Inde
Rajasthan

 

Dimanche 5 février : voyage pour Delhi

Lever à 3h30 du matin, dur dur, surtout pour les enfants. Taxi à 4h30 pour Roissy. Nous décollons à 7h00 avec Alitalia pour Milan. 2300 € le vol aller retour à 4, la grosse partie du budget. Et encore, les enfants ne paient que 75 % du tarif et c’est un vol avec escale, donc moins cher. C’est le meilleur rapport compagnie/horaire/prix que j’ai trouvé. On peut passer par l’Aeroflot, moins chère (mais j’ai déjà testé…hum…), ou une compagnie du golfe (même prix mais des horaires plus difficiles). Quand aux vols Air France ou air India directs, ils sont bien sûr bien plus chers. L’aéroport de Milan n’est pas très excitant. Nous décollons vers 11h30, avec une heure de retard, pour Delhi. Le Boeing 777 est complet, pas mal de Français. Service Alitalia standard. Les télévisions incrustées dans chaque fauteuil permettent de passer le temps aux filles. Arrivée à Delhi vers minuit. Beaucoup d’avions arrivent d’Europe à cette heure, ce qui fait que les formalités de police sont très longues. Sibylle reste coincée un temps interminable au comptoir du policier avec les filles, à se demander ce qu’il faisait avec son passeport. Récupération des bagages rapides et nous arrivons dans le hall de l’aéroport où une foule invraisemblable à cette heure attend les passagers. Parmi les multiples petites pancartes, je vois mon non inscrit. Cela rassure ! On nous guide vers une voiture et nous mettons une heure environ pour rejoindre le centre de Delhi, et plus particulièrement le quartier de Paharganj. J’ai réservé par internet deux nuit à l’hôtel Ajanta (www.hotelajanta.com). 50$ la nuit pour une chambre familiale, deux grands lits. Le rapport qualité prix à Delhi n’est pas réputé, et il ne faut pas s’attendre à des adresses de charme à ce prix. Le quartier de Paharganj, certes central, n’a pas une trop bonne réputation. Nous y apprendrons de plus qu’il avait été le théâtre, il y a quelques mois, d’attentats sanglants (plusieurs dizaines de morts). La concentration d’établissements hôteliers y est hallucinante : chaque immeuble de la rue où nous sommes est un hôtel, pas toujours très reluisant ! L’hôtel Ajanta est touristique, on y croise que des étrangers. La chambre est moyenne. Pas de fenêtre, ce qui fait que cela sent un peu le renfermé, et un peu vieillotte avec des petites colonnettes pour la rendre chic. Détail bizarre : un des deux lits est … rond ! C’est la première fois que nous dormirons dans un lit rond, ce qui n’est pas évident pour les draps d’ailleurs ! Nous nous couchons vers 2h00 dur matin, fatigués par cette longue journée de voyage, même s’il n’est que 21h30 en France (4 heures de décalage horaire).

 

Lundi 6 février : visite rapide de Delhi

Lever à 8h00. Nous prenons le déjeuner dans la salle du buffet au rez de chaussée, puis nous faisons connaissance de Ravi, notre chauffeur pour le voyage, qui nous attendait devant l’hôtel. Nous examinons notre Tata, véhicule rustique mais suffisamment spacieux et haut sur ses roues pour permettre aux filles de pouvoir un peu respirer pendant les nombreuses heures de route que nous allons faire. La première étape de la journée consiste à nous rendre à l’agence MTS pour signer le contrat. Il nous fallut trois quart d’heure pour l’atteindre, elle se trouve à une petite dizaine de kilomètres, au sud de la ville. Première occasion pour tester la circulation des villes indiennes, anarchique et affolante. Et encore, nous sommes lundi, jour de repos, ce qui engendre un trafic moindre.

Lorsque nous arrivons à l’agence, je me fais une belle frayeur : je n’ai pas sur moi ma ceinture trekking, mon fidèle outil de voyage où je range argent, papiers et billets d’avion. Ma trekking, c’est ma seconde peau, c’est un réflexe systématique de l’avoir sur moi : ou avais je la tête ce jour là ? et ou est elle ? A l’hôtel sans doute. Mais je n’en suis pas persuadé et vu la somme en liquide que je transporte en début de voyage, je m’inquiète de son devenir si quelqu’un entre dans la chambre… Le patron de l’agence demande immédiatement au chauffeur de repartir avec moi à l’hôtel avec un petit véhicule plus maniable. Evidemment, la circulation ne s’est pas améliorée et c’est autant de stress pour moi. Heureusement, je retrouve dans ma chambre la ceinture posée bien en évidence sur mon lit… Je n’ose pas imaginer le gâchis si elle avait disparu ; l’argent était perdu et il aurait fallu rester plusieurs jours à Delhi pour refaire les papiers et le visa : bref, le voyage totalement gâché. De retour à l’agence où je retrouve les filles et Sibylle, que j’avais préalablement rassuré au téléphone, nous signons le contrat. Le patron de l’agence se révèle très aimable et semble mener rondement son affaire. Je pense que nous sommes en confiance.

Nous commençons notre découverte de Delhi, qui se limitera à cette journée. Nous sommes lundi, et beaucoup de lieux à visiter sont fermés. Exit le musée, le fort rouge. Mais il reste tout de même suffisamment de choses à voir pour occuper cette journée.

Nous visitons d’abord le tombeau de Humayun, bâti au début du 16ème siècle. Bel exemple de l’architecture moghole, on lui trouve une forte ressemblance avec le Taj Mahal. Le tombeau est installé dans un très beau parc bien entretenu et calme et c’est une très agréable visite. Comme il est 13 heures, nous demandons au chauffeur de nous emmener dans un endroit indiqué par le Lonely, le Pandara market, où se trouvent des restaurants. Nous ne sommes pas les seuls… C’est un endroit emminament touristique et le restaurant recommandé s’avère être un véritable déversoir à touristes. Nous déjeunons dans un restaurant à proximité, plutôt haut de gamme mais où la population est indienne, ce qui est bon signe…

Nous partons ensuite faire un tour vers le quartier officiel de Delhi, avec le palais présidentiel et la porte de l’Inde. Les souvenirs de mon précédent voyage remontent à la surface puisque nous étions déjà venus ici. Ballade ensuite à pied autour de Connaught place, le centre névralgique de la ville avec ses boutiques et ses restaurants. Nous partons ensuite vers le fort rouge, malheureusement fermé le lundi (nous avions déjà raté sa visite lors de notre précédent voyage). Nous visitons donc la mosquée de Jama Masjid, ou tout du moins jusqu’à son entrée car à l’heure où nous arrivons, elle est fermée aux non musulmans. Le quartier est vraiment très populaire, et c’est même un peu la cour des miracles aux alentours. Il y a ici des scènes insoutenables de misère. Nous voyons particulièrement, entre autres miséreux et éclopés, trois petits enfants, peut être agés de 3 à 5 ans, presque nus, crasseux, assis dans les immondices, recroquevillés comme des petits chiens abandonnés. Image flash, non virtuelle ou télévisée, qui s’atténuera bien sûr lorsque l’on retournera dans notre monde, mais qui au moins un instant, nous fait réfléchir sur l’immense chance que nous avons d’être né au bon endroit et qui relativise quelque peu les tracas quotidiens.

Fourbus par le vacarme de la ville, nous retournons à l’hôtel pour 18h00. Nous dînons sur la terrasse assez agréablement aménagée de l’hôtel puis faisons une petite ballade dans la rue. Ballades toujours difficiles avec les enfants, le sport consistant, en l’absence de trottoirs, à toujours les protéger des multiples véhicules divers et variés klaxonnant et zigzagant autour de nous. Une petite heure de ballade suffit pour nous achever…

La porte de l'Inde et le tombeau de Humayun

Mardi 7 février 2006 : route pour le Shekhavati

Lever à 7h30. Nous déjeunons à l’hôtel et quittons l’hôtel, toujours à l’affût de nous proposer quelques services touristiques. Le chauffeur nous attend à 9h30, pour notre première journée de route. La sortie de Delhi prend une heure et demi. Fouillis indescriptible, klaxons incessants, circulation congestionnée, vapeurs de gasoil, travaux de construction multiples, une ville en Inde, quoi ! Le chauffeur nous montre déjà sa dextérité à se faufiler, mais dans l’ensemble, les conducteurs indiens sont tous des artistes à ce jeu. Les véhicules se frôlent à moins de 10 cm . Et la politesse n’est pas de mise. Ce sont plutôt des regards noirs qui se confrontent pour savoir qui va passer le premier. Nous finissons par prendre une route perpendiculaire moins encombrée, direction le Shekhavati. Evidemment, rapidement la route se rétrécit, jusqu’à n’être souvent plus goudronnée que sur la largeur d’un véhicule. Parfois, quelques tronçons plus acceptables, mais cela ne dure jamais longtemps. Nous atteignons des régions rurales, ponctuées de petites villes affairées. Le trajet va être très lent, nous arrivons à notre destination à 17h00. Plus de 8h de route pour faire 300 kilomètres . Je m’interroge vraiment sur notre capacité à faire le tour prévu dans ces conditions. Jaisalmer est définitivement exclu, mais il faudra peut être même revenir sur d’autres étapes. Nous faisons un stop pour manger vers 13h00 dans un agréable restaurant, avec un grand jardin avec bassin et canards. Il s’agit bien sûr d’une étape pour les touristes en partance pour cette région mais c’est bien reposant.

Hôtel Apani Dhani

Arrivé à Nawalgarh, notre étape pour deux nuits, nous nous rendons à notre hôtel, Apani Dhani (www.apanidhani.com ) une adresse que j’avais réservée par internet. Il s’agit d’un établissement au concept un peu particulier, son fondateur et propriétaire y développe un tourisme écologique et responsable, mis en œuvre par une multitude de détails (chauffage et éclairage solaire, tri des déchets, cuisine biologique, économie de l’eau, respect des traditions, etc…). L’endroit, en plus, est très mignon : un ensemble de petites huttes constituées d’une chambre double et d’une petite salle de bain, positionnées autour d’une petite cour avec une tonnelle couverte de bougainvilliers. Nous sommes accueilli très gentiment par l’employé principal du lieu, qui parle un français extrêmement correct. L’adresse est d’ailleurs largement francophone par les touristes qui y viennent. Nous nous installons dans deux chambres mitoyennes, simplement mais agréablement décorées. Le chauffeur, comme c’est le cas dans beaucoup d’hôtels, loge dans un petit bâtiment annexe, avec ses autres collègues : c’est le mode de fonctionnement standard dans ce type de voyage.

Nous effectuons une petite ballade de repérage aux alentours, l’hôtel se trouvant à la périphérie de cette toute petite ville. Nous sommes en fait presque dans les champs. La nuit tombant assez vite, nous retournons à l’hôtel pour dîner. Le repas se prend dans une salle à manger commune, autour d’une grande table. La tablée, d’une vingtaine de personnes, est conviviale. Le repas est simple, naturel, bon. Nous profitons ensuite tranquillement de la soirée, douce juste ce qu’il faut avec un petit pull, avec un café sous la tonnelle. La nuit, par contre, ne sera pas tout à fait calme. Au loin, jusqu’à une heure très tardive, nous entendons des tambours, des chants et des cris. Nous sommes visiblement dans une période de fêtes et cela se répétera souvent lors du voyage… . A force, cela devient bien sûr un peu fatigant, mieux vaut prévoir les boules Quies.

 

Mercredi 8 février 2006 : visite de Nawalgarh et Mandawa

Lever à 8h00, nous prenons un bon petit déjeuner autour de la grande table commune, discutant avec les autres hôtes, en grande majorité Français. Vers 9h30, le chauffeur nous amène au centre de la petite ville, et là, nous découvrons de magnifiques bâtiments, certes tous un peu décrépit, mais à l’architecture très riche. Les havelis ont été construits du 18ème au 20ème siècle par des commerçants de la région qui s’étaient installés sur la côte pour leur famille. Ce sont de véritables petits palais, avec des cours intérieurs, sur deux ou trois étages, et surtout complètement décorées de peintures. A Nawalgarh, il y en a des dizaines, c’est impressionnant. Nous en visitons deux ou trois, ensuite nous nous baladons dans les rues très animées de la ville. Le midi, nous déjeunons dans un le restaurant d’un petit hôtel en périphérie de la ville puis l’après midi, nous partons pour Mandawa, autre petite cité marchande à une quarantaine de kilomètres. Là aussi, nous pouvons y admirer de nombreux havelis. L’importance de ces bâtisses reflète la richesse qu’il y avait dans cette région. Après ne ballade dans la rue principale, nous allons prendre une boisson à l’hôtel Mandawa haveli, haveli transformé en hôtel de luxe, en plein centre. D’après les guides, Mandawa et Nawalgarth sont les deux villes les plus intéressantes à visiter dans la région. Moment de repos bien agréable. En fin d’après midi, nous rejoignons notre hôtel. Dîner et soirée calme. Nuit une nouvelle fois agitée, la fête battant son plein.

 

 

 

Havelis à Nawalgarh et Mandawa

Jeudi 9 février 2006 : Roopangarth et Pushkar

Lever à 7h30, nous déjeunons et faisons nos bagages. Nous prenons la route pour Puskkar. Après trois heures de route, ayant traversé de belles campagnes, nous atteignons la petite ville de Roopangarth, jolie petite ville aux maisons bleues. Réputée comme paisible, elle ne l’est pas à notre arrivée … puisqu’il s’y déroule encore une fête. Dans ce tumulte, il aurait été périlleux de nous balader avec les filles, nous montons donc au fort qui domine la ville. Petite forteresse austère, elle est flanquée d’un palais, qui est également un hôtel de luxe. Il n’y a à cette heure aucun touriste mais on nous dit que l’hôtel est complet. Le temps que l’on nous prépare le repas dans l’immense salle à manger, un employé nous fait visiter la forteresse et l’hôtel. La suite royale est immense, avec des coursives. L’employé nous indique que Sting, le chanteur, y a passé quelques jours. Le prix est évidemment astronomique ! De la forteresse, on a une vue sur toute la ville, vraiment jolie avec ces maisons bleues.

Le fort de Roopangarth 

 Nous reprenons ensuite la route et nous atteignons deux heures après. Nous nous installons dans un hôtel (le Pushkar palace) un peu en périphérie, grande bâtisse assez moderne sans trop de charme, mais confortable. Il y a une piscine…vide. Nous avons une grande chambre avec trois lits. Pushkar est une petite ville aux maisons blanches à la configuration particulière : elle est organisée autour d’un petit lac, au milieu des montagnes. C’est une ville assez calme, à la différence de beaucoup d’autres, et il y a de nombreux temples car c’est un lieu de pèlerinage. Ce fut aussi une ville où se retrouvèrent de nombreux hippies dans les années 60 et 70. Il en reste encore des traces ! C’est donc très touristique, avec de nombreuses boutiques de souvenir. Nous faisons le tour du lac, nous asseyons sur les nombreux escaliers qui y descendent depuis la rue qui en fait le tour puis allons prendre un verre au coucher du soleil sur la terrasse du grand hôtel qui donne sur le lac. C’est une très agréable étape. Le soir, nous dînons sur la grande terrasse de l’hôtel. La nuit est très belle et étoilée. J’essaie désespérément de me connecter à internet depuis l’ordinateur mis à disposition des clients mais la connexion est d’une lenteur affligeante…

Pushkar 

Vendredi 10 février 2006 : Jodhpur

Départ à 9h00 pour Jodhpur et quatre heures de route pour atteindre la ville. J ’avais au début du voyage pensé à éliminer la ville de notre parcours, afin d’économiser une peu les filles avec les heures de voiture. Il faut dire que les routes du Shekhavati étaient si laborieuses ! mais maintenant, nous sommes sur des axes plus rapides et nous allons donc plus vite (pas plus de 50 km/h en moyenne tout de même !). Et nous aurions eu tord de ne pas venir, car cette grande ville est très intéressante à visiter. Elle est dominée par une magnifique forteresse, qui est à mon avis la plus belle du Rajasthan. 

la forteresse de Mehrangarth

La ville elle-même ne manque pas de charme avec son centre très vivant et commerçant où nous aurons, malgré la cohue habituelle, beaucoup de plaisir à nous balader. Le chauffeur nous recommande une jolie adresse reprise dans le routard mais c’est complet. Nous nous rabattons donc sur une petite pension familiale (le Dihlon hôtel), simple mais agréable avec quelques chambres autour d’une petite cour avec pelouse, qui sert aussi de salle de restaurant. Nous nous installons dans les deux chambres à l’étage, avec une petite terrasse. Simple, mais propre et agréable. Nous déjeunons à l’hôtel puis le chauffeur nous emmène à la forteresse de Mehrangarth. On y accède par une petite route asphaltée et pentue. Le fort est vraiment impressionnant, avec de hautes murailles. L’entrée est assez chère mais la visite vaut vraiment le déplacement. 

intérieur de la forteresse

A l’intérieur, c’est un magnifique palais avec de nombreuses cours et bâtiments, aux fines décorations. Un régal. Nous prenons un verre au petit restaurant de la forteresse. Le lieu est bien sûr touristique, Jodhpur est une étape majeure d’un circuit au Rajasthan. Nous nous rendons ensuite dans un petit temple de marbre blanc finement sculpté, tout proche de la forteresse, le Jaswant Thoda, visite également incontournable. Nous terminons notre visite de Jodhpur par une ballade dans le centre ville, avec la grande place du marché et toutes les rues commerçantes qui en partent. Foule, couleur, senteur, toute l’activité grouillante de l’Inde. Retour à l’hôtel où nous dînons et passons la soirée.

vue sur Jodhpur et le Jaswant Thoda

 

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