Allemagne

 

"Die Weser war voll Treibeis. Wir Jungen versuchten, mit langen Stöcken die Kleineren Schollen zu zerschlagen und wagten auch wohl hin und wieder einen Sprung aufs Eis. Bei uns stand Peter Peine, mein Freund. Er will Schiffer werden...

(von Heinrich Scharrelmann)

 

Carnet d'un voyage effectué en août 2004. Trois semaines, en famille, et en voiture. 5000 kms environ, et un grand tour en passant, en autres, par Cologne, Hambourg, Hanovre, Berlin, Dresde, Nuremberg et Heidelberg.

Rédaction du carnet : octobre 2004

 

Mes expériences antérieures de l'Allemagne

De par mes origines, tant géographiques que génétiques, je suis assez proche de ce pays. L'allemand fut ma première langue vivante et je l'appris à l'école une dizaine d'années. Mes dispositions pour les langues étrangères n'étant pas exceptionnelles, j'ai beaucoup perdu, mais c'est toujours avec plaisir que j'essaie, lorsque l'occasion se présente, de m'exprimer de nouveau dans la langue de Goethe. Le son, le timbre, l'intonation de l'allemand me sont familiers, plaisants ; à la différence de l'anglais, qui est une langue que je n'aime pas et que je pratique par pure obligation, sans enthousiasme ni aucun talent (c'est le moins que l'on puisse dire...).

Ce périple n'était pas pour moi une découverte de l'Allemagne : j'y ai déjà effectué plusieurs séjours. Mon premier séjour dans le pays fut effectué dans le cadre d'un échange scolaire, en 1977 (cela me rajeunit pas...). Il s'agissait d'un échange avec un lycée de Berlin ouest (Tegel-Spandau). A cette époque, Berlin était encore une ville encerclée par la RDA. Hors de question de mettre un pied à Berlin Est, d'autant plus que nous avions utilisé un train militaire pour venir. J'ai également très longtemps correspondu avec une jeune fille allemande de mon âge, Susanne (Strate-Schulze), qui habitait en Rhénanie Westphalie, à Lage Lippe exactement, et chez qui je me suis rendu plusieurs fois. Après de longues années de relations épistolaires, nous nous sommes perdus de vue... surtout par ma faute... (Message personnel : Susanne, si tu lis ces lignes, écris moi !). Un passage en 1988 à Munich, sur la route d'Istanbul. Ensuite, une redécouverte de Berlin, en 1990, avec le mur qui venait de disparaître et la possibilité de visiter librement Berlin Est (ambiance "Good bye Lenin"!). Un voyage à Cologne et Bonn en 1992, à l'occasion du carnaval et enfin, une traversée de la Bavière en voiture en 2003 pour rejoindre Vienne et Budapest. 

Et pourquoi donc ce nouveau voyage ?

Partir en vacances en Allemagne peut paraître pour beaucoup comme quelque chose d’assez peu enthousiasmant. Il est vrai que ce n’est pas une destination touristique très prisée. D’ailleurs, des millions d’Allemands désertent chaque été leur pays pour se retrouver sur les plages du bassin méditerranéen ou partout ailleurs dans le monde. Et pourtant, ce voyage de trois semaines, que nous avons décidé d’entreprendre en famille en cet été 2004, nous a donné beaucoup de satisfaction : l’Allemagne est un grand pays qui présente de nombreux attraits, tout dépend bien sûr ce que l’on y cherche. Pour notre part, urbains, aimant l’art et les musées ainsi que l’architecture, nous avons été tout à fait satisfaits. Si l’on cherche des vacances vertes, sans avoir pratiqué ce type de séjour, je pense que l'Allemagne propose également de nombreuses ressources. C’est sûr, pour la plage et les palmiers, il vaut mieux aller voir ailleurs !... quoique, la mer Baltique offre de belles plages de sable (avec une eau à 17 degrés, certes…).

Nous avons décidé d’entreprendre ce voyage en terre germanique pour plusieurs raisons : d’abord, l’âge de notre plus jeune fille, Apolline, trois ans, ne nous permettait pas encore d’envisager un voyage lointain trop difficile. Bien qu’elle soit déjà rodée, la petite (!), puisqu’elle a fêté ses un an en Croatie et ses deux ans en Hongrie. Notre grande fille Armance, quant à elle, est déjà rôdée aux destinations plus exotiques. Ensuite, l’attrait des villes et de l’art : les musées allemands et la peinture qu’on y trouve nous attirait depuis longtemps. Enfin, une certaine simplicité d’organisation et la perspective d’un voyage confortable.

Le périple :

Notre parcours fut essentiellement urbain. Il consista à découvrir tout un chapelet de villes le long d’une grande boucle dans le sens des aiguilles d’une montre, principalement dans les 2/3 nord du pays. Comme nous connaissions déjà un peu la Bavière (principalement Munich, au sud), nous délaissâmes le sud. Notre périple fut le suivant :

Carte du parcours

 

Au total, ce fut donc plus de 5000 kilomètres parcourus depuis Paris, même si le vrai voyage débuta de notre terre natale des Vosges. En trois semaines, nous n'avons pas chômé.

L’organisation :

Le transport : beaucoup de routes et surtout d’autoroutes, des bagages pour trois semaines et pour quatre personnes, mieux vaut disposer d’une bonne berline. J’ai donc loué une Renault Scenic, voiture familiale que j’affectionne.

Les hôtels : je n’avais pas envie, en fonction du programme chargé que je m’étais fixé, de galérer et perdre du temps à chercher les hôtels sur place. Je décidai donc de tout réserver à l’avance. Cela figeait bien sûr le parcours, mais celui-ci me semblait cohérent donc sans surprises particulières à attendre. Pour ce voyage, je choisis donc d’exploiter au maximum les possibilités proposées par le groupe hôtelier Accor, bien implanté en Allemagne avec ses enseignes Novotel, Mercure, Suite Hotel, etc… L’avantage, en Allemagne précisement, est que ce type d’hôtels fait plutôt le plein pendant les périodes d’activité  (business oblige) et que les tarifs promotionnels fleurissent pendant les congés. Après de nombreuses recherches sur le site internet du groupe Accor, qui m’occupèrent nombre certain de soirées, je réussis à concocter un petit parcours sympathique en hôtels 3 ou 4 étoiles pour un prix moyen d’un peu moins de 55 € la nuit en moyenne : ce qui n’est tout de même pas trop cher, il faut en convenir, pour loger quatre personnes dans un pays comme l'Allemagne. Les hôtels Accor logent souvent les enfants gratuitement, avantage très estimable dans notre cas. Certes, ces hôtels sont assez standard dans leur conception et n’ont pas un cachet fou, mais ce n’est pas ce que nous recherchions par rapport à notre budget : nous privilégions l’aspect pratique et l’espace. Après coup, je suis très satisfait de mon choix initial : nous n’avons eu aucune mauvaise surprise, et même parfois au contraire de très bonnes, tant sur le confort que sur le rapport qualité prix par rapport au niveau de vie du pays. Il existe bien évidemment des hôtels garnis et des chambres à louer chez l'habitant ; peut être aurions pu trouver des chambres doubles moins chères unitairement, mais comme il aurait fallu en prendre deux…

Les repas : comme pour les hôtels, nous ne partions pas pour un parcours gastronomique. De toute manière, sur le sujet, je ne crois pas que l’Allemagne soit une référence internationale. L’objectif était donc de se nourrir correctement (on évite les sandwichs !), à moindre coût, et surtout calmement… effectivement, prendre tous les repas au restaurant avec 2 enfants plutôt difficiles à nourrir devient vite ruineux et fatigant… Nous nous débrouillâmes donc comme nous pûmes… Les repas du midi furent tout de même toujours pris au restaurant. Et pour cela, l’Allemagne proposent quelques solutions assez économiques que l’on aimerait voir en France plus souvent : d’abord, la chaîne de restaurant Nordsee, positionnée entre le fastfood et la cafétéria, qui propose des plats à base de poisson. Propre, suffisamment confortable, permettant une nourriture équilibrée pour un prix honnête, on trouve cette enseigne dans presque toutes les villes. Cela nous permettait de manger pour 25 euros environ pour 4 personnes, boissons incluses. Ensuite, les cafétérias de grands magasins (comme les Karstadt), que l’on trouve dans toutes les moyennes et grandes villes : là aussi, très propres et confortables, on se sert et l’on paie au poids, parmi un grand choix de mets. Pas d’attente, pas de gâchis, on dépense en moyenne 30 euros pour 4 personnes. Je précise tout de même que nos repas ne sont jamais gargantuesques et que nous ne prenons jamais de menus entrée/plat/dessert. Nous utilisâmes également une autre chaîne très présente en Allemagne, Maredo, plus classique dans le service mais encore d’un coût raisonnable pour un repas à peu près équilibré. Enfin, à plusieurs reprises, nous nous sommes repliés sur des petits restaurants du cru où il est toujours possible de trouver des plats corrects sans dépasser 30 à 35  euros pour 4 personnes. Ceci m’a fait constaté quand Allemagne, il semble revenir moins cher de se nourrir au restaurant quand France, tout du moins à Paris. C’est un préjugé qui tombe sur la cherté de la vie dans ce pays : cela ne sera pas le seul.

Pour le petit déjeuner et le dîner, cela fut plus amusant… Souhaitant ardemment éviter tout stress avec les enfants (les journées de visite et de route étaient  déjà bien chargées…) et également de faire exploser le budget, je choisis donc l’option « camping » ! : doté de notre petite valisette magique qui se transforme en table pour quatre personnes (achetée 20 euros chez Carrefour) et de notre valise kitchenette (toute intégrée !) que j’avais préparé avec soin, nous décidâmes donc de squatter clandestinement nos chambres d’hôtel pour y prendre nos repas. Heureusement, celles-ci étaient généralement suffisamment vastes pour déplier tout cela. Je précise, au cas où un employé du groupe Accor lisait ces lignes, que nous prenions toutes les précautions nécessaires pour ne rien salir et que nous ne cuisinions généralement pas des sardines à l’huile… Par contre, nous squattions assidûment tous les minibars pour y stocker yaourts et fromages ! Ceci fait que chaque jour, nous avions dans le programme notre petite étape supermarché, où les enfants se faisaient un plaisir de choisir ce qu’ils voulaient manger. Et nous de contrôler tout de même un certain équilibre alimentaire. Les repas familiaux se passaient donc tranquillement, devant la télé et des dessins animés en allemand. Cela donnait parfois aux parents un peu de répit... Cette idée de repas à l’hôtel n’avait pas vraiment enthousiamé Sibylle lorsque je lui avais proposé, mais, à l'expérience, elle a assez rapidement convenu que c’était une excellente solution. Le plus amusant était d’éviter de trop nous faire remarquer avec notre attirail de campeur : Nous rencontrions parfois dans les ascenseurs des clients avec leurs valises Vuitton et leur housses à vêtements Lancel ! mais comme dit la devise des Novotel : « vous êtes ici chez vous » !

Mais maintenant, passons au récit du voyage, au jour le jour...

Suite