceux que nous avons rencontrés sur notre parcours). Et même si vous êtes sollicités parfois toutes les trente secondes pour acheter une quelconque babiole (ce qui devient à force épuisant...), c'est souvent avec le sourire et sans agressivité.

Et pourtant, ils auraient de quoi, ces pauvres Indonésiens, pauvres au sens littéral du terme, de nous en vouloir d'être aussi riches : car la situation économique, en cette année 2000 ne semble pas bien florissante. La crise asiatique de 97 et la chute de la rupiah qui a suivi a plongé le pays dans une très forte récession. De plus, les événements politiques qui ont secoué l'archipel depuis trois ans nuisent considérablement au tourisme. Et même si ce n'est pas 'le petit peuple' qui bénéficie le plus de la manne, il en fait sans doute en partie les frais. En ce mois d'août 2000, réputé comme le mois le plus chargé, les hôtels, les restaurants ne faisaient visiblement pas le plein.

Le niveau de vie est donc bien faible. On m'a dit que le salaire moyen tournait autour de 2 euros par jour. Sachant qu'un coca coûte en règle générale 0,5 euros, on devine qu'il n'est pas facile de joindre les deux bouts. Mon rapport est peu être un peu réducteur et imprécis mais fournit une échelle. Rajoutons que l'inégalité évidente est bien sûr de règle, comme toutes ses sociétés où s'est développé un capitalisme sauvage, avec, cerise sur le gâteau, une corruption généralisée. Un détail symbolise toujours pour moi le niveau de pauvreté d'un pays. C'est lorsque les gens n'ont pas de chaussures, même une malheureuse paire de tongs, si courantes en Asie. Et en Indonésie, on voit quand même pas mal de monde qui marche pieds nus...

Voyager en Indonésie, tout du moins à Bali et à Java, ne présente aucune difficulté, même avec un enfant. Nous avons rencontrés des touristes avec des bébés de moins de un an. Je pense que c'est tout de même un peu imprudent car si on trouve des hôtels confortables et tout le nécessaire, je préfère ne pas tester leurs services de santé en cas de pépin. A partir de trois ans me semble tout à fait légitime. Armance et ses bientôt 6 ans fait office de vieille ! Le voyage pour se rendre en Indonésie est tout de même fatigant pour un enfant : plus de 24 heures, de porte à porte. C'est presque une des destinations les plus lointaines qui existe et il y a obligatoirement des escales et des changements d'avions.

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Les hôtels

Même si nous étions en 'pleine' saison, nous n'avons eu aucune difficulté pour trouver un gîte. Les hôtels ou les auberges, que l'on appelle losmen ici, sont très nombreux dans les régions que nous avons visitées. Le rapport qualité prix est tout a fait intéressant. Nous avons choisi la catégorie intermédiaire, c'est à dire une chambre ou un bungalow pour trois personnes avec salle de bain et eau chaude, propre, souvent avec du charme, la climatisation parfois, une piscine et le petit déjeuner, ceci entre 20 et 30 euros en moyenne. Ce n'est pas la ruine. Il existe toutes les catégories d'hôtellerie, du sordide au somptueux. Nous n'avons pas testé les catégories extrêmes !

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La nourriture

Là aussi, il y en a pour tous les goûts et on peu avoir d'excellentes surprises. Les restaurants touristiques ne sont pas forcement mauvais et on y fait un repas correct pour 4 euros (un plat copieux, un yaourt, une bière - bonne mais assez chère comparativement au reste). De toute manière, avec la chaleur, on mange assez peu. On peut donc se permettre facilement de fastueux extras dans des restaurants reconnus par les guides pour le prix d'un steak frite dans une brasserie parisienne ! On peut manger des plats traditionnels indonésiens, souvent moins chers que les pseudo-plats occidentaux, le poisson est souvent présent, mais on trouve toutes les viandes (pas de porc à priori, pays musulman oblige), et également le poisson et les crevettes, qu'il faut tester absolument, car accommodées de multiples façons. On peut également manger du homard, assez bon marché (nous n'avons cependant pas testé, un peu retenu par les dangers que peuvent présenter ce type de produit). Le riz accompagne naturellement tous ces plats. Beaucoup de crudités servies dans les restaurants touristiques, à éviter. Pleins de fruits et de jus, mais la aussi, vigilance ! Nous étions assez surpris cependant de voir comment nombre de touristes ne prennent aucune précaution en la matière, glaçons compris... Il faut toujours être vigilant par rapport à l'eau, même si nous avons fait une dangereuse et involontaire expérience sur ce sujet (cf récit Yogjakarta). L'eau se trouve partout, en bouteille plastique 1,5 l, pas chère (merci Monsieur Danone). Les laitages sont rares, principalement du yaourt servi avec du miel, ce qui constituait souvent, avec quelques frites, le seul repas d'Armance, toujours aussi difficile à nourrir, la petite peste !!

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Les transports

Voyager avec les transports publics est sans doute économique mais fait perdre du temps. Les minibus, appelés bemos, sont lents, irréguliers, compliqués et puis c'est fatigant de toujours négocier le prix de la course. Donc, si on a le temps et un budget très serré. Je ne dis pas par là qu'on roule sur l'or ! Un voyage en Indonésie est économique....sur place. Mais il faut y aller, et là, ça fait mal au porte monnaie. Près de 2500 euros à trois pour le voyage, avec deux vols intérieurs : prêt des trois quarts du budget du voyage. Les prix des vols pour l'Indonésie ont considérablement augmentés avec la crise, question sans doute de faire rentrer des devises. Et nous étions en haute saison, ce qui n'arrange rien.

Donc, sur place, nous avons préféré la location de voiture avec chauffeur, à la journée. Solution bien sûr beaucoup plus onéreuse, mais qui fourni le plus d'autonomie par rapport à des excursions de groupe en bus climatisé (beurk) et confortable avec un enfant. Il est tout à fait possible de louer des véhicules sans chauffeur, mais bien que habitué à rouler dans des pays étrangers, je n'avais pas envie de me prendre la tête avec les problèmes d'assurances et de circulation (inutile de vous dire qu'ici, on roule n'importe comment et que la catastrophe et les graves problèmes induits peuvent survenir à tout instant). La différence de prix entre les deux solutions n'est pas très importante de toute manière : nous avons payé en moyenne entre 25 et 30 euros par jour de location (sans avoir fait un marchandage effréné). L'avantage aussi et de pouvoir discuter avec le chauffeur du pays et de la vie des Indonésiens (en mauvais anglais réciproque of course).

Nous avons également utilisé pour quelques transferts à Bali des petits bus d'agence touristique d'une vingtaine de personnes, plus chers bien sûr que les bemos, mais aux horaires réguliers. Confort très moyen du fait du volume que représente vingt sacs à dos empilés dans l'allée centrale ; on comprend la notion de boîte à sardines... On ne roule pas vite en Indonésie. Ne pas compter plus de quarante kilomètres à l'heure. Quant à l'état des routes, il ne faut pas s'attendre à des miracles. La circulation est chaotique, tous les types de véhicules utilitaires, les véhicules particuliers étant en majorité des sortes de faux 4x4 (Toyota Kijan), une multitude de motos, ou plutôt mobylettes améliorées (souvent deux adultes et deux enfants dessus, avec bien sur un ou deux bagages). Par ci par là, une grosse Mercedes ou BMW, d'un nanti local. A Bali, nous avons eu droit à de véritables bouchons, dignes d'une sortie de périphérique un vendredi soir ! Bien sûr, dans l'ensemble et par rapport au nombre d'habitants, le taux de possession d'un véhicule est très faible. Enfin, attention aux bipèdes et quadrupèdes divers qui traversent sans se soucier de la circulation. Sérieusement, les enfants représentent un risque certain, nous avons d'ailleurs bien failli en renverser un.

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L'argent

La monnaie indonésienne, la rupiah, et très fluctuante depuis trois ans. Elle s'est fortement dévaluée lors de la crise asiatique de 1997. Depuis elle a un peu remonté et nous l'avons changé au taux d'environ 1 euro pour 7200 rupiah, ce qui ne fut pas le taux le plus attractif car elle est descendue jusqu'à un euro pour plus de 13000 rupiah. Mais cette année 2000 n'est pas propice à l'euro. On trouve des changes à tous les coins de rue pour le liquide, les taux sont assez fluctuants. Il paraîtrait qu'il faut se méfier des arnaques. Pour ne pas avoir de souci, on trouve facilement des distributeurs automatiques dans les villes touristiques. Le taux de change n'a pas été cependant plus avantageux que pour le liquide.

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L'artisanat

J'ai rarement vu un pays produisant autant d'artisanat. A Bali, et particulièrement à Ubud, les boutiques s'étalent sur des dizaines de kilomètres, c'est hallucinant. Beaucoup de villages se spécialisent dans la production d'objets déterminés, particulièrement en bois. Les meubles, de réputation internationale et très 'tendance' actuellement, peuvent être très beaux et originaux. On en fabrique à la commande. Le problème est de les ramener. Mais il est vrai qu'on serait en rêve bien tenté de louer un container et de le remplir de tous ces jolis meubles en teck, en bambou ou d'autres bois, qui décoreraient admirablement une belle maison aérée.

Toutes sortes également de babioles en bois ; petits animaux, boîtes, récipients divers, plateaux, marionnettes. Des sculptures en bois et en pierre pour tous les goûts : du bouddha en pierre à la sculpture d'éphèbe grec (!) - de très mauvais goût... Des masques, africains souvent (!!). Des tissus, des batiks, spécialité du pays - parfois fort jolis. Des bijoux aussi, or, argent, pierres précieuses (fausses sans doute) et semi-précieuses. Bon, il y a tellement de choix que cela en est paralysant, et puis à force et en y regardant de près, on s'aperçoit que la qualité n'est pas vraiment au rendez-vous. Tant et si bien que nous avons acheté les quelques objets les plus notables dans les boutiques de l'aéroport... Nous les avons payé peut être dix fois trop cher (cela restait raisonnable tout de même) mais c'est là que nous avons trouvé de belles petites choses. Ce qui est fatigant est aussi, lors de l'achat, le marchandage systématique. On est tellement dérouté par les prix annoncés et le manque de repères qu'on a l'impression de se faire avoir jusqu'au trognon (ce qui est sans aucun doute la réalité !). En fait, je ne suis vraiment pas un fana du marchandage.

Je me pose enfin la question sur tous ces gens qui vivent de l'artisanat : l'offre est si incroyablement pléthorique que certains commerçants ne doivent pas faire un chiffre bien lourd par jour, pour un peu que leur boutique ne soit pas bien placée. De toute manière, si vous n'allez pas à l'artisanat, il vient à vous. Les vendeurs de tout et n'importe quoi vous assaillent à longueur de temps dans la rue et sur les plages. Il faut sa dose de philosophie pour, en fin de journée, avoir le courage de dire 'No, thank you' avec le sourire... Eux aussi ont souvent le sourire d'ailleurs, et entament comme ils peuvent le contact dans la langue du touriste. Si vous montrez un quelconque intérêt, ils ne vous lâcherons plus ! Tous ces gens se battent pour vivre, on ne peut se permettre de les renvoyer trop froidement.

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Autres achats

On trouve tout ce qu'il faut pour le voyage, presque partout (à Java et Bali bien sûr, puisque nous ne sommes allés que là). Je pense que dans toute l'Indonésie, dans les villes, l'offre est la même. Il existe une grande chaîne de magasins locale  (Matahari), sorte de BHV, sur plusieurs niveaux, qui offre une organisation et un look très proche des grands magasins occidentaux. En alimentaire, on y trouve pleins de produits occidentaux, du beurre Elle et vire aux céréales Kellog's ! Le groupe Danone a visiblement mis le grappin sur une partie de l'agroalimentaire indonésien. Sinon, dans les petits villages, il y a toujours des petites boutiques qui offrent l'essentiel. Pour la santé, il est préférable de bien préparer sa trousse de pharmacie habituelle.

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Les médias

Des journaux indonésiens en anglais vous permettront de suivre l'actualité internationale. Des journaux occidentaux en anglais sont également facilement trouvables. Par contre, peu d'information en langue française. La télévision est toujours un indicateur intéressant de la vie sociale du pays. La qualité, comme souvent dans les pays du tiers monde, n'est pas exceptionnelle. Des sitcoms locaux ou étrangers, indigestes, continuellement entrecoupés de pubs. De l'information, dont je doute un peu de l'objectivité, vu le contexte politique du pays.

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Les guides touristiques

Pour ce voyage, j'avais acheté trois guides, ce qui est franchement trop, d'habitude je pars avec deux. Trop d'information tue l'information. Le 'Guide du routard' est suffisant pour les adresses d'hôtels et de restaurants. On a bien sûr de fortes chances d'y retrouver tous les autres Français, mais il faut bien des repères. Pour le contenu rédactionnel, comme à l'habitude, cela ne vole pas toujours bien haut. C'est la 'french touch' routard, un rien j'menfoutiste. Détail important, c'est un guide pour toute l'Indonésie, une bonne partie ne nous a donc pas été utile. Nous avions également le 'Petit Futé' sur Bali et Java. Une touche plus culturelle et des apartés intéressants, mais très peu détaillé au niveau des adresses. Enfin, juste avant de partir, j'avais acheté le 'Lonely planet' sur Bali. La rigueur anglo-saxonne, des cartes précises, une foule d'adresses, mais en anglais. Il existe un 'Lonely Planet' sur l'Indonésie en français mais il couvre tout le pays et c'est un énorme pavé.

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Mais passons maintenant au récit au jour le jour de notre découverte de cette petite parcelle de l'Indonésie que représente Bali et la région de Yogjakarta.

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Récit (cliquez sur la photo...)