Thaïlande

Période : du 28 septembre au 19 octobre 1991

Organisation : vol sec

Parcours : Bangkok, Chien Mai, Pimaï, Phuket

Transport : Bengladesh Biman pour Paris-Dacca-Bangkok et Bangkok, Dacca, Dubaï, Paris.

Samedi 28 et dimanche 29 septembre : Départ de Orly à 21h00. Voyage avec Laurence, notre compagne de voyage en Egypte et au Mexique. Du retard, car la guerre sévit en Yougoslavie ce qui désorganise l'espace aérien. Nous passerons par le Sud de l'Italie et la Grèce. Boeing 747, classique pour un si long voyage. Nous attendons de voir le service de la Bengladesh Biman... Honnête, on aurait pu avoir pire. Nuit en vol. Nous arrivons à Dacca vers 15h00, juste pour changer d'avion. Inutile de dire que l'aéroport de Dacca 'International' n'est pas un nœud aérien très fréquenté... A part les avions de la Thaï... L'aéroport en lui même 'fut' moderne, sans doute, un jour. Architecture des années 70, œuvre d'un grand architecte. Mais, sous ces climats, et dans un pays des plus pauvres de la planète, cela vieillit mal. Envol rapide pour Bangkok et arrivée à 18h00. L'aéroport est ici beaucoup plus clean. Il est vrai que nous sommes pas les premiers venus ici, la Thaïlande est un pays de tourisme de masse depuis les années 70. Surprise, Sibylle n'a pas son sac à dos. Nous apprenons qu'il a dû partir pour Singapour ! Bon, nous le récupérerons le lendemain. Taxi pour Bangkok. Évidemment, la climat' à fond, ce qui donne l'impression de rentrer dans un congélateur par rapport à la chaleur ambiante. Je serai bon pour une angine dès le début du voyage. Direction, le quartier de Khao San Road, où de nombreuses Guesthouses sont installées, pour clientèle 'routarde' du monde entier. Ambiance très marrante, genre 'baba-cool cocooning ' : je précise ; jeunes anglo-saxons aux tenues très 'retour à Goa 1970', se donnant un genre... Ce qui est triste, c'est que tout ce petit monde est figé devant les télés installées dans les gargotes de la rue, devant une bière, regardant, en autres,  "Pretty woman" avec Julia Roberts... L'hôtel : une chambre lugubre, style hôpital, avec des lits dignes de camps militaires. Pas cher, évidemment.

Lundi 30 septembre : nous passons la matinée à faire nos formalités pour le retour (déjà !).. Nous découvrons la ville de Bangkok : bruyante, polluée, circulation chaotique, habitat déstructuré, on ne peut pas vraiment dire qu'elle ait du charme. Beaucoup de constructions en cours, d'immenses tours. La machine économique tourne à fond à cette époque. Quelques années plus tard, on saura que tout ceci est à crédit, et que la Thaïlande sera un des pays les plus touchés par la crise économique de la fin des années 90 en Asie.

Le palais royal à Bangkok

Nous visitons le grand palais et le Wat Phra Kaeo (datant respectivement des 19ème et 18ème siècle). Tous ces bâtiments étaient des résidences royales, chaque roi ayant mis un peu du sien pour compléter les décorations des temples. Cela donne un résultat...chargé, presque kitch. Beaucoup de monde ici, des groupes de touristes. Ballade ensuite dans la ville, découvrant les modes de vies, commerces, gargotes.  Retour en tuk tuk à l'hôtel. Motos-taxis omniprésentes à Bangkok, elles se faufilent partout, mais bonjour les frayeurs !

Mardi 1 octobre : Visite d'autres temples de la ville ; le Wat Po, avec son temple du Bouddha couché, immense statue de 75m de long sur 15 m de haut. Visite également du Wat Arum, temple très coloré se trouvant au bord d'une rivière. Tous ces temples sont des sortes de grandes stupas, richement décorées de morceaux de céramiques, de bouddhas et autres sculptures de divinités. Nous nous rendons ensuite à la maison de Jim Thomson, un américain qui relança dans les années 60 la production de soieries en Thaïlande et mort mystérieusement dans les Cameroon Islands, en Malaisie en 1967 (que nous avons visité en 1997). Il s'agit d'une vieille maison Thaï, transformée en musée, l'homme était collectionneur éclairé. Très agréable visite, reposante, calme, dans un écrin au milieu de la ville grondante. Visite enfin du quartier chinois et de ces petites ruelles de commerces et de gargotes. Nous retournons à l'hôtel pour prendre nos sacs à dos, car nous allons passer la nuit dans le train pour Chiang Maï. Train couchette, qui pourrait se révéler confortable...mais c'est mal connaître les asiatiques et leur propension à ne pas être discret... Lumière, bruit, la nuit est très agitée dans ce train.

Mercredi 2 octobre : Réveil matinal, le train roule très lentement, dans une épaisse foret tropicale. Puis un arrêt, qui va se prolonger 1h30. Express, avait-on dit...Arrivée à Chiang maï à 9h30. Installation dans un petit hôtel basique. pour l'après midi, nous partons en pick up visiter le temple de Wat Doi Suthep, à 16 km de la ville, datant du 16ème siècle. Escalier de 300 marches pour arriver au temples. Stupa dorée, bâtiments en bois richement décorés, aux toits pointus, Bouddhas couverts de petites feuilles d'or, l'endroit est agréable. Il est habité par des bonzes filles, rare. Les bonzes sont omniprésents en Thaïlande, avec leur longue toge orange. Visite ensuite d'une cascade, sans intérêt.

Vendredi 4 octobre : Il s'agira d'une journée pour le moins peu satisfaisante. Nous allons nous faire piéger dans le circuit touristique le plus inintéressant qui soit. Notre hôtelier, bon commerçant, nous propose une série d'excursions en pick up, nous permettant de découvrir les attractions locales : nous ne serons pas déçus ! Nous commençons par la ferme des éléphants : il s'agit d'une petite réserve où l'on met les éléphants au travail pour les touristes. C'est pas triste ; devant l'entrée, des dizaines de bus climatisés, des hordes de touristes, en bob et en tong, appareils photos et caméscopes en bandoulière nous entourent. Balades à dos d'éléphant, séances photos, rien ne nous est épargné. C'est carrément insupportable et nous avons une envie de fuir très tenace. La suite sera la visite d'une ferme de papillons (bof...), puis une ferme des orchidées, le tout sans un intérêt vraiment majeur et bien sûr avec le magasin de souvenirs à la sortie... Fatigués par ces galères, nous renonçons au village de tisserands et à la ferme des crocodiles (de quoi envisager le pire...) pour une visite du grand marché de la ville, quand même plus authentique. Visite du musée également tout à fait intéressante (bronzes et objets divers de la région). Cette ville ne nous laissera quand même pas un souvenir impérissable ; nous n'avions même pas envisagé de faire un trek dans les montagnes avoisinantes, déjà parce que cela n'est pas vraiment notre trip et de plus, vu la situation, on imagine que l'authenticité des villages visités doit avoir du plomb dans l'aile !!!

Dimanche 6 octobre : En piste dès 8h00, nous attaquons la visite des temples. Il s'agit ici d'un style un peu particulier (dit style de Lopburi !), qui marque la transition entre l'art khmer et l'art thaïlandais. Les temples sont éparpillés dans la ville mais assez proches les uns des autres. Les visites sont intéressantes ainsi que celle du musée avec de magnifiques têtes khmers. A 12h00, nous quittons Lopburi en train 3ème classe pour Ayutthaya où nous arrivons à 13h30. Nous louons un rickshaw pour visiter les temples de cette ancienne capitale du Siam, fondée en 1350. 33 rois y régnèrent, jusqu'en 1767, où la ville fut rasée par les Birmans et la capitale déplacée à Bangkok. La restauration des temples est récente et leur nombre et taille évoque bien une ville importante, puisqu'elle comprit jusqu'à un million d'habitants. Nous enchaînons donc la visite des temples. A 17h00, nous retournons à la gare pour prendre un train pour Nakhon Ratchasima. Nous quittons ici la route de Bangkok pour partir vers l'est du pays, vers des lieux plus proches du Cambodge et de l'art khmer. Nous arrivons à 21h30 et nous trouvons facilement un hôtel. Cette journée a été riche en visites et en transport.

Mardi 8 octobre : Départ pour Bangkok. Nous sommes heureux de quitter notre hôtel, où des relents d'égouts remontent jusqu'au troisième étage... Nous allons avec joie déguster les odeurs de gasoil! Départ à 8h00. Sur la route, le bus tombe en panne, mésaventure qui nous est assez classique...(cf Mexique). 1h30 d'attente. Nous montons dans un autre bus, sous prétexte d'un avion à prendre...Nous arrivons à Bangkok vers 14h30 et nous installons pour 3 heures dans un restaurant (climatisé...) près de la gare. Nous devons prendre un bus pour Phuket à 18h45. Soit disant VIP, celui-ci n'est pas d'un confort extraordinaire, nous allons y passer la nuit. Évidemment, au bout de quelques heures, un pneu éclate... Nous revoyons encore une fois le film du Mexique, où toute la nuit, le pauvre chauffeur a tapé au burin sur un écrou récalcitrant... Là encore, un écrou résiste...la guigne! Mais peut-être s'agit-il de l'efficacité asiatique, un chalumeau arrivera rapidement à bout de cet écrou. Le voyage reprend et nous tentons de dormir.

Mercredi 9 octobre : Arrivée à Phuket à 11h30. Ville moderne, touristique. Phuket fut jadis un endroit réputé paradisiaque. C'est terminé. Envahie par le tourisme, les hôtels se multiplient. Les plages de Phuket sont toutes urbanisées maintenant et nous choisissons de nous rendre à Hai Harn Beach, celle qui est réputée la mieux préservée. Effectivement, hormis un hôtel de luxe intégré dans la foret, la baie est vide de bâtiments. Nous trouvons un petit camp de bungalows, tout au bord de la mer, pas inconfortable. La fin d'après-midi est calme, nous nous reposons. Il n'y a personne, c'est la mauvaise saison. Le temps d'ailleurs est très nuageux. Nous dînons au restaurant de l'hôtel, dans un bâtiment en bambou agréablement aménagé. La solitude du lieu, le vent et le bruit de la mer rendent l'endroit étrangement sinistre. La lumière de la terrasse de notre bungalow à pour effet d'attirer tous les lézards du coin, dont certains sont de taille respectable... La nuit est agitée. Le vent dans les parois de bambous du bungalow nous laissent un sentiment d'insécurité et nous nous faisons respectivement des petits flips!

Jeudi 10 octobre : Journée calme ; nous commençons par lézarder sur la plage. Personne. Le temps n'est pas terrible, de gros nuages roulent dans le ciel. La chaleur nous rappelle quand même que nous sommes sous les tropiques. Puis nous partons vers la plage de Chalong Bay à pied à quelques kilomètres de là. C'est là que nous pouvons acheter nos billets de bateau pour l'Ile de Kho Phi Phi. La baie est très belle, quelques barques de pécheurs et toujours peu de monde. Hélas, l'averse nous y surprend et nous nous réfugions dans une gargote pour boire un verre et écrire nos cartes postales. Retour à Hai Harn Beach où nous passons une deuxième nuit, un peu moins mouvementée que la première.

Vendredi 11 octobre : Lever très matinal pour prendre un minibus qui nous emmène à l'embarcadère pour Kohol Phi Phi. Le rafiot n'est pas bien gros. La traversée se passe bien et nous atteignons l'île  vers 11h30. C'est île fut sans doute un paradis. Quelques kilomètres carrés, en forme de H, deux montagnes avec une bande de terre centrale, sablonneuse, couverte de palmiers...et de bungalows...Nous ignorons les bungalows du centre pour se diriger vers quelques cabanes surplombant la mer. Nous prenons un petit bungalow fort sympa, confortable, avec une terrasse donnant sur la baie. L'après midi, ballade sur l'île et baignade. Le cadre est vraiment idyllique, la végétation et la couleur de la mer font penser à une superbe carte postale. Dommage cependant du temps qui n'est pas au beau, et des averses qui arrivent fréquemment. Malgré la morte saison, il y a quand même du monde. On imagine facilement la cohue aux beaux jours... Nous trouvons un petit restaurant sympa, avec de merveilleux ananas... Soirée calme.

Samedi 12 octobre : Journée repos. Plage (parfois sous la pluie). Nous programmions une balade en bateau mais le temps incertain et les prix nous refroidissent. La visite du centre de l'île est un peu navrante. Bungalows entassés, musique ambiante, bière, ambiance qui n'est pas trop de notre goût, cela sent l'anglo-américain à plein nez. Gâchis que ce tourisme là (je sais, nous y participons aussi); d'un paradis, on fait un camp de vacances médiocre et laid. C'est à l'image de ce qui se passe en Thaïlande et dans de nombreux autres pays du monde. c'est le tourisme de masse, les billets d'avion à des prix accessibles, les grandes transhumances. Le voyage présente l'avantage de ne plus être destiné à une élite argentée mais les endroits les plus beaux sont abîmés, sinon massacrés. Dommage.

Dimanche 13 octobre : dernière matinée plage. A 13h00, nous prenons un bateau pour le port de Krabi, où nous arrivons à 14h30. Taxi collectif jusqu'à la gare routière puis nous attendons un bus pour Pang Nga. Trajet de 1h30, et 1h30 de bonheur. Le temps revient au beau et le soleil de l'après midi met en valeur de magnifiques paysages, verdoyants, montagnes, rizières, nous sommes vraiment heureux de retrouver un sentiment de plaisir. Le chauffeur roule comme un fou. Nous arrivons à 18h00. Nous trouvons un petit hôtel pas terrible et réservons nos billets pour l'excursion dans la baie de Pang Nga, prévue pour le lendemain. Dîner dans une gargote du village (très pimenté...) et dodo.

Lundi 14 octobre : Après avoir réservé nos billets pour Bangkok, nous partons à 8h00 pour notre balade. Une 'longue queue', sorte de pirogue, nous attend à l'embarcadère. Notre 'conducteur' est très sympa et nous ne sommes que les trois avec lui. C'est quand même plus sympa.

Mardi 15 octobre : arrivée à Bangkok où nous nous installons dans un petit hôtel sympa, même si les chambres sont minuscules. Le nombre de filles travaillant dans cet hôtel nous laisse supposer qu'une certaine prostitution doit y régner. Cela n'est pas voyant, mais de toute manière, nous sommes dans un quartier réputé pour. Il est d'ailleurs assez sordide de voir attablé à des terrasses, de nombreux occidentaux, parfois de notre age, avec une thaïlandaise sur les genoux. Autre aspect trop connu de la Thaïlande. Après la reconfirmation de notre vol à l'agence de la Bangladesh Biman (si, cela existe...), nous prenons le bus pour aller visiter un site à 30 km de la ville nommé 'Ancient city'. En fait, il s'agit d'un parc où de nombreuses copies de bâtiments thaïlandais de la grande époque du royaume de Siam ont été construites. Ceci a été décidé et financé par le concessionnaire Mercedes de Thaïlande, qui y a parait-il laissé sa fortune. On aurait pu craindre un truc très kitch mais en fait, c'est extrêmement intéressant. les reconstitutions sont tout à fait honorables et le parc très agréable. Nous passons une excellente après-midi, à l'abri du soleil. Retour laborieux à Bangkok, pris dans les embouteillages de la ville.

Mercredi 16 octobre : Visite du musée de Bangkok, présentant de belles collections de statues et bas reliefs, plus ennuyeux dans sa partie ethnologie et historique. Visite également du musée d'art moderne, sans grand intérêt, mais on ne peut pas trop en demander à ce niveau. L'aprés midi est consacrée aux achats et au shopping. Les magasins regorgent de contrefaçons de qualité douteuse, souvent.

Jeudi 17 octobre : Départ dès 6h00 pour le marché flottant de Damnoern Saduak. Nous parcourrons les 100 kilomètres en...3h30. L'horreur.Nous arrivons déjà bien tardivement. Le marché ferme à 11h00. Nous louons une longue queue pour visiter les Kongs. La balade est sympathique, les vendeurs et les acheteurs commercent directement de pirogue à pirogue. Les multiples canaux sont jalonnés de maisons sur pilotis. Nous constatons cependant qu'il y a presque plus de barques de touristes que d'autochtones... Nous déjeunons sur place est partons ensuite pour Nakhon pathon avec le plus grand Chedi de Thaïlande (127 m). Retour à Bangkok pour les derniers achats.

Vendredi 18 octobre : Nous quittons l'hôtel à 11h00, le vol pour Dacca n'est qu'à 15h00. Nous retrouvons notre superbe aéroport de Dacca. Nous sommes les premiers à arriver pour le vol international qui va partir sur l'Europe. Au fur et à mesure, les quelques vols arrivent des autres destinations asiatiques (Inde, Népal...) Finalement, nous nous retrouvons un bon nombre à la cafétéria où l'on nous sert un repas. Je repense encore à toute cette nourriture jetée dans des grosses poubelles - personne ne mangeant réellement - dans un des pays les plus miséreux du monde... On ne sait pas ou vont aller les poubelles... pagaille monstre pour récupérer les passeports demandés à l'arrivée. Sibylle fait la distribution à haute voix. Les fonctionnaires nous regardent avec un sourire apathique... Décollage pour Dubaï où la visite du Duty free offre un contraste pour le moins saisissant avec celui de Dacca. Arrivée à Paris le lendemain matin.

Fin de notre périple en Thaïlande.

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