Croatie

La côte dalmate (page 2)

Samedi 3 août 2002 : Arrivée à Dubrovnik, Capvat

Premier jour de congé et déjà sur le départ à 7h30 du matin. Les soirées de la semaine précédente ont été mis à profit pour la conception des bagages. Dilemme : comment faire tenir les affaires de quatre personnes, dont l'attirail d'un bébé, pour un voyage de quinze jours, dans deux sacs de voyage ?! C'est que nous n'aurons que le petit coffre d'une Renault Clio pour faire tenir les sacs, la poussette, etc... Sibylle, sous une forte pression et insistance de ma part (!), se résigne donc à n'emporter que le minimum. Notre vol est a 10h30, jour de grands départs, nous assurons une certaine avance avec le taxi. La route est fluide jusqu'à Roissy. Enregistrement rapide mais on ne nous donne même pas les cartes d'embarquement pour le second vol. Espérons que le vol au départ de Paris sera à l'heure, car j'ai quelques craintes sur la correspondance à Vienne pour Dubrovnik : 25 minutes pour changer... Depuis l'achat des billets, je m'inquiète un peu à ce sujet : même si nous ne ratons pas l'avion, j'ai des craintes pour les bagages. Un retour de Jordanie, via Vienne, avec Austrian, nous a déjà valu une absence de bagage à l'arrivée... au retour, c'est toujours moins ennuyeux qu'à l'aller... L'airbus A321 décolle avec du retard  et nos arrivons à Vienne à l'heure où notre second vol doit décoller...cela craint ! En fait, à peine sorti dans le hall, on nous drive vers une autre porte, contrôle de police et délivrance des cartes en un tour de main et nous voilà assis dans le petit Fokker pour Dubrovnik, qui nous a attendu : ça, c'est du "short transit" ! Une heure et demi de vol pour atteindre notre destination. Nous survolons à basse altitude la ville de Dubrovnik, magnifique. L'aéroport se trouve 20 km plus loin au sud. C'est bien sûr un petit aérogare, neuf, puisque les bâtiments ont été gravement endommagés pendant la guerre. Formalités rapides et, oh divine surprise, nous voyons apparaître sur le tapis bagages, tout notre attirail, poussette et siège auto compris ! On nous attend dans le hall d'arrivée pour la livraison de notre voiture de location. Une Clio diesel, toute neuve, mais à l'équipement minimaliste : pas de radio, ni de clim. La recherche d'une voiture de location pour ce pays fut longue, car les prix proposés sont très élevés. Je partais sur un modèle plus familial : les grandes agences (Hertz, Avis) m'annoncèrent des prix exorbitants : 500 à 600 euros la semaine ! C'est finalement par AutoEscape, agence recommandée par le guide du routard, que je trouvais le prix le plus convenable : 250 euros la semaine, mais pour un modèle plus petit et sans les assurances dommages et vol,  (j'utilise celles fournies par ma carte bancaire : voir ma page sur les locations de voiture à l'étranger). Cela reste tout de même assez cher. Nous chargeons donc les bagages : tout rentre dans le coffre, poussette comprise !

Pour cet après midi, il n'est pas question de faire beaucoup de kilomètres. Nous décidons donc de nous rendre dans la petite ville balnéaire la plus proche de l'aéroport : Capvat. En fait, c'est un très bon choix car c'est une petite ville fort agréable, blottie dans une anse maritime. Nous nous rendons dans la première agence que nous rencontrons au centre pour demander une chambre. On nous propose quelque chose à 300 kunas (45 €). Le propriétaire vient rapidement nous chercher en voiture : il s'agit en fait d'un studio avec mezzanine, tout à fait confortable avec sa kitchenette, un peu en hauteur du village, dominant la baie : après coup, une des chambres les plus confortables du voyage. Après avoir posé nos affaires, nous repartons vers le centre pour y passer la fin d'après midi. D'abord, nous effectuons le tour du village, qui s'étend sur une sorte de petite presqu'île dont un chemin en fait le tour. Il n'y a pas de plage mais de nombreux rochers pour se baigner. 

De retour dans la partie centrale du village, nous nous installons à une des nombreuses terrasses autour de la placette centrale pour dîner. Un rapide coup d'œil sur les différentes cartes de restaurant permet de se faire une première idée des prix et ce n'est pas la meilleure surprise du voyage : nous choisissons donc quelques plats simples : omelette et salade de tomate, ce qui de toute manière est bien suffisant pour ce premier soir. Il y a beaucoup de touristes dans cette petite station touristique et la douceur de la soirée au bord de l'eau clapotante du port est bien agréable. Nous avons même droit à un concert à capella devant la petite église du village. Ensuite, passage obligé à la petite supérette du village pour notre approvisionnement : constatation immédiate, les prix sont aussi élevés qu'en France. Nous recherchons particulièrement les petits pots (!), il faut bien nourrir notre goinfre qu'est Apolline. Le choix est assez réduit ; c'est poire banane ou banane poire ! Il va falloir trouver des magasins plus importants... Retour à la chambre, où nous couchons rapidement Apolline, fatiguée par cette journée de voyage et nous nous installons sur notre petit balcon avec Armance pour prendre notre café, sous une magnifique nuit étoilée et la mer et la côte scintillante au loin. Demain, le voyage va vraiment commencer.

Dimanche 4 août 2002 : Presqu'ile d'Orebic

Nuit assez confortable puisque la chambre est spacieuse. Petite mauvaise surprise, le ciel est gris ce matin. Cela doit arriver une fois au mois d'août, c'est pour nous... Comme cela sera le cas tous les jours du voyage, il nous faut presque deux heures pour tout mettre en ordre dans les bagages et préparer les enfants avant de partir (les joies du voyage familial !). Nous quittons Capvat en nous disant que ce village pourrait être de nouveau notre étape pour la dernière nuit. Direction : le Nord. Au sud, il n'y a plus que quelques kilomètres avant d'atteindre la république de Yougoslavie. Nous somme ici dans la partie la plus étroite de la Dalmatie ; la bande de terre Croate qui longe la côte ne fait que quelques kilomètres de large. A l'est, c'est la Bosnie Herzégovine. Nous atteignons rapidement Dubrovnik, que nous dominons par la route nationale. Un stop pour prendre une photographie, la vue est magnifique sur la vieille ville et ses remparts. Dommage que la lumière ne soit pas au rendez-vous. Nous essuyons même quelques gouttes de pluie à la sortie de Dubrovnik, en franchissant le grand pont suspendu. 

Notre destination pour aujourd'hui : la petite ville d'Orebic, au bout de la péninsule de Peljesac, à une centaine de kilomètres de Dubrovnik. Il s'agit du port d'embarquement pour l'île de Korcula, avec la ville du même nom, réputée comme une petite merveille. La route est assez agréable, mais peu roulante et nous mettons au total presque trois heures pour atteindre notre destination. A une cinquantaine de kilomètres de Dubrovnik, nous quittons la nationale pour pénétrer dans la péninsule. L'impression est assez amusante car de tous côtés, on voit la mer entre les collines. C'est caractéristique de la Croatie d'ailleurs, cet aspect assez "incertain" de la côte, où la terre ne finit vraiment jamais, avec toujours une côte, une île visible. Arrivé à Orebic, où il fait de nouveau beau, nous cherchons en premier lieu un restaurant pour déjeuner. Cette petite station balnéaire n'a pas un grand charme sauf le bord de mer piétonnier avec de vieilles maisons de marin en pierre blanche, assez majestueuses et fières. C'est là que nous trouvons un petit restaurant simple avec terrasse les pieds dans l'eau. Repas et service moyen, comme cela sera souvent la cas malheureusement : bon, il est vrai que nous ne ferons jamais dans le festin, plutôt tomate, pizza, omelette, il ne faut pas s'attendre à être servi en livrée! 

Reste maintenant à nous chercher un gîte, et là, c'est la mauvaise surprise : l'office du tourisme (pas très sympa aussi) nous dit que tout est complet. Nous tentons donc le porte à porte dans les maisons qui indiquent des chambres à louer (et elles sont légion !) mais rien de probant hormis une sorte de dortoir un peu sinistre... Nous reprenons donc la voiture et poussons encore un peu plus loin, vers le village de Viganj. Ici, nous arrivons dans une zone de camping, avec des petites plages et beaucoup de véliplanchistes, mais toujours pas de chambre. Le village s'étend sur une longue distance et, en désespoir de cause, je m'adresse à une toute petite agence, qui, ouf, nous dégote une chambre dans une petite maison en retrait de la route, à 35€. Il s'agit d'une chambre double, avec un unique grand lit, certes, assez large, mais rien d'autre. Il va falloir dormir à quatre là dedans... Heureusement, nous avons à disposition une petite cuisine et une salle de bain, et surtout une terrasse sous la vigne qui permettra de s'aérer un peu. Apolline est bonne pour sa première nuit par terre, sur un lit de fortune confectionné avec une couverture ! 

Installé, nous profitons de la plage, du soleil et d'une sympathique terrasse de café dominant la mer, sirotant une bonne bière (assez bon marché en Croatie). Le soir, nous repartons sur Orebic, passant par la case supermarché (un peu plus gros ici). Nous dévalisons le rayon petits pots afin de ne pas être pris au dépourvu ! Puis nous repartons vers le port et le bord de mer. Il y a énormément de monde et surtout des voitures qui attendent pour être embarquées sur le petit ferry à destination de Korcula. La diversité des plaques minéralogiques est impressionnante : beaucoup d'Européens de l'ouest, bien sûr, avec une grande majorité d'Italiens et d'Allemands, mais aussi des plaques de pays de l'est : Hongrie, Pologne, République Tchèque, etc... et également de nombreux bosniaques. C'est extrêmement cosmopolite. Beaucoup de monde se ballade donc sur la très agréable promenade de bord de mer, fermée aux voitures. Nous trouvons un autre restaurant en terrasse très agréable et un peu plus chic, où nous nous permettons un repas plus élaboré de poisson et de viandes grillées. La nuit tombée, nous rejoignons notre voiture et repartons pour Viganj, avec prudence car la route est excessivement étroite et sombre et de nombreuses personnes, et surtout des enfants, se baladent. Nous couchons les filles, Armance dans notre lit (pas le choix !) et prenons notre café sur la terrasse, au calme, savourant ce moment rare de quiétude sans les enfants. 

Lundi 5 août 2002 : Korcula

Nous n'avions pas envisagé de prendre le bac avec la voiture pour aller à Korcula : les guides annonçaient une foule importante au mois d'août et nous l'avons constaté de visu sur le port d'Orebic. Nous avons donc décidé d'une excursion de quelques heures, nous limitant donc uniquement à la ville. Nous abandonnons en début de matinée notre Clio sur le parking du port et nous dirigeons vers le quai du ferry.  On nous indique en fait un petit bateau qui prend les voyageurs sans voiture et qui part plus tôt. A 11 heures, après une demi-heure de traversée, nous atteignons donc le port de Korcula. 


La ville de Korcula

Et c'est une admirable surprise : la ville de Korcula est une petite cité médiévale fortifiée, avec de très jolies maisons de pierre brune et un plan de rues étudié et original. On peut y voir quelques bâtisses plus notables, à l'architecture travaillée et riche. Construite sur une petite presqu'île ceinte de remparts, la vieille ville s'est ensuite étendue vers l'extérieur pour atteindre sa configuration actuelle. Korcula serait, selon les dires, la ville natale de Marco Polo. Nous commençons la visite par le tour des remparts et ne pouvons résister au plaisir d'une terrasse au bord de l'eau, sous les palmiers. 

En cette fin de matinée, la lumière est encore douce, la mer est limpide et le ciel transparent et pur. La côte de la péninsule de Peljesac est majestueuse. Nous visitons ensuite le cœur de la ville, constitué de petites rues pavées très étroites qui montent vers la place principale, où se trouvent les monuments les plus notables ; la petite cathédrale, le palais abbatial et le palais Armeri. Ces bâtiments sont de style divers, romans et gothiques, et la place a vraiment beaucoup de charme. Le coeur de la vieille ville est cependant assez petit, il ne faut guère plus de 10 minutes pour la traverser. Nous repartons ensuite vers le port et cherchons un restaurant pour déjeuner. Ce n'est pas ce qui manque ici car l'endroit est extrêmement touristique et il y a une forte animation. Nous trouvons finalement près du port , un peu à l'écart, une terrasse de restaurant installée au bord de la mer, où nous prenons un déjeuner simple mais bon et bon marché. Nous continuons ensuite notre tour dans la ville nouvelle et grimpons dans les rues supérieures (la ville s'étant étendue à flanc de colline), ce qui nous permet d'avoir une magnifique vue sur la vieille ville et la côte de la presqu'île de Peljesac au loin. 

Nous retournons enfin vers le port, car à 15h00, nous avons notre petit bateau qui nous ramènera à Orebic. Bien sûr, comme souvent, Apolline, avec ses sourires, déride les voisins de voyage. Arrivé à Orebic, nous récupérons la voiture et décidons de visiter la presqu'île jusqu'à son extrémité. Nous reprenons donc la route de notre village d'accueil mais la poursuivons encore sur une dizaine de kilomètres. Comme elle grimpe dans la montagne, cela nous permet d'avoir une magnifique vue sur l'île de Korcula. Nous atteignons enfin Loviste, le dernier village, qui est également une petite station balnéaire. Sans grand charme, elle propose cependant quelques petites plages, qui nous permettent de profiter gentiment du soleil de la fin d'après midi, à l'ombre des pins pour Apolline et Sibylle et à la mer pour Armance et moi. Nous avions prévu de passer de nouveau la soirée à Orebic mais finalement, nous décidons de profiter de notre terrasse sous les vignes : je vais donc acheter quelques victuailles à l'épicerie du village et nous improvisons notre repas sur la table de jardin. La soirée est très douce, et nous allons prendre un café dans à une terrasse de café du village, installée sur la grève. La soirée se termine agréablement et nous sommes très heureux de notre journée, particulièrement de notre visite à Korcula.

Mardi 6 août 2002 : La riviera de Makarska et Split

Après les préparatifs des enfants et des bagages et un consistant petit déjeuner sur notre terrasse, nous quittons peu avant 9h30 Viganj pour nous rendre de l'autre côté de la presqu'île, à une quinzaine de kilomètre, à Trpanj. C'est là que nous prendrons un ferry pour Ploce, sur la côte. Ceci nous évite de redescendre toute la presqu'île vers le sud et de remonter ensuite vers Ploce par la route vers le Nord, ce qui fait au total une bonne centaine de kilomètres d'économisé. La route pour Trpanj (j'ignore la prononciation exacte...) est jolie et le village en lui même, petite station balnéaire, est sympathique également. Nous y restons une petite heure, profitant des agréables terrasses de café du bord de mer. J'ai préalablement placé la voiture dans la file d'attente d'embarquement et acheté les billets pour la traversée au guichet de la Jadrolinija, la compagnie qui gère la majorité des ferries de Croatie. La bateau arrive vers 11h00 et nous embarquons rapidement. C'est un petit ferry qui embarque une quarantaine de voitures. La traversée est rapide (une heure) et agréable. 

La ville de Ploce est par contre assez sinistre : installations industrielles, HLM un peu décrépies, ce n'est pas un lieu de villégiature. Nous quittons donc rapidement l'endroit pour remonter vers le nord par la route de la côte. Notre intention première était de nous poser pour une nuit dans une station balnéaire de la riviera de Makarska, cette bande de côte d'une cinquantaine de kilomètres dédiée au tourisme balnéaire, avec de nombreux villages et lieux de villégiature, mais il n'en fut pas ainsi : en effet, Makarska passée (c'est une assez grosse ville qui ne nous intéressait pas), nous nous rendons à Brela, petite cité balnéaire en contrebas de la corniche et réputée agréable, et nous découvrons qu'il y a en fait une foule considérable. C'est presque identique à la Côte d'Azur... On nous indique, dans deux agences visitées, que c'est plein partout. Ceci n'arrange pas nos affaires mais c'est sans regret que nous quittons Brela car cette cohue ne nous plait guère.  Nous poussons jusqu'au village d'Omis, toujours sur la côte, mais là aussi, on nous indique qu'il n'y a plus rien à louer sur la côte. Je fait même du porte à porte, sans succès. Ce ne sont pourtant pas les chambres à louer qui manquent, il y en a quasiment une pancarte à chaque maison. Nous prenons donc le parti de déjeuner dans un petit restaurant pour réfléchir à ce que nous faisons. Sans les enfants, ceci ne nous aurait pas inquiété outre mesure, mais les contingences de logement prennent de l'importance dans notre configuration familiale !

Il ne nous reste qu'une alternative : rejoindre Split ; sans doute aurons nous plus de chance d'y trouver un gîte. Nous arrivons dans les banlieues de la ville vers 17h00 et cela roule très mal. On ne peut pas dire que l'entrée sur Split soit agréable, avec ses immeubles et HLM grises. En plus, le ciel est jaunâtre et la pluie menace, et enfin, les enfants qui fatiguent : bref, nous sommes un peu stressés. Nous avons bien du mal  à nous repérer et cette ville est de plus bourrée de sens uniques. je manque de renverser une moto en tournant sur une grande avenue... Enfin, nous nous trouvons sur le port et au pied de la vieille ville. Je me stationne sur le parking payant, hors de prix, mais il est proche de l'office du tourisme, d'après le plan. De toute manière, les alentours de la vieilles villes sont totalement encombrés. 

Nous empruntons la petite rue souterraine avec des boutiques qui nous mène directement au sein des seins de la ville. Et là, il faut avouer que c'est une véritable surprise. Une place avec des colonnes romaines ; le péristyle, un campanile, un mausolée, qui est en fait la cathédrale, des bâtisses élégantes, mélangeant différents styles (gothique, renaissance, néo-classique). Si nous n'avions pas la pression de la recherche d'un gîte, nous aurions sans doute mieux savouré cette somptueuse surprise. La première réaction de l'employée de l'office du tourisme, installé sur la place, m'inquiète beaucoup, lorsque je lui demande si une chambre et disponible. Elle empoigne tout de même son téléphone et je vois à son expression que quelque chose semble être libre. Il y aurait une chambre, à 300 kunas, et une personne vient nous chercher.

 Trois minutes après, une jolie Croate, nommée Milena, vient nous retrouver et nous conduit, à quelques mètres seulement de là, dans une très vieille maison, mais à un appartement restauré, en retrait de la rue et calme. L'appartement est un trois pièces, visiblement actuellement dédié à l'accueil des touristes. Une chambre est occupée par un couple (invisible !) et nous disposons pour notre part d'une très grande chambre, avec un lit et un canapé, avec salle de bain et une cuisine à disposition. C'est le rêve ! en plein centre ville, ce que nous aimons, confortable, calme, nous permettant de manger, d'isoler Apolline pour son sommeil. J'adore ce sentiment que l'on ressent, après une galère de voyage, lorsqu'on trouve un gîte approprié, ce qui permet de décompresser et de savourer le plaisir d'être ailleurs et de celui de la découverte : bref une sorte d'euphorie. Il est clair que notre confort et notre localisation ont grandement participé à notre impression sur Split ;  une ville qui nous a profondément séduit.

Split se caractérise donc par une configuration tout à fait originale. La vieille ville est en fait installée dans le périmètre d'un grand palais romain, le palais de l'empereur Dioclétien, presque deux fois millénaire. Les monuments les plus notables ont traversé les époques mais les nouvelles constructions se sont accumulées au cours des siècles ce qui fait que la ville, aujourd'hui, présente une mosaïque de styles et fournit ce contraste saisissant, surtout pour la place centrale, le péristyle. Des remparts entourent la vieille ville et on y accède donc par des portes. On circule à l'intérieur de l'enceinte par l'intermédiaire de petites ruelles très étroites et où, bien sûr, la circulation automobile est bannie. Après notre installation et un petit repos bien mérité, nous partons donc pour une première découverte de la ville. Nous nous rendons vers le port, avec la façade maritime de la ville. C'est en fait une grande esplanade, en grande partie piétonne, avec une large promenade arborée.


La campanile de Split


Vue sur Split

Il y a tout le long de cette promenade des terrasses de café et l'animation est intense : beaucoup de touristes, de restaurants, des spectacles de rue. L'ambiance est à la flânerie, joyeuse, dans la douceur du début de soirée. Il y a une franche atmosphère estivale fort sympathique. Nous remontons ensuite à l'intérieur de la ville par les petites ruelles, tombant de ci, de là, sur des places et des jolis petits palais. Ici également, de nombreuses terrasses, magasins et une foule très importante. 

Nous recherchons un petit restaurant cité par le routard, installé dans une cour intérieure d'un ancien palais. Cela s'avère une excellente adresse, au cadre vraiment très agréable, à la cuisine recherchée et à l'addition pas trop salée. Dommage qu'Apolline, énervée par cette longue journée, ne nous laisse pas trop le temps de profiter de ce moment, surtout que le service est tout de même un peu long, notre pauvre serveur sympathique ne sachant pas où donner de la tête. Retour enfin à notre appartement, pour mettre Apolline, qui n'en peut plus, au lit et profiter tranquillement d'un petit café pour étudier la suite du voyage.

Mercredi 7 août 2002 : Trogir, Salona

Nous allons rester deux journées pleines, installés à Split. Cette première journée sera consacrée à la visite de Trogir, petite cité moyenâgeuse située à 22 kilomètres au nord. Nous quittons Split vers 10h00 et atteignons Trogir une bonne demi-heure après. Le Routard indiquait que cette petite ville souffrait de gros embarras de circulation et la réputation n'est pas usurpée. 

Nous mettons près d'une demi-heure à trouver un stationnement. La vieille ville de Trogir se trouve sur une petite île au milieu d'une rivière, proche de l'embouchure de la mer. Classée au patrimoine mondial de l'UNESCO, c'est une très jolie cité entourée de remparts, avec de petite ruelles et un ensemble homogène au niveau architectural, composé de vieilles maisons en pierre de taille. On peut y voir de plus notable : la cathédrale, avec son portail du 15ème siècle, et en face, le palais Cipiko, au style vénitien. Le tour des remparts est agréablement aménagé en promenade, avec des bateaux qui accostent sur les berges. 


Trogir

Nous nous baladons en large et en travers dans le coeur de la ville, qui n'est tout de même pas d'une très grande taille. Il y a bien entendu énormément de monde ici. Nous déjeunons dans un petit restaurant en plein air au pied des remparts.

Vers 14h00, nous repartons vers Split, La sortie de Trogir est de nouveau très laborieuse, car nous faisons face à un véritable embouteillage. Pour venir, nous avions emprunté la nationale, sans charme. Sans trop savoir exactement ce que nous allons trouver, nous décidons de prendre la route côtière qui repart vers Split. Et nous découvrons alors une agréable succession de petits villages (vaguement balnéaires), avec de nombreuses belles maisons en pierre de taille. Il y a au total sept villages qui se sont réunis depuis quelques années en une seule commune : Kastella. Ce nom correspond en fait à la présence de grosses maisons fortifiées dans chacun des villages. Nous stoppons d'ailleurs dans l'un deux pour se balader et profiter d'une terrasse de café ; à la différence de Trogir, la pression touristique est ici beaucoup moindre, ce qui est bien agréable. On peut voir au loin les banlieues de Split.


Les ruines de Salona

Nous continuons ensuite notre route vers Split, récupérant la nationale. Dernière étape avant la ville, nous stoppons aux ruines de Salona. Il s'agit d'une ancienne colonie romaine qui perdura du 1er au 6ème siècle après JC. Elle fut même la capitale de la province de Dalmatie et connu son apogée sous le règne de Dioclétien. Il ne reste pas grand chose de cette ville et les ruines sont très dispersées aux milieu de broussailles mais la balade est tout de même plaisante. Nous ramons avec la poussette d'Apolline sur les petits chemins caillouteux et pentus qui serpentent entre les ruines !

Nous rejoignons enfin Split, s'arrêtant au préalable en banlieue dans un supermarché de taille importante, afin d'y faire des provisions, particulièrement de petits pots ! C'est le premier véritable supermarché, au standard européen, que nous croisons sur notre route. On y trouve cette fois ci tout ce que l'on souhaite. Je m'aperçois aussi que les prix sont quasiment aussi élevés qu'en France et m'interroge sur les difficultés que doivent connaître les Croates pour vivre, car il est évident qu'ils n'ont tout de même pas notre niveau de vie. Comme la veille, nous abandonnons la voiture dans le grand parking tout proche de l'enceinte de la vieille ville et rejoignons notre appartement. Je laisse Sibylle et Apolline, qui doit se reposer un peu et pars avec Armance faire quelques petites courses, en particulier acheter les billets de bateau pour le lendemain : nous avons effectivement décidé d'aller passer la journée sur l'île de Hvar. La soirée va être calme et plaisante : balade dans la ville et sur le port, dîner dans le même restaurant que la veille (vraiment pénible cette fois-ci avec Apolline qui ne décolère pas), puis de nouveau promenade. C'est un vrai plaisir car il émane toujours de cette ville une ambiance joyeuse et festive. Enfin, retour à notre petit appartement pour boire un café tranquillement, notre "petit monstre" ayant enfin trouvé ce qu'elle attendait depuis longtemps : son lit !

Jeudi 8 août 2002 : L'île de Hvar

C'est aujourd'hui l'anniversaire d'Apolline : un an déjà !

La journée sera consacrée à une excursion sur l'île de Hvar, à deux petites heures de bateau de Split. Bien sûr, en si peu de temps, nous ne pourrons visiter que sa capitale, la ville du même nom : Hvar. L'île fait 68 km de long sur 10 km de large et est réputée comme une des plus belles de la Méditerranée. Beaucoup de touristes y vont, bien entendu, et prennent le ferry en voiture. Nous réserverons une excursion en voiture sur une autre île, à notre retour vers le sud : l'île de Brac. Peu de bateaux vont au port de Hvar depuis Split, les ferries débarquent à Stari Grad, autre ville de l'île. En saison touristique, il y a cependant une navette qui fait dans la journée l'aller retour Split / Hvar ; c'est donc celui-ci que nous prendrons. Nous embarquons vers 9h00. Le port de Split est important et de nombreux ferries embarquent des véhicules pour toutes les îles, ce qui génère une grosse cohue, surtout lorsqu'un bateau débarque des véhicules. Notre bateau est tout au bout du port et nous finissons par être juste pour l'horaire. 

La traversée ne se passe pas trop mal. Un des deux reste pendant la traversée dans la salle intérieure du ferry avec Apolline pendant que l'autre se balade sur le pont. Le port de Split s'éloigne et on passe devant l'île de Brac avant d'atteindre Hvar. Le temps est splendide. Nous atteignons la ville de Hvar vers 11h00. D'emblée, on constate tout le charme de ce port, installé autour d'une anse où sont stationnés de nombreux bateaux. Il y a bien sûr quelques immeubles modernes à vocation touristique assez hideux mais, dans l'ensemble, une belle unité architecturale de maisons en pierre de taille règne. 


Le port de Hvar

Une petite citadelle domine la ville, sur fond de montagnes. L'endroit est très touristique et de nombreuses terrasses de cafés et de restaurants jalonnent les quais du port. Il y a un monde fou. Nous arrivons vite à la place principale, la placa Stjepana, qui donne immédiatement sur le port, couverte de dalles en pierre, et majestueuse. Au fond de la place, la cathédrale Saint Etienne, du 17ème siècle, et sur un côté, l'arsenal, occupé par un théâtre, considéré comme l'un des plus anciens d'Europe (1612). Nous déjeunons dans un restaurant recommandé par le routard, sur la place, absolument pas à la hauteur du commentaire du guide. 

Nous décidons ensuite de nous balader dans les petites ruelles de la ville qui grimpent vers la citadelle, ce qui n'est pas facile avec la poussette. C'est incroyable ; dès que l'on sort de la place centrale, il n'y a presque plus personne... pourtant, les vues sur le village des hauteurs ont beaucoup de charme. Nous effectuons une sorte de grand tour au dessus du village, mais renonçons à grimper au sommet de la citadelle, car c'est trop dur avec la poussette. De retour au centre, nous longeons les quais vers l'extrémité du village par une belle promenade aménagée, pour atteindre le couvent des Franciscains, beau bâtiment religieux implanté dans une petite anse, dans un décor de pins. Nous terminons notre balade de nouveau sur le port, et nous installons à une terrasse ombragée d'un café, dans l'attente de notre bateau pour le retour. On pourrait se croire à Saint Tropez et beaucoup se la jouent "frime" ici. Les deux heures de retour sont plus désagréables qu'à l'aller, car Apolline est énervée et il faut la tenir... 

Très belle arrivée sur le port de Split, dans la lumière de fin d'après midi. Nous retournons à l'appartement, mais je repars avec Armance pour quelques courses et grimper sur le campanile de la cathédrale, pour profiter d'une vue générale sur la ville, et visiter également la cathédrale. Nous dînons ce soir à l'appartement, pour éviter le stress d'occuper Apolline, qui, visiblement, et à notre grand désarroi, n'aime pas du tout les restaurants! Mais une dernière balade en ville s'impose avec toute la petite famille et nous allons prendre un café sur le port et respirer l'agréable atmosphère de la ville.

Vendredi 9 août 2002 : Sibenik

Toutes les bonnes choses ont une fin : il faut bien partir de Split où nous plaisons tant. Nous continuerons donc aujourd'hui notre progression vers le nord et plus particulièrement Sibenik Deux bonnes heures pour préparer famille et bagages, et surtout repartir avec tous nos sacs vers le parking, en dehors de la vieille ville, où j'ai laissé la voiture durant notre séjour. Direction : Trogir, la route que nous avons déjà emprunté l'avant veille. Puis, quelques kilomètres plus loin, nous stoppons à Primosten : 

Il s'agit d'une petite ville installée sur une presqu'île en forme de raquette de ping pong (analogie empruntée au guide du Routard), qui lui donne un charme particulier, puisqu'on peut faire le tour du village en restant toujours au bord de l'eau. Encore ici, quelques difficultés à stationner, car il y a beaucoup de véhicules. Mais l'intérieur du village est très plaisant et sans (presque aucune)  voiture. Après un café à une terrasse de la place principale, nous grimpons au sommet du village, où se trouve l'église et le cimetière. De là, un beau point de vue sur la côte environnante.


L'église de Primosten

Dommage, le ciel est un peu couvert. Dans le cimetière qui se trouve au pied de l'église, sur de nombreuses tombes, sont incrustées les photographies des défunts, ce qui étonne Armance. Beaucoup d'autres tombes indiquent des dates de naissance sans la date de la mort ; J'ai toujours trouver cette pratique fort démoralisante... Nous terminons la visite du village par la promenade qui en fait le tour. Primosten ; une petite halte pas déplaisante.


La cathédrale de Sibenik

Nous reprenons la route pour Sibenik, à une trentaine de kilomètres, que nous atteignons vers 13h00. Il s'agit d'une ville intéressante, par son architecture très variée et ses petites ruelles. Elle a cependant souffert de la guerre d'indépendance en 1991, puisque ses industries, particulièrement une usine d'aluminium, que l'on aperçoit à l'entrée de la ville, a été détruite. Beaucoup de sens uniques ici, et nous avons beaucoup de mal à nous repérer par rapport au plan ; de plus, nous n'avons aucune adresse pour un gîte, les ressources touristiques sont, parait-il, assez faibles. Nous finissons par trouver une place de stationnement toute proche du centre et nous allons à l'office du tourisme pour chercher une chambre. On nous propose une adresse dans les hauteurs de la ville qui semble correspondre à notre besoin, pour 300 kunas. Il est l'heure de déjeuner et nous nous rendons sur le port, à une adresse recommandée par le Routard : visiblement, nous ne sonnes pas bienvenu (il n'y a rien à manger... annoncé avec froideur). Après une recherche un peu longue, nous trouvons dans la ville une pizzeria qui nous convient, avec beaucoup de monde (tout le monde doit justement se retrouver là...). D'où un service tout en lenteur, même si les serveuses s'agitent beaucoup ; c'est le pizzaïolo qui doit être débordé !

Après déjeuner, nous repartons à la voiture pour rejoindre notre gîte du soir. Avec les fameux sens uniques, nous faisons au moins trois fois le tour de la ville pour finalement arriver à bon port ! La maison est dans une rue extrêmement étroite où il est difficile de manœuvrer, j'y vais donc en reconnaissance à pied, sous une pluie d'orage démentielle qui vient d'éclater ! C'est donc complètement trempé que je visite l'appartement collectif mis à disposition par les propriétaires, au deuxième étage d'une construction récente ; une chambre correcte, une salle de bain et une grande cuisine commune équipée , une terrasse. Ce n'est pas du plus grand charme mais tout à fait confortable et avec une vue sur la ville. L'averse passée, je m'engage avec la voiture avec précaution dans cette venelle et nous nous installons. 

Nous attendons que le temps se lève un peu pour repartir vers le centre, tout de même assez proche. Nous commençons par la visite de la citadelle, le château Sv Ana, qui domine la ville : une bonne grimpette avec la poussette pour l'atteindre. La forteresse, qui date du 15ème siècle, est assez ruinée, mais permet, depuis la plus haute tour, d'embrasser toute la ville du regard. Redescente ensuite par les petites ruelles vers la cathédrale Saint Jacques, considérée comme la plus belle de Croatie, et site majeur de la ville. Elle date également du 15ème siècle. Tout le parcours dans la ville est très agréable, car on peut voir de nombreuses maisons avec des détails architecturaux intéressants. Les ruelles sont étroites, tortueuses, avec de nombreux escaliers, ce qui renforcent l'intérêt de la ballade. Nous terminons notre visite en longeant la promenade du bord de mer. Après une pause à une terrasse de café au centre de la vieille ville, passage dans un petit supermarché pour ravitaillement et retour à notre chambre. Nous passerons une soirée tranquille sur la terrasse, puisque le temps s'est un peu remis. De plus, Apolline était suffisamment fatiguée pour envisager un repas serein au restaurant. Un jeune couple d'anglais, et une famille française, avec deux jeunes garçons, occupe également des chambres dans la maison.

Samedi 10 août 2002 : Parc de Krka

Nous ne changeons pas de ville étape aujourd'hui : la journée sera consacrée à une excursion dans le parc national de Krka, tout proche de Sibenik, les guides nous le présentant comme incontournable. Après une dizaine de kilomètres, nous atteignons un grand parking, dont la dimension indique que le site est très largement visité. Il faut normalement prendre une navette en bus pour se rendre dans le parc, mais comme nous avons un bébé, il nous est possible d'y aller directement en voiture. Nous prenons donc une route qui se met à descendre et à tourner, au milieu des pins. Nous descendons en fait au fond d'une vallée creusée par une rivière qui a pris ses aises puisque, et, au détour d'un virage, nous découvrons un beau lac, très allongé. C'est, il faut le reconnaître, assez chouette. Au fond de la vallée, nous stationnons la voiture. A partir de là, il est possible de faire une ballade sur un chemin aménagé, dans la nature, qui mène à une grande cascade qui marque la fin de la rivière, avant que celle-ci n'aille se jeter quelques kilomètres plus loin dans la mer. 

Le chemin est le plus souvent aménagé en pontons, qui serpentent sur des eaux stagnantes, où une nature assez exubérante et aquatique s'est développée. Le chemin est tout de même parfois difficile avec la poussette, que je suis obligé de mettre en bandoulière. Nous atteignons ensuite les chutes, à proprement parlé ; il ne s'agit tout de même pas des Niagara mais elles sont belles tout de même. Il est possible de se baigner au pied de ces chutes. 


Les chutes d'eau au parc de Krka

Nous ne sommes pas trop portés sur la visite des sites naturels (chacun son truc !), mais le temps et la nature sont tout de même magnifiques  et c'est une belle balade. Il est possible depuis ce point de prendre ensuite des petits bateaux pour remonter la rivière et voguer sur le lac mais nous n'en n'avons pas vraiment envie, du fait que nous avons vu visiblement l'endroit le plus spectaculaire.

Après deux bonnes heures de balade, donc, nous quittons le site et nous rendons à la petite ville toute proche : Skradin. Elle est en aval des chutes (on peut d'ailleurs s'y rendre en bateau depuis son port). L'arrivée en voiture sur la ville est très jolie ; un petit village blanc blotti contre une colline. Skradin a beaucoup souffert de la guerre de 91 à 95, mais a été en grande partie restauré. Nous laissons la voiture sur le grand parking gardé à l'entrée du village et partons nous balader à l'intérieur. Bon, rien d'exceptionnel tout de même. Nous trouvons un petit restaurant pour y déjeuner puis, après une promenade sur le petit port, nous retournons vers la voiture.

Nous sommes en début d'après midi et nous ne savons trop quel parcours faire pour rentrer vers Sibenik. Nous décidons, un peu à l'aventure de rouler, vers l'est. Et c'est en fait ici que nous approchons pour la première fois la réalité vraiment palpable de la guerre qui a ensanglanté ce pays il y a peu. Nous sommes dans ce qui était la république serbe de Krajina. Entre 1990 et 1995, les Croates, minoritaires, qui habitaient ici, furent chassés par les milices et l'armée serbes. En 1995, lorsque l'offensive Croate eu lieu, ce sont donc les Serbes qui furent à leur tour chassés. Le résultant est désolant ; une succession de villages et de maisons en ruine, brûlés, les toits défoncés, dans un paysage plat et cependant assez beau. Nous effectuons une boucle dans cette région, sans endroit bien sûr pour s'arrêter, c'est assez déprimant. Parfois, quelques maisons restaurées et habitées, mais il faudra sans doute encore beaucoup de temps pour effacer toutes les traces. Le problème est que les gens qui ont fui ont abandonné leur maison, qui n'ont donc plus de propriétaires. Ceci ne va pas faciliter la reconstruction de la région.

Nous décidons, après ce périple un peu triste, de rejoindre Sibenik. Nous stoppons sur le chemin dans la ville de Vodice. Il s'agit d'une station balnéaire, sans charme et surtout beaucoup de monde. Nous décidons d'une balade en bord de mer ; une promenade y est aménagée. Il n'y a pas vraiment de plage : les gens posent leur serviette sur le bitume de la promenade, et la grève est caillouteuse et rocheuse. Ce n'est pas l'idéal. Nous trouvons un endroit pour s'installer tout de même, malgré la foule, et je me baigne un peu avec Armance. Finalement, le temps s'est couvert et il se met à tomber quelques gouttes. En quelques minutes, la promenade se vide. Retour par les petites rues de la ville, avec ses restaurants et ses magasins. Rien de terrible, je ne passerais franchement pas toutes mes vacances ici. 

Nous terminerons l'après-midi par une nouvelle balade au centre de Sibenik, à la découverte de nouvelles petites ruelles et monuments qui font le charme de cette ville, et bien sûr une pose à une terrasse de café. Comme la veille, nous décidons de dîner à notre chambre. Nous y lions connaissance avec la famille de Français et leurs deux enfants, installés également ici. Eux, sont venus en voiture depuis Grenoble, et passent ici trois semaines, en descendant vers le sud.

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