Croatie

La côte dalmate

Période : Du 3 août au 18 août 2002

Organisation : vol sec, location de voiture, chambres chez l'habitant.

Parcours : Dubrovnik, Korkula, Split, Hvar, Trogir, Sibenik, Krka, Zadar, Pag, Plivitce, Brac.

Transport : Austrian Airlines et Tyrolean pour Paris - Vienne - Dubrovnik AR. 

Rédaction : octobre 2002

Carte et parcours : cliquez sur le globe

Un peu plus de dix ans après le début des événements dans l’ex Yougoslavie, nous décidons donc, en ce mois d’août 2002, de partir à la découverte de la Croatie, et plus précisément de la côte dalmate, entre Zadar à Dubrovnik. Il s’agira d’un voyage familial, puisque nous emmenons nos deux filles âgées respectivement de 7 ans ½ et un an, ce qui est, il faut l’avouer, assez épuisant physiquement lorsqu’on voyage de manière itinérante. Quinze jours permettent de se faire une bonne approche de cette partie du pays, certainement pas de toute la côte Croate.

Budget :

La Croatie n’est pas un pays très bon marché. Les prix des produits de consommation courante avoisinent les prix pratiqués en France. L’hébergement, même si cela reste moins onéreux que l’Italie toute proche, n’est tout de même pas donné. Les prix raisonnables dans les restaurants sont la contrepartie de mets simples et d’un service minimaliste. L’essence est à peine moins chère et les traversées en bateau grèvent rapidement le budget si l’on dispose d’un véhicule.

Se loger :

En plein mois d’août, il peut être délicat de trouver un gîte. Nous avons choisi comme mode d’hébergement les chambres chez l’habitant, très courantes dans ce pays. On trouve des pancartes sur de nombreuses maisons (« Sobe-Zimmer-Room-Camere… »). En pleine saison, il nous est paru hasardeux de faire du porte à porte : nous nous sommes donc généralement rendu à l’office du tourisme officiel des villes visitées, ou à défaut, dans des agences touristiques privées, pour obtenir des adresses. Nous cumulions les handicaps : pleine saison, deux adultes et deux enfants, un séjour court (une ou deux nuits). Nous ne nous sommes donc pas permis d’être trop difficile sur la qualité de l’hébergement et sur les prix : disons que nous prenions ce que nous trouvions ! Nous avons payé entre 250 et 350 kunas par nuit, pour des qualités très diverses. Il s’agit d’un prix fort, correspondant au mois d’août, à une surtaxe (injuste) de court séjour, à un surcoût lié aux enfants, alors que nous occupions parfois une chambre double classique. Mais de toute manière, en cette saison, il y a tellement de monde qu’il ne faut pas s’attendre à des cadeaux. Hors saison, les tarifs doivent être plus attractifs.

Se restaurer :

Nous n’avons pas l’habitude de faire des repas gastronomiques en voyage, sauf exception bien sûr. L’objet étant de se nourrir correctement à moindre coût, nous recherchions les petits restaurants simples. Le touriste se nourrit principalement de pâtes, de pizzas, d’omelettes et de salades. Il est  proposé des plats plus complexes, à base de poisson ou de viande, mais qui sont bien sûr plus onéreux. Une petite salade en assiette (verte, concombre ou tomate), coûte entre 10 et 15 kunas. Une pizza (souvent copieuse) commence à 30 kunas, jusqu’à 50 pour les plus complètes. Les prix sont les mêmes pour les assiettes de pâtes. Un repas simple, avec la boisson, revient donc à 50/60 kunas. Il fait chaud en été, on se satisfait souvent le midi d’une simple salade. Les boissons sont une partie conséquente du budget : d’abord parce qu’il fait chaud, et puis parce qu’il y a partout des terrasses agréables qui vous attendent. Nous consommions donc souvent deux ou trois fois par jour, cela fini par chiffrer ! un café expresso (toujours excellent) coûte 5 kunas, un soda ou jus de fruit : 10 à 12 kunas, une bière (30 cl) : 8 à 10 kunas, une eau minérale pétillante locale (excellente – 20 cl) : 5 kunas.

Afin de limiter nos dépenses, lorsque notre chambre le permettait, nous y mangions. Certaines chambres proposent des kitchenettes avec des frigos. On trouve partout des épiceries qui permettent d’acheter les composants d’un repas simple (charcuterie, fromage, fruit, yaourt, et bien sûr une petite bouteille de vin local !). Ceci nous permettait aussi de bénéficier d’un repas au calme, nos repas au restaurant se transformant souvent en sinécure avec notre bouchon de un an ! Nous avons parfois un peu galéré pour trouver des petits pots variés, il faut faire le plein dans les supermarchés des grandes villes.

Se déplacer :

C’est bien sûr l’automobile qui donne le plus d’autonomie. Cela suppose, soit de venir avec (ce n’est pas très loin finalement) , soit d’en louer une sur place, ce que nous avons fait pour notre part (de toute manière, nous n'avons pas de voiture !). L’état des routes est assez bon dans l’ensemble mais il ne faut pas compter rouler à plus de 60 km/h de moyenne, surtout sur la côte, très encombrée en été. Il n’y a pas d’autoroute en Dalmatie (et c’est peut être aussi bien…). La signalisation est correcte, le marquage des distances souvent inexistant. Il existe bien sûr des transports en commun mais les Croates semblent très attachés à l’automobile. Le parc automobile est d’ailleurs assez moderne, avec toutes les grandes marques européennes représentées. Il reste bien sûr encore quelques Zastava en circulation, héritières de la collaboration avec Fiat au cours de l’époque Tito.

La pression touristique :

La côte dalmate semble retrouver le flux touristique de ses jours les meilleurs, c’est à dire avant la guerre de 1991. En ce mois d’août 2002, les étrangers étaient fort nombreux. On rencontre principalement, pour les pays de l’ouest, des italiens et des allemands. Cette année semblait également marquée par le grand retour des Français, sans doute suite aux campagnes publicitaires de l’office du tourisme Croate et à la sortie des deux guides touristiques (Lonely et Routard) sur le pays. On rencontre également une très grande part de touristes des pays de l’est (Pologne, Hongrie, république tchèque, Lituanie, etc…). Ce qui fait que globalement, ce pays est très cosmopolite, en été tout du moins.

Histoire :

Région bien complexe pour me lancer dans une description précise… Je ne retiendrai donc que quelques grands traits de l’histoire contemporaine. Soumise à de multiples influences et occupations au cours des siècles (vénitiennes, autrichiennes, françaises, ottomanes, etc…), la Croatie a été fédérée avec d’autres nations (Serbie, Slovénie, Bosnie, Monténégro, Macédoine) après la seconde guerre mondiale pour former la Yougoslavie, sous le contrôle et la férule de Tito. Au décès de celui-ci, dans les années 80, et avec la chute généralisée du communisme, toutes les tensions jusqu’alors jugulées dans le carcan yougoslave ont déferlé. Et c’est ainsi que le pays a commencé à éclater : d’abord ; la Slovénie, au nord, dans un relatif calme, puis la Croatie, beaucoup plus violemment, avec en 1991 les bombardements de Dubrovnik, de Vukovar, etc… Puis, la Bosnie Herzegovine, avec le martyre de Sarajevo, Mostar, etc… La position Croate est sujette à caution : il s'agissait bien sûr d'une guerre d'indépendance. L'armée yougoslave a voulu détruire le pays et a mené de graves exactions pour empêcher la scission. D'un autre côté, les Serbes en terre Croate ont été violemment chassés. Bref, une purification ethnique s'est opérée. Je ne porterai pas de jugement sur ce qui s'est passé, je ne connais pas assez bien le problème. Les bruits des armes se sont tus; les rancoeurs : moins sûr. Bon, la Croatie indépendante semble se tourner complètement vers l'Europe de l'ouest. Souhaitons qu'elle vive maintenant en harmonie avec ses voisins serbes, bosniaques, kosovars, slovènes et albanais...

Les guides touristiques :

Deux guides pour partir, comme à l'habitude : le guide du routard et le Lonely Planet. Tous les deux tout nouveaux, puisque édités pour la première fois en 2002. Ceci n'est sans doute pas étranger au nombre important de Français constaté en Croatie en cet été 2002. Pour une fois, je le reconnais, j'ai trouvé le routard supérieur au Lonely : c'est une grande nouveauté ! (voir mes critiques sur les guides). C'est surtout par rapport à des lacunes constatées dans le Lonely que je dis cela : des villes ou région non décrites.

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