Israël

 

Période : du 4 au 11 Mars 1990

Organisation : Vols secs + hôtels trouvés sur place et camping

Parcours : Tel Aviv - Césarée - Haïfa - Saint Jean d'Acre - Le lac de Tibériade et les environs - La vallée du Jourdain - Jéricho - La mer morte - Le Négev - Beer Sheba Bethléem - Hérodion - Jérusalem.

Transport : compagnie charter israélienne pour Paris Tel Aviv A/R

 

Notre parcours en Israël

Je rédige ce carnet sur Israël presque 11 ans après avoir fait ce voyage. Les souvenirs se sont donc effacés un peu. Les adresses n'auraient plus de sens, bien sûr. Ce voyage en Israël est le premier de la série des escapades d'une semaine que nous effectuons en hiver. Début mars, nous cherchions une destination un peu lointaine, mais en rapport avec notre budget de l'époque, dans le bassin méditerranéen, pour avoir un temps tout de même acceptable. Ce ne fut pas catastrophique mais un peu frisquet tout de même. A cette époque, il n'y avait pas trop de problèmes en Israël. La situation va se dégrader plus tard, avec la guerre du golfe. L'ambiance était tout de même un peu tendue et nous avons subi à nos dépends un épisode de la guerre des pierres, puisqu'à Jérusalem, nous avons pris un caillou dans le pare brise, jeté par un gamin. Bon, plus de peur que de mal, mais c'est malheureusement le lot de ce pays. Les événements de 2000 prouvent bien que la situation n'a pas évolué et c'est même empirée. Quand y aura-t-il la paix dans cette région ?? 
Notre impression du pays fut bonne. Beaucoup de sites archéologiques et de lieux historiques à visiter. Des paysages variés et souvent magnifiques, particulièrement ceux de la mer morte et du Néguev. Je n'ai plus trop souvenir de nos rapports avec les Israéliens mais rien de désagréable qui nous ai marqué.

Récit

Lorsque nous sommes à Orly, après l'enregistrement, nous avons droit à un interrogatoire serré dans une salle spéciale d'enregistrement. Question de sécurité bien entendu. C'est un vol du soir, qui se déroule sans problème. Nous arrivons à Tel Aviv à une heure très tardive et le temps de récupérer nos bagages et la voiture de location, il est plus d'une heure du matin. Que faire à cette heure là ?... Nous quittons Tel Aviv pour Haifa et décidons de dormir dans la voiture dans un champ. 

Lundi 5 mars 1990 :

Bien sûr, la nuit n'est pas terrible dans notre petite voiture japonaise, même si les sièges font couchettes. Nous émergeons au petit matin, nous sommes dans une orangeraie, avec des arbres bien chargés de fruits. Nous reprenons la route pour notre première étape : Césarée. Il ne reste que des vestiges de ce qui fut une grande cité. Ceux ci sont importants malgré les ravages de l'histoire. Grande cité romaine de l'orient, foyer de rébellion religieuse, et sera conquise par les arabes au 7éme siècle, puis par les croisés au 12éme siècle. A partir du 13ème siècle, la ville va tomber dans le déclin et l'oubli et ce n'est qu'au milieu du 20éme siècle que l'on s'intéresse à redécouvrir le passé deux fois millénaire de cette ville. Il ne reste du site que quelques impressionnantes murailles et un amphithéâtre mais cette visite des ruines au bord de la mer est un agréable moment.

Nous rejoignons ensuite Haïfa. Il s'agit d'une ville moderne,  construite autour dune grande baie. On peut admirer le panorama depuis le Carmel, montagne qui domine la ville. Nous visitons aussi les jardins et le sanctuaire de Bâb, couronné par un dôme d'or. Après coups, je regrette de ne pas avoir visité les musées de Haïfa, qui semblent fort intéressants.

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Saint Jean d'Acre

De Haïfa, nous longeons la côte pour atteindre Akko, plus connue sous le nom de Saint Jean d'Acre. Ville perpétuellement assiégée au cours de sa longue histoire, par les romains, les ottomans, les croisés, les arabes, elle présente un visage moderne, car s'étant développée avec Israël et les colons qui s'y installèrent, mais également des vestiges des occupations antérieures (mosquée, citadelle).

La journée est bien avancée et nous décidons de rejoindre le Lac de Tibériade, en traversant la galilée. Nous arrivons de nuit et trouvons pour dormir des bungalows au bord du lac. Il fait nuit et bien frisquet en ce mois de mars.

Mardi 6 mars 1990 :

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Le Mont des Béatitudes

La journée sera consacrée à la découverte de la région de Tibériade. Nous commençons par la visite de Tabgha, le lieu où s'est produit le miracle de la multiplication des pains. On peut y voir une nouvelle église, très récente, en lieu et place de l'ancienne, détruite, qui fut érigée en 352 de notre ère. Sont à voir les mosaïques qui recouvrent le sol du sanctuaire. Nous nous rendons ensuite à Capharnaüm, ville où vécu selon la bible le Christ, dans la maison de l'apôtre Pierre. restent quelques ruines ; une synagogue, une église du 5ème siècle et les vestiges de quelques maisons. Poursuite du parcours par le mont des Béatitudes qui domine le lac de Tibériade d'une centaine de mètres, avec l'hospice franciscain, récent, couvert d'une coupole à huit faces.

Nous prenons la route vers le nord, pour Safed. ville haute perchée, elle présente un caractère sacré avec de nombreuses synagogues. C'est une ville où se sont installés également de nombreux artistes. Du haut de la ville, on a une vue très large sur les collines de Galilée, la vallée du Jourdain et le plateau du Golan.

Nous redescendons vers le sud, longeant de nouveau le lac de Tibériade, pour nous rendre à la forteresse de Belvoir, forteresse croisée dominant de 500 mètres la vallée du Jourdain, et qui permet une magnifique vue sur toute la région. Cette forteresse fut totalement rasée à la fin du 13ème siècle et l'état où on la trouve est dû à une restauration. La muraille fait tout de même 23 mètres de hauteur, avec des tour s de guet. Le donjon a été également dégagé. 

Encore plus au sud, nous atteignons la ville de Beit She'an, cité à l'histoire très ancienne puisque les premières vestiges découverts semblent dater du 4ème millénaire avant JC. Hormis la ville moderne sans intérêt, on peut voir de nombreux sites, mais c'est surtout le théâtre romain, le glus grand d'Israël, qui retient l'attention. 


Les vestiges romains de Beit She'an

 

Nous repartons vers l'ouest et la mer pour visiter le site de Meggido, historiquement reconnu comme une des plus anciennes cités du monde (plus de 6000 ans). Il s'agit d'un Tel, où s'entassent sur une hauteur de 20 mètres les vestiges d'une vingtaine de cités. Cette " colline des batailles" est désignée en hébreu par le mot Armagedon. Si le site est d'un intérêt historique majeur, reconnaissons qu'il ne reste plus grand chose à voir, hormis quelques cailloux.

Passage par Nazareth, que nous ne pouvons plus visiter, la nuit étant très proche - la plus grande ville arable d'Israël - et retour à Tibériade pour la nuit, dans notre bungalow.

Mercredi 7 mars 1990 :

Départ pour le sud, nous allons longer la vallée du Jourdain. Au fur et à mesure que nous progressons, nous retrouvons le soleil. Il faut dire que dans le nord, nous le l'avons pas vu beaucoup, ce qui est normal en cette saison. L'air reste cependant frisquet. Nous arrivons à Jericho, ville sans doute la plus vieille de l'humanité, puisque certains vestiges sont daté de 7000 ans avant JC. La visite en elle même se révèle tout de même décevante car il ne reste que quelques murailles restaurées.

A quelques kilomètres, à Khirbet el Mefjer, nous visitons un ancien palais construit par le Calife Hisham au 8ème siècle après JC. Détruit peu de temps après sa construction, on y voit quelques vestiges et de très belles mosaïques, dont une appelée "l'arbre de vie".


la mosaïque de l'arbre de vie

 

Nous y plantons notre petite tente igloo dans le camping encore désert à cette période de l'année. je ne peux bien sûr pas résister au plaisir du bain dans la mer morte, et on y flotte effectivement d'une manière incroyable.

Le passage devient plus désertique au fur et à mesure que nous nous rapprochons de la mer morte, et plus beau aussi. Enfin, celle-ci apparaît et nous en longeons la côte jusqu'au kibboutz d'Ein Gedi, où nous nous posons.isr5.jpg (6457 octets)

Camping à Ein Guedi, sur la mer morte

 

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La côte de la mer morte

 

L'après midi sera consacrée à la visite du site de Massada.  Haut lieu du peuple juif, c'est une place forte qui domine la vallée de 300 mètres. Aménagée en forteresse luxueuse par le roi Hérode, en 42 avant JC, elle fut le lieu de refuge de juifs révoltés. Après s'y être réfugié pendant plusieurs années, ils furent pris d'assaut par l'armée romaine, et résolurent de ce donner la mort (près de 1000 personnes), en 73 après JC. Il reste encore de nombreux vestiges sur la citadelle (palais, remparts, citernes...). 

 

C'est un lieu exceptionnel qui offre de plus un magnifique panorama sur l'ensemble de la mer morte. On accède au plateau par un téléphérique. Retour à Ein Gedi pour la nuit.


Massada

Jeudi 8 mars 1990 :

Nous continuons vers le sud au départ de Ein Gedi, en longeant la mer morte jusqu'à Sodome. C'est l'endroit le plus bas de la terre, près de moins 400 mètres en dessous du niveau de la mer. Rien ne reste de la cité biblique, par contre, on peut voir de grosses installations industrielles, qui traitent les différentes richesses de la mer morte. Quelques concrétions de sel, fortement accumulé ici. Dix ans après, en 2000, presque jour pour jour, nous ferons le chemin inverse, en longeant la côte de la mer morte du côté jordanien. 

Toujours plus vers le sud, nous filons vers le Néguev. Le paysage devient aride et sec, presque désertique. Il fait cependant encore frais en cette saison, si cette fois ci, le soleil  brille sans nuage. Nous n'avons pas l'intention de traverser l'ensemble du Néguev et de descendre jusqu'à Eilat, station balnéaire la plus réputée et idéalement ensoleillée presque tout au long de l'année. Cela ferait un trop long voyage, pour finalement un intérêt mineur, même si retremper les pieds dans la mer rouge n'aurait pas été pour nous déplaire. L'année précédente, nous étions à Hurghada, en Égypte, pas très loin de là. En 2000, encore une fois, nous étions proches d'Eilat, à la lisière même, puisque nous étions descendu jusqu'à Aqaba, côté Jordanien. Cette ville nous avait beaucoup plu, mais la vue des tours d'Eilat ne nous faisait pas regretter de ne pas nous y être rendu. J'arrête là mes croisements de voyages !

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Le Kiboutz de Sdé Boker : la maison de Ben Gourion

Nous allons donc descendre jusqu'au Kibboutz de Sdé Boker. C'est ici que Ben Gourion habita. Visite de sa maison remplie de souvenirs. Le Néguev restera un très beau souvenir pour moi. J'aime, d'une manière générale, les déserts. Nous reprenons la route vers le nord jusqu'à Beer Sheba, grande ville moderne, qui accueille de nombreux émigrants juifs. Ville moderne et dynamique, elle est la capitale du sud d'Israël.

 Nous passons par Arad, ville biblique vieille de plus de 3000 ans et sa citadelle romaine, pour retourner à Ein Gedi. Les paysages que nous rencontrons à l'approche de la mer morte sont sublimes. Ils figurent parmi les plus beaux que j'ai vu tout au long de mes voyages. Époustouflant. Dans un magnifique décor de montagnes escarpées et semi-désertiques, la route plonge vers la mer morte. nous nous croyons en altitude et pourtant, sur la route, un panneau nous indique que nous sommes au niveau de la mer. Et la route descend, descend... La couleur miel des montagnes et le bleu limpide du ciel, tranchant avec le bleu sombre de la mer morte ne peut laisser personne insensible. Nuit à Ein Gedi.

Vendredi 9 mars 1990 :

Nous démontons notre petite tente et quittons notre petit oasis près de la mer morte. Nous nous rendons à Bethléem. C'est vendredi et donc jour férié pour les arabes, beaucoup de magasins sont fermés. Rapide tour de la ville, qui ne marque pas profondément même s'il s'agit d'une ville chère au cœur des chrétiens et des juifs. Nous souhaitons nous rendre au tombeau de Rachel, mais c'est peine perdue ! Nous le cherchons encore... Les pancartes ne nous sont pas d'un grand secours. Avant de rejoindre Jérusalem, nous passons par Hérodion, palais fortifié par Hérode, au sommet d'une montagne, qui domine Jérusalem et d'où l'on voit la mer morte. Dans la forteresse, nous sommes un peu surpris de trouver des militaires fortement armés, qui surveillent environnante.

Enfin, nous atteignons la ville sainte : Jérusalem. Nous nous installons dans un petit hôtel, cher pour notre budget de l'époque. Nous passons la fin d'après midi et la soirée à humer l'atmosphère de la ville.

Samedi 10 mars 1990 :


 
Jérusalem : les remparts de la vieille ville

La journée sera consacrée à la découverte de la ville. D'abord, la vieille ville. Je ne rentrerai pas dans le détail descriptif du quartier mais on ne peut rester de marbre en cet endroit où se côtoient les grandes religions monothéistes, si proches et si lointaines. 
 Quartier juif, chrétien, musulman. Le mur des lamentations, le saint sépulcre, le dôme du Roché ; tant de lieux sacrés, qui font partie du vécu collectif de l'humanité, rassemblés sur cette si petite surface.

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Jérusalem : le dôme du Rocher


Jérusalem : le musée d'Israël

Visite également du musée d'Israël, qui présente, dans une très belle architecture, le sanctuaire des manuscrits de la mer morte, le musée archéologique et le musée des beaux arts. Si l'on ne visite qu'un musée en Israël, je pense que c'est celui-ci qui s'impose. Ballades dans la ville, shopping, je n'ai plus la mémoire exacte de la découverte de la ville. 

Je me souviens cependant encore très bien de la mésaventure qui nous est arrivé lorsque nous décidâmes de grimper au mont des oliviers, en quartier arabe, pour un panorama sur la ville.

 La situation politique semblait déjà tendue. Nous nous en étions un peu rendu compte la veille, sans trop y prêter attention, alors que nous avions la journée beaucoup circulé en territoire arabe. Ce jour, de nombreuses boutiques du bazar arabe étaient fermées pour cause de grève. 

Lorsque nous prîmes la route pour le mont des oliviers, un gamin, soudain, jeta une pierre sur le pare brise de notre voiture. Le pare brise, par chance, en verre fumé, n'éclata pas mais il était défoncé. L'intact se trouvait juste au niveau de mon visage. Je dois avouer que cela nous fit un drôle d'effet... J'accélérai violemment et fit le plus rapidement possible demi tour, n'en menant pas large lorsque nous repassâmes devant le groupe d'où avait jailli la pierre. Il faut dire que nous étions facilement identifiables. Les voitures israéliennes avaient une plaque d'immatriculation jaune et les palestiniennes, une plaque bleue. Après quelques centaines de mètres, je vis une voiture de police. Par grands coups d'avertisseurs, j'attirai l'attention du policier.  Nous lui expliquâmes la situation et il nous conduisit au poste de police. On nous présenta à un autre policier, belge d'origine, et donc francophone, pour les formalités d'usage, surtout par rapport à la location de voiture. 

Moins d'une heure après, Avis, le prestataire de la location, nous avait fourni un autre véhicule, un gros modèle tout automatique (ce qui m'inquiéta sur le coups, n'en n'ayant jamais conduit). Bref, cette frayeur légitime fut compensée par une prise en charge rapide et efficace, peut être pour nous faire oublier que nous sommes dans un pays en état de guerre larvée, ce que confirme malheureusement et cycliquement l'histoire présente. Fin de notre épisode 'Guerre des pierres'.

Fin d'après midi et de soirée calme, encore un peu sous le choc de notre mésaventure.

Dimanche 11 mars 1990 :

Nous quittons Jérusalem le matin pour retourner vers Tel Aviv, où notre avion nous attend. Les formalités d'embarquement sont bien sûr longues, et nous sommes même 'sélectionnés' dans le lot pour une fouille en règle. Visite des sacs et fouille à corps, on ne peut pas dire que cela fait plaisir... vol de retour sur Orly sans histoire.

Fin de notre périple en terre d'Israël