Allemagne

 

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Mardi 3 août 2004

Nous quittons Cornimont et nos Vosges natales vers 7h30. La voiture est bien chargée ! Passage par Nancy et Metz et entrée en Allemagne par le Luxembourg. Notre première étape sera la ville de Trèves. Il s’agit d’une ville de 100.000 habitants, une des plus anciennes d’Allemagne. Elle fut une tête de pont de l’empire romain et même capitale de l’empire occidental au 3ème siècle après Jésus Christ. Le bâtiment le plus notable à voir est la Porta Nigra, porte monumentale qui est le plus vaste édifice romain sur le sol allemand, remise en état par Napoléon.

Trèves

 

Nous stationnons notre voiture dans un parc couvert : il y en a beaucoup dans les villes allemandes, ce qui permet de rendre les centres piétonniers. C'est tellement plus agréables que dans nos villes françaises, asphyxiées par l’automobile. Le prix du stationnement est variable, le plus souvent 1 euro de l’heure environ. Nous commençons la visite de la ville par la Porta Nigra, puis la cathédrale, d’une architecture romane primitive, massive et austère, et du centre piétonnier, agréable et commercial, avec quelques jolies maisons. Nous déjeunons dans un restaurant en terrasse, puis vers 14h00, reprenons la route pour Cologne, située à environ 200 kms. Nous l'atteignons vers 16h30. Première petite galère pour trouver l’hôtel. Il faut se diriger vers le centre de la ville, mais lorsque l’on n’y est pas habitué, les rocades allemandes et la signalisation sont un peu déroutantes. Le réseau autoroutier est très dense dans ce pays et il est parfois impressionnant de constater à quel point les autoroutes et voies expresses s'entrelacent, se croisent, se rejoignent les unes avec les autres.

Nous trouvons enfin notre Novotel, situé à environ un kilomètre de la cathédrale, en bordure de Rhin. Nous nous y installons. Récent et confortable, avec des chambres standards, il n’offre pas de prestations particulières. Comme il n’est pas trop tard, nous décidons de nous rendre à pied au centre ville. Nous connaissons déjà Cologne : nous nous y étions rendu en bus au début des années 1990, lors du carnaval. L’objectif était à l’époque d’y visiter également les musées, mais nous avions malheureusement constatés sur place que ceux-ci étaient fermés pendant la période du carnaval… Nous espérons donc ne pas avoir une nouvelle déconvenue.  Arrivé au centre ville, j’en profite pour vérifier que les musées  sont cette fois-ci bien accessibles (ce qui est le cas, ouf!). 

Cologne est une des plus grandes villes d’Allemagne, avec au moins un million d’habitants. C’est une ville assez moderne, qui n’a pas un très grand cachet architectural, puisqu’elle a été presque complètement détruite pendant la guerre. Mais c’est une ville agréable, avec sa cathédrale emblématique et ses musées de premier ordre.

Nous commençons la visite par la cathédrale, au style gothique flamboyant. Sa construction s’est étalée sur plus de 6 siècles, jusqu’à la fin du 19ème siècle. D’extérieur, elle est d’une couleur noirâtre. Sa nef est impressionnante, puisqu’elle mesure 144 m de long et 43 m de haut. Nous nous baladons ensuite sur l’esplanade contiguë où sont installés le musée Ludwig et le musée Romain Germanique. Nous prenons un café à la terrasse de l’hôtel Dom, luxueux établissement qui donne sur la place. Ensuite, retour à l’hôtel, après avoir fait quelques courses alimentaires. Nous testons pour la première fois notre installation camping pour le repas : cela convient ! Les filles sont un peu fatiguées par cette journée de route, nous resterons donc à l’hôtel pour la soirée, profitant du lobby et du bar pour y boire tranquillement notre café et laisser les filles s'amuser avec les jeux mis à leur disposition.

Mercredi 4 août 2004

Réveil à 9h00. Il nous faut une bonne heure pour se mettre en route, petit déjeuner compris. La journée sera consacrée à poursuite de la visite de la ville. Notre première étape consiste en la découverte du musée Ludwig. Celui-ci est installé dans un bâtiment d’architecture moderne, qui pourrait vaguement faire penser à la fondation Maeght de Saint Paul de Vence. C'est tout de même  moins beau... Son style tranche également beaucoup avec le style gothique de la cathédrale, à laquelle il est quasiment adossé. Ce musée consacre ses espaces principalement à l’art du 20ème siècle, et encore plus particulièrement aux artistes allemands des mouvements expressionnistes, du "Brücke" et du "Blau Reiter" ("cavalier bleu"), trois mouvements que j’affectionne. Nous ne serons pas déçus par ce que nous allons y voir ; les grands peintres sont tous là : Kirchner, Meidner, Muller, Schmitt Rottluff, Otto Dix, Kokoschka… et également quelques autres, non germaniques : Chagall, Léger, Utrillo, Max Ernst… La visite est bien sûr un très grand plaisir.

Cologne

 

Lorsque nous sortons du musée, une petite bruine nous surprend. Nous ne sommes pas du tout équipés pour la pluie et ce premier jour qui prend une tournure pluvieuse nous démoralise un peu : si c’est cela toutes les vacances… (heureusement, cela ne sera pas le cas). Nous nous réfugions donc dans une brasserie pour déjeuner d’escalopes aux champignons et de pommes de terre, plat souvent servi en Allemagne. Une heure plus tard, comme il pleut toujours, nous partons nous réfugier dans le musée Romain Germanique, installé juste à côté du musée Ludwig. On peut y découvrir de nombreux vestiges de la présence romaine dans la ville. Belle collection de mosaïques, de poteries et sculptures mais ce sont surtout les verreries et les bijoux qui me plaisent le plus. Le tout est présenté avec une muséographie aérée et moderne.

Petite pause, toujours à l’abri de la bruine, à la cafétéria confortable du musée Ludwig, quand enfin, la pluie cesse et le soleil réapparaît. Nous prenons alors le chemin des quais au bord du Rhin ; c’est ici que se trouve la vieille ville. Enfin, vieille…les maisons sont très rénovées tout de même. Passage devant l’hôtel de ville, intéressant avec sa tout gothique et son pavillon renaissance, puis nous entrons dans le musée Wallraf Richartz. Installé depuis 2001 dans un bâtiment d’une architecture cubique mais fonctionnelle, il présente sur trois niveaux des peintures du 13ème au 20ème. Les œuvres les plus notables à mon goût sont les œuvres de la fin du moyen âge et les peintures impressionnistes allemandes et françaises (Corinth, Liebermann, Renoir, Sisley…). Une visite de ce musée s’impose, au même titre que le musée Ludwig, dans une découverte de Cologne. Après ces trois visites de musée, les enfants en ont assez : nous reprenons donc tranquillement le chemin de l’hôtel, en faisant un petit tour par le supermarché. Repas, soirée tranquille au lobby de l'hôtel et extinction des feux assez tôt.

Jeudi 5 août 2004  

La visite de la journée sera consacrée à Düsseldorf, distante de 50 kms environ de Cologne. Le temps est de nouveau au beau. Lever à 9 heures et départ à 10h30, avec quelques difficultés pour se repérer dans les enchevêtrements de bretelles d’autoroutes. Une heure plus tard, nous sommes arrivés et stationnons la voiture dans un parking du centre. Düsseldorf, avec 600.000 habitants, est une ville très moderne, centre commercial et financier actif. C’est également la ville de la mode en Allemagne. Architecturalement, elle ne laisse pas un souvenir impérissable, beaucoup de destructions l'ont touché pendant la dernière guerre mondiale. On dit aussi que c’est le plus grand comptoir du monde, entendre par là comptoir de tavernes pour buveurs de bière. Le nombre de terrasses (et de buveurs) est effectivement impressionnant dans le centre. La vieille ville s’étale le long du Rhin et une grande promenade agréable et large permet de s’y promener.

Düsseldorf

 

Deux musées sont à voir dans cette ville : le musée des beaux arts et la collection d’art du land de Rhénanie Westphalie, dont Düsseldorf est la capitale. Afin de soulager les filles, nous ne visiterons que le second, qui abrite les collections de peintures, principalement du 20ème siècle. Une exposition temporaire, d’un artiste américain, Donald Judd, est présentée. Nous retrouverons plusieurs fois cet artiste dans d’autres musées. Il semble avoir la côte en Allemagne. Je n’accroche pas du tout à ses installations qui ressemblent à du design IKEA porté au rang de l’art. Par contre, la collection permanente est tout à fait intéressante. On peut voir de nombreux Picasso, Braque, Picabia, Léger, Ernst. Egalement de nombreux expressionnistes allemands et une très importante collection de Paul Klee, qui travailla quelques années dans cette ville. Après cette visite, nous déjeunons dans un restaurant de la chaîne Maredo et nous dirigeons vers la König Allee, appelée également « Kö », qui est l’artère luxueuse et mode de la ville. Nombreuses boutiques de luxe sur cette artère mais en fait, je la trouve un peu décevante tout de même.

Nous nous reposons ensuite sur les pelouses du parc Hofgarten, vaste espace vert au milieu de la ville, avec ses plans d’eau et ses canards qui amusent Apolline. Nous repartons enfin vers la vieille ville et les bords du Rhin, où nous prenons tranquillement un café à une terrasse qui domine le fleuve. Il fait presque 30 degrés. Düsseldorf n’est pas une étape incontournable mais le beau temps, la nonchalance de l’été et son très beau musée ont rendu cette journée agréable. Retour sur Cologne vers 17h00 avec quelques détours involontaires successifs, par erreur d’aiguillage, au point que nous doublons presque la distance entre les 2 villes… Il faut que je m’améliore sur la question des itinéraires… Course au supermarché et soirée à l’hôtel, les filles ne semblent pas prêtes à repartir découvrir Cologne le soir.

Vendredi 6 août 2004

Lever à 7h30 pour les préparatifs de départ. La journée sera consacrée en grande partie à la route, avec plus de 400 kms à rouler pour rejoindre Hambourg. Le rangement des bagages nous prend 2 bonnes heures… Pour 10 heures, nous sommes sur la route. Nous passons par Dortmund, puis Münster, où nous décidons de déjeuner. Münster est une cité d’environ 300.000 habitants. C’est une ville universitaire. Nous en visitons la cathédrale, de style roman, puis la rue principale, très jolie, avec ses maisons à pignon bien restaurées, d’architecture gothique, baroque ou renaissance. Nous déjeunons de poisson dans un restaurant Nordsee, bien pratique et économique (et pas mauvais du tout) ; nous y retournerons d’autres fois, puisqu’il y a un restaurant Nordsee dans chaque ville, ou presque, en Allemagne.

Münster

 

Nous reprenons la route vers 14h00. L’autoroute A1 qui monte vers Hambourg est très chargée et nous avons quelques forts ralentissements. Il y a tellement de camions sur ces autoroutes allemandes. Vers 17h00, nous atteignons enfin les faubourgs de Hambourg, et nous ne galérons pas trop pour trouver notre hôtel : un Suitehotel. Nous avons découvert cette nouvelle chaîne du groupe Accor en Autriche, à Vienne, lors de notre étape sur la route de Budapest, au mois d’août 2003 (fameux été tristement célèbre pour sa canicule, de Paris à Budapest, nous n'avons vu que des campagnes brulées). Ces SuiteHotel sont d'un concept novateur qui nous convient parfaitement : une grande chambre de 30 m2, avec un grand lit et deux lits d’appoint, une petite kitchenette avec frigo et micro-onde, le tout aménagé de manière design et chaleureuse. De plus, cette chaîne fait des tarifs week end pour les nuits du vendredi au dimanche, à 139 € le tout, une aubaine.

A Hambourg, l’hôtel est installé dans une grande tour de 17 étages, ce qui en fait sans doute un des plus grands hôtels de la ville. Aucune surprise sur la chambre, c’est exactement la même qu’à Vienne. On y perd sans doute en personnalisation mais le rapport qualité prix est excellent. Cette nouvelle chaîne se développe beaucoup depuis 2002, surtout en France, mais un nouvel établissement vient de s’ouvrir à Hanovre et un autre ouvrira à Berlin en 2005 : une opportunité si l’on veut visiter ces villes le week end (si le tarif est maintenu, sinon 89 € la nuit en tarif normal).L’hôtel est installé pas très loin du centre, à quelques centaines de mètres de la gare centrale. Je laisse Sibylle et les filles s’installer pour partir au ravitaillement. Le quartier est habité par pas mal de Turcs et je ne trouve aux alentours qu’un supermarché qui leur est destiné. Dur de faire des courses… mais il y a des fruits, du pain et quelques autres aliments de base qui permettront tout de même de dîner, dont tomates au fromage de chèvre et baklavas ! Par contre, pas une goutte d’alcool, ni dans les boutiques aux alentours… Un comble, être à Hambourg et ne pas trouver de bière à acheter !

Vers 20h00, nous partons pour une petite ballade à pied, au bord du Ausbenalster, proche de l’hôtel, vaste plan d’eau au cœur de la ville, très chic au vu des très cossus immeubles qui le bordent. La soirée et belle et douce. Vers 21h30, nous rentrons à l’hôtel. Les filles et Sibylles se couchent, j’en profite pour descendre au lobby consulter ma messagerie sur le poste internet mis à disposition gratuitement et préparer la journée du lendemain en sirotant tout de même une bière du distributeur.

Samedi 7 août 2004.

Lever un peu tardif, 9h30. Le temps est toujours splendide. Nous partons à pied à la découverte de la ville. Hambourg est une ville de 1.700.000 habitants, la seconde d’Allemagne. C’est une ville hanséatique à l’histoire ancienne, puissante capitale économique active, avec ses industries et ses services, et son port, le plus important d’Allemagne. C’est également une ville très riche et cosmopolite. Nous commençons notre visite par le musée des Beaux Arts, un des plus grands d’Allemagne, installé près de la gare centrale. Deux bâtiments, un ancien, d’architecture classique du 19ème siècle, et un moderne, cubique (comme semble beaucoup l’apprécier les Allemands), qui abrite les collections contemporaines. Là encore, belle collection de peintures françaises (impressionniste particulièrement) et évidemment de nombreux artistes allemands du 19ème siècle et début 20ème : un régal. Nous nous  posons quelques minutes à la cafétéria et partons ensuite visiter partiellement la partie contemporaine, les filles étant un peu fatiguées. Nous partons ensuite vers le centre tout proche et l’hôtel de ville, avec son haut beffroi. C’est aujourd’hui samedi, et une forte foule déambule sur la place et toutes les rues avoisinantes, très commerçantes.

Hambourg

 

Nous déjeunons à la terrasse d’une brasserie, sur une place ombragée, un peu en retrait et au calme. Nous continuons ensuite notre ballade vers l’Elbe et ses canaux. L’activité est beaucoup moindre ici car ce sont des immeubles de bureaux qui y sont installés. On peut voir les docks, nombreux bâtiments en brique rouge, massifs, témoins de la splendeur passée (et encore actuelle) de l’activité portuaire de Hambourg. Longue ballade sous un soleil très brillant et chaud qui nous ramènera à l’hôtel vers 17h00. Il nous faut faire des provisions pour le soir et la journée du lendemain, car c’est dimanche, et tout risque fort d’être fermé. Le menu ne sera pas très varié : tomates et fromage de chèvre, et on a encore oublié de ramener de la bière du centre ville !

Hambourg - le Binneralster

 

Après un peu de repos et le repas, nous repartons vers 19h30 en ville, cette fois-ci en voiture, et nous stationnons au centre, pas très loin de l’hôtel de ville. Nous faisons le tour du Binnenalster (plus petit que le Ausbenalster), le plan d’eau central de Hambourg, autour duquel sont installés de grands immeubles cossus et de nombreux hôtels. La ballade est très agréable dans la douceur de ce soir d’été. Beaucoup de monde aux multiples terrasses, pour boire des bières ou manger des glaces (les deux activités pratiquées assidûment par les Allemands en matière d'alimentation…). Les vues sur la ville et les différentes flèches des églises sont très belles : Hambourg est une ville qui me plait vraiment bien. A la fin de notre tour, nous nous dirigeons de nouveau vers la place de l’hôtel de ville, sur laquelle se déroule un concert de hard rock allemand, assez assourdissant et visiblement fort apprécié par une foule joyeuse et  débonnaire. Apolline semble apprécier aussi puisqu’elle se déhanche dans sa poussette. Tout ceci me laisse une image très sympathique de l’Allemagne ; foule de tout âge, cool ou chic, mais dans l’ensemble unanimement joyeuse. La bière coule à flot : à Hambourg, on ne sort pas sans sa Warsteiner à la main ! je remarque tout de même qu’il y a dans la foule assez peu d’étrangers dans l’ensemble, hormis des personnes d’origine turque, dont la communauté est très fortement représentée en Allemagne. Vers 22h00, nous rejoignons l’hôtel.

Dimanche 8 août 2004

Aujourd’hui, c’est l’anniversaire d’Apolline. Trois ans ! La pauvre n’a jamais une fête d’anniversaire digne de ce nom. Elle la passe toujours à l’étranger et nous ne sommes jamais en condition pour lui faire un gâteau… Ses un an en Croatie, ses deux ans à Vienne, sur la route de la Hongrie, et maintenant ses trois ans à Hambourg. Il est fort à parier que ses quatre ans seront encore dans un autre pays (je ne sais pas encore lequel), et je m’en réjouis d’ailleurs ! Nous lui avions acheté la veille tout de même une petite poupée et un ours en peluche, pour ne pas être trop indigne. Le gâteau sera tout de même savouré en rentrant en France avec ses grands parents. Lever à 8h00 et départ à 9h30 pour Lübeck, à une cinquantaine de kms de Hambourg, et très proche de la mer Baltique.

Lübeck est une ville de 200.000 habitants, qui fut une cité puissante à la tête de la ligue hanséatique. Elle est inscrite au patrimoine mondial de l’UNESCO. Il faut reconnaître qu’elle abrite de nombreux bâtiments anciens et que les nombreuses flèches d’églises qui tranchent l’horizon lui donne une allure certaine. Elle ne sera pas cependant un de mes meilleurs souvenirs d’Allemagne. Le temps lors de la visite fut très beau, mais j’ai trouvé la ville un peu froide et vide, sans doute parce que nous étions dimanche et qu’il y avait assez peu de monde dans les rues. L’architecture est assez moderne, les destructions de la guerre ont dû être conséquentes.

Lübeck

 

Cette ville évoque également pour moi quelques souvenirs familiaux pas très heureux puisque mon grand père maternel (Camille Claudel) y fut prisonnier quelques années pendant la seconde guerre mondiale (c’était tout du moins dans la région) : Dure période quand j’y repense : séparé de sa famille pendant 6 années, avec la faim et la solitude. Ma grand-mère, seule et sans beaucoup de moyens pour élever sa fille, dans un état de quasi disette presque continu. Ma mère, qui n’a pas vu son père entre les âges de 7 et 13 ans. Bien sûr, mon grand père a eu la chance de rentrer. Mais tout de même, je ne me rendais pas vraiment compte lorsque j’étais jeune ce que signifiait son attachement à l’état d’ancien prisonnier de guerre qu’il avait. On ne réfléchit et médite sans doute pas assez à l’état de paix et de confort dans lequel nous vivons pour la plupart dans notre pays depuis la fin de la guerre. Tout ceci est si fragile.

La ville ancienne est établie sur une île formée par les deux bras de la rivière Trave. Nous y stationnons et parcourons le centre à pied. Les monuments notables sont la porte Holstentor, tour fortifiée du 15ème siècle, à l’entrée de la ville. C’est un monument emblématique en Allemagne, il apparaissait sur un billet de banque en DM. L’hôtel de ville, construit à partir de 1250, mélangeant style gothique et renaissance, et l’église Sainte Marie, adjacente à l’hôtel de ville, réputée comme une des plus belles églises gothiques de brique en Allemagne. Déjeuner sur place, dans une petite brasserie au bord de l’eau. Vers 14h00, nous quittons Lübeck pour Travemünde, station balnéaire à 20 kms au nord, donnant sur la Baltique. L’occasion, unique dans notre voyage, de voir la mer.

Travemünde

 

Comme nous sommes dimanche, il y a évidemment beaucoup de monde et la plage de sable fin est bondée. L’occasion est bonne pour les filles de jouer dans le sable et aux jeux mis à disposition des enfants et nous de prendre le soleil. Pas de trempette dans la mer qui est tout de même plutôt froide. La ville ne présente pas un charme fou mais elle n’est pas désagréable tout de même : elle fait bien sûr penser un peu aux stations balnéaires du nord de la France, sur la Manche. C’est également un port d’embarquement pour la Scandinavie. Un élément notable, caractéristique des stations balnéaires de la Baltique, est l’alignement ininterrompu des petites cabines en osier pour se protéger du vent, que l’on peut louer à la journée ou à la semaine. Vers 17h00, nous reprenons la route pour hambourg. L’autoroute est évidemment très chargée, puisque tout le monde a eu l’idée d’aller passer cette magnifique journée à la mer. Arrivée à 18h30, nous dînons puis allons en face de l’hôtel boire un café juste en face dans un restaurant…marocain ! Un bon café qui change de l’eau de vaisselle habituellement servie par ailleurs. 22h00, dodo pour les filles, elles sont fatiguées, nous les mettons à rude épreuve. Je vais me boire une petite bière et écrire mes notes au lobby de l’hôtel.

Lundi 9 août 2004

Lever à 8h30 et départ à 10h00 pour Lüneburg, à une cinquantaine de kms au sud est de hambourg. La route est rapide et avec peu de circulation, je me permet une petite pointe à 180, sur ces autoroutes allemandes réputées à tord sans limitation de vitesse (en fait, c’est très souvent limité à 120, et 60 lorsqu’il y a des travaux, et mieux ne vaut  pas contrevenir). Lünebourg est vraiment une charmante petite ville de 60.000 habitants avec de belles maisons anciennes en brique et à pignon. La ville n’a pas été détruite pendant la guerre, elle garde donc tout son cachet. Il n’y a pas de bâtiments vraiment notables, c’est toute l’ambiance de la ville avec ses petites ruelles et ses jolies maisons qui est intéressante. Le plus attractif est le quartier de l’eau, avec les maisons qui se reflètent dans les canaux. Une sorte de petite France à colmar. Nous déjeunons dans une taverne, sous une porte cochère, d’un menu buffet, pour 6.50 € par personnes, moitié prix pour les enfants : imbattable, puisque c’est copieux et bon. On aimerait trouver plus souvent des adresses comme celle-ci en France. Avant de quitter la ville, nous visitons l’église Saint jean, qui se caractérise par un clocher très penché.

Lüneburg

 

Vers 15h00, nous reprenons la route de Hambourg et décidons d’aller visiter le port que nous n’avions pas encore vu. Une longue promenade agrémentée de cafés et de brasserie longe le chenal. De l’autre côté, les immenses installations portuaires et industrielles. Il est bien sûr possible de faire un tour du port en bateau mais nous ne nous sentons  pas le courage de cette excursion. Il fait vraiment très chaud, au moins 30° et un soleil radieux. En France, la météo est beaucoup moins intéressante…

Nous quittons les quais pour nous diriger ensuite vers le quartier saint pauli, de sulfureuse réputation avec ses sex shop, ses bars mal famés et ses dames de petite vertu. Hambourg est un port international, cosmopolite dont la réputation fut chantée par Brel. En fait, le quartier semble avoir beaucoup changé, et cela devient presque « bobo ». comme nous sommes en journée, l’activité est sans doute moins fébrile qu’un soir de fin de semaine. Stop dans un petit supermarché pour acheter des rafraîchissements et de la bière (ici, on était au moins sûr d’en trouver !). Nous rejoignons la voiture laissée sur le port et regagnons l’hôtel vers 17h00. Je fais quelques courses et après le dîner, vers 20h00, nous repartons vers le centre pour une dernière petite ballade autour du Binnenalster et de l’hôtel de ville. Je garderai vraiment un bon souvenir de Hambourg. L’ensoleillement  et le calme du mois d’août y sont sans doute pour quelque chose.

 

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